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mercredi 22 juin 2022

Conflit d’intérêts : l’ex-ministre Sylvie Goulard de nouveau visée par une plainte d’Anticor


 
Sylvie Goulard a été eurodéputée entre 2009 et 2017. REUTERS/François Lenoir
Sylvie Goulard a été eurodéputée entre 2009 et 2017. REUTERS/François Lenoir
Par leparisien
Le 22 juin 2022 

L’ex-ministre des Armées Sylvie Goulard a de nouveau été la cible d’une plainte d’Anticor.

La macronie de nouveau dans la tourmente. 

Après la plainte déposée pour viol contre la secrétaire d’État Chrysoula Zacharopoulou ce mercredi, c’est une vieille affaire qui remonte à la surface. Confirmant une information de Libération, Le Parisien a appris que l’ex-ministre des armées Sylvie Goulard faisait l’objet d’une nouvelle plainte de la part d’Anticor, association luttant contre la corruption en France.

La plainte déposée le 10 juin, avec constitution de partie civile, devrait provoquer la désignation d’un juge d’instruction indépendant et l’ouverture d’une information judiciaire. D’après Libération - qui a pu lire la plainte effectuée par Élise van Beneden, la présidente d’Anticor - l’enquête du parquet national financier (PNF) classée sans suite, à propos d’un supposé emploi fictif de Sylvie Goulard pour le think thank américain l’institut Berggruenun, avait été « sommaire et superficielle ». Ce qui a poussé Anticor à revenir à la charge. Selon l’association, la principale mise en cause n’aurait même pas été entendue personnellement.

Déposée en 2019, la plainte d’Anticor visait les liens de l’ex-ministre des Armées avec l’institut Berggruenun, qui lui a versé 350 000 euros entre 2013 et 2016. 

Selon Libération, ce classement sans suite par le PNF avait été notamment provoqué par un rapport de l’Office européen de lutte antifraude (Olaf) qui avait conclu à l’ « absence de conflit d’intérêts », alors même qu’elle était encore députée européenne.

Suspicion d’emploi fictif et de conflit d’intérêts

Problème, « Libé » avance que Sylvie Goulard se serait contentée de corédiger deux notes de quinze pages et d’organiser une table ronde à Bruxelles, alors qu’elle touchait un salaire de 13 000 euros par mois. 

« On a fait des activités qui relevaient de la réflexion, de l’animation de groupe, de l’organisation de réunions. C’est un travail qui est avéré », s’était défendue en 2019 la principale intéressée, reconnaissant que son salaire pouvait « soulever des interrogations ». À travers sa plainte, Anticor « souhaite poser des questions simples à la justice : pourquoi une élue a été rémunérée à hauteur de plus de 10 000 euros par mois par un organisme dont l’objectif non dissimulé est d’influencer les décideurs publics ? », rapporte encore Libération.

Autre point qui avait incité Anticor à déposer plainte, le rôle de Sylvie Goulard au Parlement européen. En 2016, cette dernière en était rapporteure sur des sujets notamment financiers, monétaires et réglementaires. Une fonction qui permet d’avoir accès à « des informations de premier plan » d’après l’Olaf. Anticor avait alors pointé du doigt le fait que Sylvie Goulard ait fait voter « des rapports sensibles portant notamment sur l’introduction de régulations et mécanismes financiers à l’échelle européenne, susceptibles d’intéresser l’Institut Berggruen composé pour partie de financiers et de dirigeants de multinationales étrangères ».

 

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