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mardi 29 mars 2022

Guerre de l’eau dans le Marais poitevin : des écologistes saccagent les canalisations d’un agriculteur bio…


 
 
 
 Marie Delarue 28 mars 2022

Les plus vieux parlent d’en faire « un nouveau Larzac ». Ceux qui n’ont pas connu les chemises à fleurs d’Antoine et les moustaches de José Bové, au siècle dernier, se réfèrent à Notre-Dame des Landes. 

Le Marais poitevin est, ainsi, devenu la terre d’élection d’une extrême gauche en mal de représentation et l’occasion d’un défoulement de ses troupes cagoulées. Au nom de l’écologie, cela va de soi.

Le collectif Bassines, non merci ! et ses amis de la Confédération paysanne avaient ainsi appelé les opposants aux « méga-bassines » à se réunir, samedi, à La Rochénard (79), joli bourg « à quelques encablures du site de la première réserve de substitution d’eau, située elle sur la commune de Mauzé-sur-Le-Mignon », nous précise l’AFP. Les méga-bassines ? Il s’agit, concrètement, d’excavations recouvertes d'une membrane plastifiée, alimentées par les cours d'eau et nappes phréatiques en hiver afin de servir, l'été, dans les moments de sécheresse. Elles sont gérées par la COOP de l’eau 79 à qui les opposants reprochent de favoriser les céréaliers au détriment des petits agriculteurs.

Dans une vision que l’on peut juger un brin caricaturale, le collectif résume ainsi l’enjeu : ce ne serait rien d’autre que celui du modèle agricole, à savoir le choix entre l’agriculture productiviste avec des grandes réserves de substitution d’eau, ou l’agriculture plus artisanale, sans recours à ces fameuses méga-bassines.

Pour cette manifestation, le collectif Bassines, non merci ! avait lancé une mobilisation nationale. Des cars sont arrivés de toute la France (de 5.000 à 7.000 personnes, selon les sources) et les festivités ont commencé après une nuit sous la tente. Toutes les forces de gauche étaient rassemblées, de la CGT à La France insoumise en passant par et la bande à Poutou. On rappellera, d’ailleurs, qu’une première manifestation avait déjà eu lieu à Épannes, en 2020, à laquelle participaient Yannick Jadot, et Philippe Poutou aux côtés de l’ancêtre José Bové.

La vie des gauchos-écolos, c’est simple comme du Sandrine Rousseau : ici les bons, là les méchants. Les arrosoirs côté lumière, les bassines d’irrigation côté obscur de la force. C’est pourquoi des militants, n’écoutant que leur courage, ont saccagé, samedi, une station d’irrigation et déterré à coups de pioche des canalisations censées venir alimenter l’exploitation d’un céréalier installé dans la commune d’Épannes et président départemental de la FNSEA 79. Le diable en personne. Sauf que…

Les saccageurs n’en sont pas à leur coup d’essai puisque deux des cinq réserves de substitution déjà installées ont fait l’objet d’actes de vandalisme. Mais cette fois, dit à l’AFP le président de la COOP de l’eau 79, « c’est d’autant plus scandaleux que les auteurs de ces faits aveugles et inqualifiables ont pris pour cible l’exploitation de deux jeunes récemment installés en agriculture biologique et en élevage d’une race locale de vaches, la Maraîchine ». Des jeunes aujourd’hui « très choqués, ainsi que leurs familles », car si le montant du préjudice est élevé, il leur faut en plus travailler maintenant la peur au ventre.

De son côté, Julien Le Guet, le porte parole du collectif, se félicite sur France Bleu : « Je crois qu'aujourd'hui, notre lutte a marqué un pas dans une forme de lutte historique. Je pense qu'on en parlera dans quelques années comme d'une grosse mobilisation qui aura gagné. »

Si quelque chose gagne, hélas, c’est la bêtise crasse gonflée d’idéologie. Les guerriers de l’eau en Marais poitevin sont aussi stupides que leurs « camarades » qui, dans le Morbihan, ont déversé sur les rails 1.400 tonnes de blé au prétexte que « le système agro-industriel hors-sol va droit dans le mur, nous devons le mettre à terre ». Alors que l’on voit se profiler à l’horizon les pénuries alimentaires…

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