Au 15 février, comme le rapporte Les Échos, 2,3 millions de personnes ont reçu, en France, au moins une dose du vaccin anti-Covid, soit 3,4 % de la population.
Un peu plus de 720.000 personnes ont reçu leurs deux doses. Olivier Véran, le 21 janvier, sur TF1, affirmait que l’on devrait être en mesure d’avoir vacciné 1,3 à 1,4 million de personnes fin janvier, 4 millions à la fin février, sans préciser s’il comptait les deux piqûres.
Si c’est le cas, nous sommes, à l’évidence, en retard : il faudrait vacciner (premier et second « tour »), dans les dix jours qui viennent, 3,3 millions de personnes, soit 300.000 par jour… Ceci pour la vision panoramique.
Maintenant, allons dans « ces régions que nous aimons tant », comme dit Laurent Gerra imitant Jean-Pierre Pernaut. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, par exemple, et plus précisément dans le Vaucluse, 560.000 habitants. Au 15 février, environ 20.000 personnes ont été vaccinées, soit 3,5 % de la population. Statistiquement parlant, rien à dire : quasi-total raccord avec le pourcentage national. Notre administration fait effectivement des merveilles pour assurer l’équité de traitement entre les administrés. Du reste, lors d’un point de situation piloté par la préfecture et l’ARS, on annonce fièrement que 1.000 doses supplémentaires viennent d’être accordées, en vue d’équilibrer la répartition nationale. Magnifique ! 1.000 doses pour le Vaucluse ? Non, pour la région, qui compte 5 millions d’habitants… Durant la même réunion, on annonce aussi que les « primo-injections » allaient pouvoir recommencer en mars : traduire que, jusqu’à la fin février, plus personne ne reçoit de première injection. Autant dire que la vaccination pour tous, ce n’est pas pour demain ni pour après-demain.
Revenons à l’échelon national. Toujours le 21 janvier, Olivier Véran déclarait au Sénat : « Nous ciblons 15 millions de personnes [soit environ 22,5 % de la population] d’ici avant l’été. Quoique, si on ajoute toutes les personnes qui sont en maladies chroniques, plus les personnes âgées de 60 ans et plus, on est plus proche des 25 à 30 millions de personnes. » Restons-en à cette « cible » des 15 millions « d’ici avant l’été » (c’est-à-dire, en français dans le texte et dans le calendrier, avant le 21 juin), nous avons donc quatre mois pour vacciner plus de 14 millions de personnes. Transposé dans le Vaucluse (mais, par homothétie, on peut sans doute faire cette transposition, à quelques pouièmes, dans la plupart des départements), c’est 126.000 habitants qui devraient avoir été vaccinés pour la fête à Jack Lang. Au rythme où l’on va actuellement, cela semble bien mal engagé.
Il est, d’ailleurs, curieux que le gouvernement ne nous offre pas un point quotidien télévisé, animé par le très charismatique et médiatique professeur Salomon, sur la situation vaccinale du pays. L’an passé, on nous fichait la pétoche, sans doute à juste titre, et cela nous incitait à nous calfeutrer dans nos masures sans demander notre reste. Un tel point quotidien, aujourd’hui, si les choses tournaient rond, claquerait comme un bulletin de la Grande Armée. L’espoir changerait de camp, le combat changerait d’âme, comme disait l’autre ! Mais comme, visiblement, ça patine dans la semoule… Et en période électorale, vous savez…
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