La possibilité avait déjà été évoquée en mars, elle devient effective aujourd'hui.
La centrale à charbon de Saint-Avold (Moselle) va bien redémarrer l'hiver prochain « à titre conservatoire, compte tenu de la situation ukrainienne » et des tensions sur le marché de l'énergie, a confirmé, dimanche, le ministère de la Transition énergétique.
« Le progrès a encore des progrès à faire », disait le journaliste Philippe Meyer. Ajoutons à cette sentence que « rien n’arrête le progrès, il s’arrête très bien tout seul », pour paraphraser l’écrivain Alexandre Vialatte. Faute de nucléaire, on relance donc les centrales à charbon. « Nous resterions, dans tous les cas, en dessous de 1 % d'électricité produite par le charbon », assure le ministère, « et aucun charbon russe ne serait utilisé ». Le charbon russe fait déjà l'objet d'un embargo qui devrait être totalement appliqué à partir du 1er août.
Pour Fabien Bouglé, spécialiste des questions énergétiques et auteur de l’excellent Nucléaire : les vérités cachées. Face à l'illusion des énergies renouvelables (Éditions du Rocher), on assiste à un épisode attendu et prévisible : « En abandonnant le nucléaire, on s’expose mathématiquement à une augmentation des factures et des coupures d’énergies », soupire celui qui n’a eu de cesse d’alerter sur l’arnaque des éoliennes. « Au fond, le pilonnage de notre parc nucléaire, c’est l’assurance de notre inféodation à l’énergie allemande. On est passé du stade d’exportateur d’électricité à celui d’importateur », regrette Bouglé.
Une guerre énergétique que nous sommes en train de perdre
Finalement, le véritable enjeu du nucléaire français n’a jamais été l’écologie ou la sauvegarde de l’environnement, nous sommes bel et bien au cœur d’une guerre énergétique sans pitié que nous sommes en train de perdre.
« Les Français doivent réduire leur consommation d'énergie, ce qui permettra au pays de retrouver des marges de manœuvre et d'affronter les futures pointes de consommation », écrivent les dirigeants de Total, EDF et Engie, dans une tribune publiée dans le Journal du dimanche (26 juin). La réalité est crue, brutale. En laissant se démanteler sa souveraineté énergétique, la France paye bien plus qu’une simple addition environnementale. « Les Allemands nous ont fait une clef de bras », réagit Fabien Bouglé. Une prise de combat qui laissera sur le carreau non pas les décisionnaires mais les consommateurs, assommés par les montants des factures énergétiques.Bref sujet de satisfaction pour l’emploi tout de même, la réouverture de la centrale à charbon de Saint-Avold : l’opération nécessiterait le recrutement des 71 anciens salariés, en congé de reclassement depuis la fermeture de la centrale en mars 2022. Les postes seront proposés aux salariés volontaires, sous la forme de CDD courant du 1er juillet 2022 au 31 décembre 2023. Enfin, le texte (l’article 13 du futur projet de loi pouvoir d’achat que RTL s’est procuré) prévoit qu’il « pourra être fait appel à des compétences extérieures si cela est nécessaire ».
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