Lors d’une conférence de presse, le 6 septembre à Budapest, le secrétaire d'État parlementaire du ministère de l’Intérieur hongrois, Bence Rétvári, a présenté une flotte d’autocars qui pourraient être utilisés pour le transfert des migrants depuis le hot spot de Röszke.
« Les bus sont prêts ! Si Bruxelles veut plus de migrants, ils peuvent les obtenir. Mais nous voulons protéger la frontière, nous voulons protéger la sécurité de la Hongrie », a déclaré Rétvári, dans une publication Facebook, devant des bus jaunes flambant neufs. Leur écran d’affichage indique « Röszke > Bruxelles ». Röszke est le hotspot de migrants hongrois, à la frontière serbe, longue de 170 km, où ceux « qui ont traversé la frontière sont maintenus », selon Thibaud Gibelin, spécialisé dans les relations entre la Hongrie et l'Union européenne, interrogé par BV. « Cette mesure a pour but de mettre en relief l’hypocrisie et l’incohérence des eurocrates bruxellois », explique ce dernier.
Déjà, le mois dernier, Gergely Gulyás, ministre du cabinet de Viktor Orbán, réaffirmait le refus de son gouvernement de se conformer à l'arrêt de la Cour de justice européenne, la CJUE, qui lui imposait une amende de 200 millions d’euros pour la sanctionner sur sa politique migratoire,
Des efforts non récompensés
La Cour de justice de l'Union européenne a infligé une amende « disproportionnée, injuste » et « gigantesque » à la Hongrie, estime M. Rétvári, dans les colonnes de Tichys Einblick, pour avoir enfreint le droit d’asile européen. Pourtant, la politique de la Hongrie ne protégeait pas seulement ses propres frontières mais aussi les frontières extérieures de l'Europe, a-t-il rappelé. La clôture hongroise à la frontière sud et les gardes-frontières du pays ont empêché environ un million de personnes d'entrer dans l'UE depuis 2015, selon Rétvári. Le secrétaire d’État a déclaré que la Hongrie envisageait de déposer une demande reconventionnelle auprès de la CJUE afin d'obtenir le remboursement des coûts de la protection des frontières réglés par la Hongrie.
Cette protection est à haut risque, témoigne le haut-commissaire adjoint de la police nationale chargé de l'application des lois, János Kuczik, également présent lors de la conférence. Il a souligné que les migrants comme les passeurs avaient attaqué les gardes-frontières, endommagé la clôture frontalière et ainsi mis en danger la Hongrie.
La Hongrie ne cédera pas
Lors d’une réunion du Fidesz à huis clos, le 7 septembre, à laquelle Thibaud Gibelin était présent, Viktor Orbán a affiché sa confiance malgré le gel de 20 milliards de fonds européens et la menace d’une nouvelle rétention de budget. « Actuellement, nous avons 12 milliards d’euros en caisse ! Ce n’est pas l’argent qui manque ; il faut seulement que nous l’utilisions plus rapidement », a déclaré le Premier ministre hongrois.
Thibaud Gibelin s’interroge sur la légitimité de la loi européenne. « Il y a une responsabilité historique de la Hongrie : on ne peut sacrifier la terre de ses ancêtres sur l’autel du droit européen en faisant venir en masse des populations exogènes », conclut-il.
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