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samedi 7 septembre 2024

Démographie : en Seine-Saint-Denis, les prénoms arabo-musulmans s’impose


mohamed dubois

 

 

Chaque année, l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) publie une étude sur les prénoms les plus donnés en France.

 Une sorte de palmarès des prénoms en vogue à l'échelle nationale et à l'échelle départementale... qui n’est pas sans enseignements.

Pour les naissances de l’année 2023, rien de nouveau sur l’ensemble du territoire. Du côté des filles, Louise arrive en tête devant Ambre, Alba, Jade, Emma, Rose, Alma, Alice, Romy et Anna. À une exception près - Alma a remplacé Lina -, tous les prénoms de ce classement étaient déjà dans le Top 10 de l’année précédente. Même constat chez les garçons. Gabriel, Raphaël, Léo, Louis, Maël, Noah, Jules, Adam et Isaac étaient déjà, pour huit d’entre eux, dans les dix prénoms les plus donnés en 2022 et 2021.

Les prénoms, symboles d’unité…

Des prénoms retrouvés, pour la majorité, dans les palmarès départementaux. Pour ne prendre que quelques exemples, dans le Tarn, Noah, Jules, Louis, Gabin, Léo, Léon, Raphaël, Arthur, Gabriel et Aaron composent le Top 10 masculin, alors qu’Alma, Anna, Lou, Louise, Jade, Léna, Rose, Emma, Alice et Chloé arrivent en tête du classement, du côté féminin. Même chose, ou presque, dans le Morbihan, avec Raphaël, Maël, Louis, Léo, Malo, Marceau, Gabriel, Arthur, Gabin, Ambre, Rose, Louise, Emma, Alba, Alice…

Toujours pareil dans l’Est, et plus précisément dans le Bas-Rhin (Gabriel, Léo, Louis, Arthur, Jade, Anna, Alba…), mais également dans les Alpes-Maritimes (Gabriel, Léo, Isaac, Louise, Romy, Alba…), en Gironde (Gabriel, Léo, Maël, Louise, Ambre, Alba…) ou encore dans le Puy-de-Dôme (Léo, Maël, Louis, Raphaël, Alba, Louise, Ambre…). En d’autres termes, aux quatre coins de l’Hexagone, la mode est à peu près la même. En matière de prénom, on pourrait presque parler d’unité nationale.

Presque, car dans certains départements de France métropolitaine, le palmarès des prénoms est très éloigné des standards français révélés par l’INSEE. La Seine-Saint-Denis (93) en est un. Dans le département qui abrite la nécropole des rois de France et une forte immigration, les Tops 10 masculin et féminin sont les suivants : Mohamed, Ibrahim, Adam, Imran, Isaas, Issa, Gabriel, Ismaël, Moussa et Rayan, du côté des garçons, et Nour, Inaya, Mariam, Aly, Lina, Aya, Amina, Fatima, Aïcha et Fatoumata, chez les filles. Dans le 93 mais aussi, dans une moindre mesure, dans le 94 (Val-de-Marne), le 95 (Val-d’Oise) et le 77 (Seine-et-Marne), les prénoms donnés aux nouveau-nés sont, le plus souvent, d’origine arabo-musulmane.

… et de changement civilisationnel

Une différence qui en dit long sur l’immigration.

Ces enregistrements à l’état civil confirment que les immigrés et descendants d’immigrés sont majoritairement originaires de pays arabo-musulmans, principalement d’Algérie et du Maroc. Ils montrent également que leur concentration est plus importante dans les grandes agglomérations, en particulier en Île-de-France et en Seine-Saint-Denis, où elle ne cesse d’augmenter, ces dernières années. En 1999, les immigrés représentaient 21,8 % de la population de la Seine-Saint-Denis. Vingt-deux ans plus tard, en 2021, le taux bondissait à 31,6 % (source INSEE). Dans ce département, en 2022, le taux d’octroi de prénoms musulmans approchait des 60 %, selon les calculs du site Fdesouche basés sur les chiffres de l'INSEE.

Ce n’est pas tout. Le palmarès des naissances 2023 dans ce département pose également la question de l’assimilation, voire de l’entrisme. En 2000, les prénoms plébiscités dans le 93 étaient Yanis, Mohamed, Thomas, Lucas, Nicolas, Alexandre, Ibrahim, Kévin, Adam et Dylan, chez les garçons, et Léa, Sarah, Océane, Chloé, Laura, Manon, Anaïs, Camille, Julie et Emma, du côté de la gent féminine. À cette époque, douze des vingt prénoms cités étaient également dans les Tops 10 nationaux. Preuve qu’il y a 23 ans, pour le choix des prénoms, la Seine-Saint-Denis était un département français comme les autres. Preuve, également, qu’aujourd’hui, ce n’est plus le cas. En moins d’un quart de siècle, la culture française a reculé, sur ce territoire, au profit de la culture arabo-musulmane. Dans les fichiers de l’état civil, mais aussi dans bien d’autres domaines. Mais surtout… ne parlons pas de Grand Remplacement.

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