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jeudi 24 mars 2022

Guerre pour le nouvel ordre mondial. « Xi Jinping et Poutine veulent marginaliser les Etats-Unis et leurs alliés »


 

 par | 24 Mar 2022 |

« Xi Jinping et Poutine veulent marginaliser les Etats-Unis et leurs alliés » titre l’Express qui publie dans cet article une analyse de la sinologue Alice Ekman, une analyse que je partage largement.

Selon elle le président chinois n’a toujours pas critiqué l’attaque contre l’Ukraine de son « ami » russe parce que tous deux rêvent d’un nouvel ordre mondial qui ne serait plus dominé par l’Amérique.

Et c’est exactement pour cette raison que nous sommes dans une guerre terrible pour le nouvel ordre mondial, mais lequel et celui de qui ?

C’est cette guerre qui en décidera.

La question est de savoir si cette guerre en restera essentiellement aux mesures non-militaires, ou si le conflit, deviendra à un moment militaire et violent y compris et directement entre les grandes puissances de ce monde.

Nous sommes au bord du précipice parce qu’il n’est plus dans l’intérêt de personne et d’aucune des parties en présence en réalité de trouver un accord et de négocier.

Voici ce que nous dit cette sinologue.

« Presque un mois après le début de l’attaque de Vladimir Poutine contre l’Ukraine, la Chine se refuse toujours à critiquer la Russie, après que les deux pays ont proclamé leur amitié « sans limite » aux derniers JO de Pékin. Le président chinois et son homologue russe partagent l’objectif « de façonner un nouvel ordre mondial où les Etats-Unis et leurs alliés seraient marginalisés, en tant que puissance militaire mais aussi en tant que démocraties ».

Ou encore les sanctions ? Même pas peur !

« Le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré publiquement que la Chine continuerait à commercer normalement avec la Russie. Que ce soit à moyen ou long terme, Pékin n’envisage pas de réduire ses importations de pétrole et de gaz russe, qui resteront, assurément, massives. En ce sens, la position des autorités chinoises face aux sanctions diffère en ce sens grandement de celle des pays européens. Cela ne permettra pas à la Russie de compenser la baisse des exportations vers l’Europe, si celles-ci se matérialisent à terme, mais atténuera tout de même l’effet des sanctions ».

Non seulement la Chine prend le risque de s’exposer à des sanctions secondaires, mais aussi, et plus généralement, de détériorer ses relations économiques avec ses premiers partenaires commerciaux, qui sont les Etats-Unis et l’Union européenne, de très loin devant la Russie. Compte tenu des rapports de force économiques en place, il serait rationnel d’anticiper un ajustement de la position de la Chine afin de ménager les relations avec ses premiers partenaires commerciaux. Mais le facteur économique n’est pas aujourd’hui celui qui guide en premier lieu son partenariat stratégique avec la Russie, ni son positionnement concernant la guerre en Ukraine. La rivalité sinoaméricaine est toujours très forte et structurante. Les divergences idéologiques sont très profondes, et se traduisent en divergences d’interprétation ou de réinterprétation des conflits. Nous sommes aujourd’hui dans deux visions diamétralement opposées de la guerre en Ukraine. La vision officielle chinoise – qui désigne l’Otan et les Etats-Unis comme premier responsable – converge beaucoup plus avec celle de Moscou qu’avec celle de Washington. »

Une nouvelle guerre froide qui n’est plus froide mais de plus en plus chaude.

Enfin en ce qui concerne l’idée de guerre froide son analyse est très claire et je la partage en tous points également !

« L’analogie avec la guerre froide est en soi déjà dépassée, puisqu’une guerre au sens propre du terme est en cours. Toutefois, deux phénomènes se consolident ces dernières semaines et peuvent rappeler, dans une certaine mesure, certains aspects de la guerre froide : la bipolarisation croissante du monde, et la rivalité idéologique qui caractérise cette bipolarisation. Il est souvent souligné, notamment depuis l’organisation par l’administration Biden du « Sommet pour la démocratie » mais aussi de déclarations plus récentes sur la nécessité de défendre le monde libre, dont l’Ukraine fait partie, que les Etats-Unis et leurs alliés démocratiques conçoivent la rivalité avec la Chine et la Russie en termes de compétitions entre systèmes politiques ».

C’est la guerre.

Personne n’ose vraiment vous le dire, mais chaque jour qui passe nous éloigne un peu plus d’un règlement pacifique possible et rend nos désaccords politiques de plus en plus dangereux.

Les conséquences seront au mieux très désagréables si les armes restent relativement muettes, et dévastatrices si nous allons jusqu’au bout de nos volontés destructrices de domination et de puissance.

Charles SANNAT

Source l’Express.fr ici

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