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jeudi 3 mars 2022

Guerre d’Ukraine – Jour 7 – 2 mars 2022 – Bilan à minuit


 

13h00 – Il y a des rumeurs et des contre-rumeurs. Mais il semble bien, contrairement à ce que nous pensions ce matin, que des négociations commenceront ce soir mercredi dans une localité biélorusse non révélée, entre Russes et Ukrainiens. 

Du coup les marchés d’actions ont repris un peu de couleurs.  

14h00: la Banque Sberbank se retire du marché européen, sauf de Suisse. 

15h00: la Russie renforce la censure de l’information sur la guerre. 

Une offensive préparée, qui avance à un rythme soutenu quels que soient les problèmes logistiques

16h00: Pour commencer le point sur les affaires militaires, cet extrait d’une analyse très claire, parue dans le Daily Mail, par un ancien militaire, Bill Roggio, qui cherche à “dégriser” les stratèges en chambre anglo-américains: 

L’offensive russe se déroule sur quatre fronts distincts. Sur un cinquième front, dans l’est de l’Ukraine, que Poutine a déclaré indépendant la semaine dernière, les forces russes immobilisent les troupes ukrainiennes dont on a besoin ailleurs.

Le gros des forces russes progresse vers le sud, du Belarus à Kiev.

Les forces russes avancées, y compris les troupes aériennes, mobiles et de reconnaissance, sont engagées avec les troupes ukrainiennes à l’extérieur de Kiev depuis le début de la guerre.

Une colonne massive de troupes russes, dont la longueur est estimée à plus de 40 miles, se trouve à seulement 20 miles au nord de Kiev et se rassemble probablement pour encercler la capitale.

Si les forces russes parviennent à prendre Kiev et à pousser vers le sud pour rejoindre les forces du front de Crimée, divisant ainsi l’Ukraine en deux, ce serait un coup dur pour le gouvernement Zelensky.

Ce qui importe plus qu’une poignée de revers, c’est que les forces russes ont progressé de 70 miles en terrain contesté en moins d’une semaine et qu’elles se trouvent à la périphérie de la capitale.

Ce n’est pas le signe d’une offensive désorganisée, mal assemblée et ratée.

La poussée vers le sud, de la Biélorussie à Kiev, est soutenue par une autre colonne russe, lancée depuis l’est dans les environs de Koursk.

Si cette colonne peut rejoindre les troupes russes près de Kiev, elle enveloppera les forces ukrainiennes dans la plupart des provinces de Tchernihiv et de Sumy, privant ainsi l’armée ukrainienne de soldats et de matériel de guerre indispensables ailleurs, et coupant le gouvernement de deux provinces du nord.

Plus à l’est, les forces russes ont lancé une vaste offensive visant Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine, qui est maintenant assiégée.

Au sud, les forces russes, soutenues par des assauts amphibies depuis la mer Noire et la mer d’Azov, se sont déversées en Ukraine depuis la Crimée.

Sur ce front, les forces russes se sont ramifiées le long de deux axes principaux, l’un au nord-ouest le long de la rivière Pivdennyi Buh, et l’autre au nord-est le long de la côte et à l’intérieur des terres vers la région de Donbas, que la Russie a annexée peu avant l’invasion.

Si les colonnes russes de l’un ou l’autre des fronts sud peuvent rejoindre les forces plus au nord, elles empêcheront de nombreuses troupes ukrainiennes de recevoir des renforts – l’une des deux colonnes a déjà avancé d’environ 160 miles.

Les généraux russes ont souvent choisi de contourner les villes qui opposent une forte opposition et de les isoler pour s’en occuper plus tard.

Selon certaines informations, les forces russes ont intensifié leurs attaques contre les civils, notamment à Kharkiv.

Pour l’instant, les tirs d’artillerie et de roquettes y ont été limités, peut-être pour envoyer un message aux citoyens afin de les avertir de ce qui pourrait arriver.

Poutine semble vouloir prendre l’Ukraine intacte, mais n’hésitera pas à augmenter le niveau de brutalité si nécessaire“.

La série de cartes données au début de ce bilan montre la progression effective des troupes russes vers Kiev sur six jours.  Et l’on peut citer Bill Roggio encore une fois: “Pour continuer sur le fait que l’offensive russe était planifiée et qu’elle progresse. Les troupes russes ont atteint Zaporizhzhia, qui se trouve à environ 160 miles du point de saut en Crimée. 160 miles en moins de 6 jours, c’est impressionnant”

Point militaire

  • Tous les accès de Kharkov verrouillés par l’armée russe. Pour minimiser les combats urbains, les Russes utilisent des drones pour guider des frappes précises contre les forces kiéviennes barricadée dans la ville. Une partie de la population fournit des renseignements aux agents russes infiltrés. 
  • L’aviation russe a effectué 400 sorties ce jour pour détruire des entrepôts, des radars, des regroupements de véhicules ennemis. 
  • Une semaine après le début du conflit, l’armée russe n’acceptera plus de ralliement de troupes ukrainiennes. Les soldats seront faits prisonniers. 
  • Partout où ils resserrent l’étau sur les villes où les forces kieviennes se bunkerisent, les Russes créent des couloirs humanitaires pour que la population puisse partir et échapper aux combats. A l’inverse, les éléments radicaux du côté ukrainien menacent les habitants qui veulent partir. Ils souhaitent des victimes civiles pour accuser la Russie. 
17h00: La Russie a informé l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) que ses forces militaires avaient pris le contrôle du territoire entourant la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporizhzhia,
 
