Alors que les hôpitaux traversent une crise profonde, en témoigne l’état actuel des urgences qui s’avère plus que préoccupant, des parlementaires ont décidé de ne pas rester inactifs.
Révolté, entre autres, par un manque d’effectif qui impacte douloureusement ces structures, un petit groupe de sénateurs du parti Les Républicains a présenté le jeudi 16 juin une proposition de loi « visant à abroger l’obligation vaccinale des personnels soignants et des pompiers. » « Avec certains de mes collègues, nous venons d’apporter notre signature à la proposition de loi de Sylviane Noël pour l’abrogation de l’obligation vaccinale des personnels soignants et des pompiers et leur réintégration », a ainsi fait savoir Alain Houpert, sénateur LR de la Côte-d’Or, sur Twitter. La bataille, il va sans dire, est loin d’être gagnée : restent l’examen de cette proposition, le vote de l’assemblée où la loi a été proposée, le passage du texte entre l’Assemblée nationale et le Sénat, enfin, le vote décisif qui aboutira à l’adoption ou non de ce texte.
Il faut soutenir cette proposition de loi.
Avec certains de mes collègues, nous venons d’apporter notre signature à la proposition de Loi de @noel_sylviane pour l’abrogation de l’obligation vaccinale des personnels soignants et des pompiers et leur réintégration. pic.twitter.com/yni1ncT8f0
— Alain Houpert (@alainhoupert) June 21, 2022
Avec la restructuration de l’Assemblée nationale, à la suite des
législatives, il est permis d’espérer que cette proposition de loi soit
toutefois mieux accueillie qu’elle ne l’aurait été avec les groupes
parlementaires des années précédentes. Le Rassemblement national, de son
côté, a en effet réaffirmé clairement son opposition au passe vaccinal.
🔴🗣️ "Le #passvaccinal, je crains que dans les faits, il n'ait pas servi à grand-chose. Je le dis, alors que je l'ai voté : je pensais que c'était l'intérêt du pays", assure @BrunoRetailleau auprès d'@EliMartichoux. pic.twitter.com/pPg680vtrD
— LCI (@LCI) June 22, 2022
Si la Nupes, à l’heure où nous écrivons, ne s’est pas encore prononcée
sur le sujet, il y a fort à parier qu’elle s’opposera également au passe
vaccinal, si l’on en croit la stratégie adoptée par La France insoumise
ces derniers mois. Rappelons en effet que 60 députés menés par le
groupe LFI ont saisi le Conseil constitutionnel en janvier dernier, estimant notamment que « le
nouvel instrument de l’exécutif dans la lutte anti-covid porte atteinte
à la ‘liberté personnelle, au droit au respect de la vie privée, à la
liberté d’aller et venir, au droit d’expression collective des idées et
des opinions, et au droit de mener une vie familiale’ ». Il est
donc légitime de penser que, sur ce sujet, plusieurs groupes
parlementaires pourraient s’entendre lors d’un vote commun, s’unissant
pour contrer le passe vaccinal. Y parviendront-ils ?
Si Emmanuel Macron affirmait avec force, le 31 mai dernier, au centre hospitalier du Cotentin, à Cherbourg, que la « réintégration des soignants non vaccinés » n’était « absolument pas une réponse » au manque de personnel subi par les hôpitaux, il faut tout de même admettre que le renfort de ces milliers de soignants (15.000 n’étaient pas encore vaccinés le 13 octobre dernier, selon Olivier Véran) constituerait sans doute un sérieux coup de pouce pour leurs collègues et pour les patients.
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