17h30: La Russie contrôle Kherson
 
18h00: La Russie confirme environ 500 soldats tués et 1500 blessés dans ses rangs
 
18h30: Erik Tegner, co-fondateur de Livre Noir, actuellement en reportage de terrain en Ukraine, fournit ce témoignage intéressant: 
Après 1600 km à travers l’#ukraine , j’en ressors avec un sentiment confus. On n’a pas vu cette fameuse « guerre totale ». Hormis #Kiev et Kharkov, le reste de l’Ukraine est préservé et ce constat est aux antipodes de ce qu’on entend H24 dans les médias. (…) En expliquant faussement que la majorité du peuple ukrainien risque sa vie, peu importe le lieu, on justifie une vague migratoire considérable sur l’Europe. Alors que dans les faits, en l’état actuel des choses, c’est exagéré. Mais aucun politique n’osera vous le dire. “

Le grand basculement géopolitique a commencé

19h00: Le taux d’inflation annuel de la zone euro est estimé à 5,8% en février 2022, contre 5,1% en janvier selon Eurostat. La tendance est soutenue en particulier par l’envolée des prix de l’énergie qui s’affichent en hausse de 31,7% sur un an contre 28,8% en janvier. En France, l’inflation accélère, à 4,1% contre 3,3% en janvier. Zero Hedge constate l’échec des incitations de Joe Biden à contenir les prix du pétrole et se  demandent si les Américains paieront bientôt 4 dollars à la pompe. 

Le commissaire européen Paolo Gentiloni reconnaît que l’Union Européenne va être durement touchée par les sanctions. Mais cela n’empêche pas l’Union Européenne de préparer un quatrième paquet de sanctions.  

20h00 Les employés de NordStream2 seront licenciés. 

21h00: La Chine ne participe pas aux sanctions occidentales. Comme le rapporte le Global Times: “En ce qui concerne les sanctions financières, nous ne sommes pas favorables à de telles sanctions initiées unilatéralement, car elles ne sont pas efficaces et n’ont pas de base juridique“, a déclaré Guo Shuqing, président de la Commission chinoise de réglementation des banques et des assurances, lors d’une conférence de presse tenue au Bureau d’information du Conseil d’État.

Guo a souligné que son agence ne participera pas à de telles sanctions et continuera à maintenir des échanges économiques et commerciaux normaux avec les parties concernées.

Parlant de la perturbation potentielle que les sanctions financières occidentales contre la Russie pourraient infliger à l’économie chinoise, Guo a déclaré que “cela ne semble pas trop évident pour le moment et doit être observé plus avant.”

Zero Hedge; média conservateur américain très lucide sur les erreurs stratégiques en cours, pose la question d’une sortie progressive de l’hégémonie du dollar vers un monde monétairement bipolaire: dollar/yuan: 

“Les sanctions imposées par une coalition des États-Unis et de l’Europe mettent la Russie hors de l’écosystème du dollar américain. De nombreuses banques russes ont été exclues du système de messagerie financière SWIFT, ce qui rend les transferts de fonds beaucoup plus difficiles. Et d’autres mesures font qu’il est plus difficile pour la Russie d’accéder à ses 630 milliards de dollars de réserves en devises étrangères – qui étaient censées être le canot de sauvetage de l’économie du pays en cas de catastrophe financière.

En conséquence, le lent glissement de la Russie vers un voisin plus accueillant, la Chine, s’accélère. La Chine est déjà le premier partenaire commercial de la Russie, tant pour les exportations que pour les importations.

En 2019, les deux pays ont signé un accord pour régler les échanges dans leurs propres monnaies – plutôt que dans le dollar américain. Et en 2020, 17,5 % des échanges entre les deux pays ont été réglés en yuan, contre 3,1 % en 2014.

La Russie va probablement s’appuyer fortement sur le système chinois de compensation et de règlement transfrontalier en yuan, le CIPS. Pour l’instant, il s’appuie encore largement sur SWIFT, mais le CIPS a la possibilité de fonctionner de manière indépendante et d’avoir ses lignes de communication avec les organisations financières.

La Chine est depuis longtemps un gros acheteur de combustibles fossiles et de minéraux russes. Le soutien tacite de la Chine (ou, du moins, son silence) à l’invasion russe en Ukraine souligne l'”amitié sans limites” que les deux pays ont annoncée au début du mois”.

22h00: Intéressant de remarquer que, lors du vote de la résolution de l’Assemblée Générale de l’ONU pour condamner la guerre en Ukraine, la plupart des pays d’Afrique se sont abstenus: 

 


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