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samedi 27 février 2021

Pas de passeport vaccinal mais un pass sanitaire !


 
 
 

Ne dites surtout pas « passeport » mais « pass ». Nuance ! 

C’est la même étymologie, sauf que « passeport », ça fait officiel, avec des tampons, des douaniers qui lèvent et baissent la barrière et peuvent vous dire : on passe pas ! 

Le « pass », c’est différent. C’est presque un plus commercial pour aller plus vite, pour éviter de faire la queue : dans le métro, au péage d’autoroute, au musée. Avec le pass, on passe partout. Et puis, pass, c’est de l’anglais, même si ça vient du français.

, à l’issue d’un Conseil européen, l’a annoncé jeudi : on réfléchit à la mise en place d’un « pass sanitaire ». Mais attention, il ne s’agit surtout pas d’un « passeport vaccinal ». Le Président a bien prévenu. D’ailleurs, il l’a toujours dit, il n’y aura pas de passeport vaccinal en France. C’est d’ailleurs pour ça qu’à la veille de Noël, en toute discrétion, le gouvernement avait déposé un projet de loi dans lequel il était envisagé de soumettre l’accès à certains lieux à la présentation de documents attestant qu’on était testé négatif ou vacciné. Le 21 décembre, Olivier Véran était venu s’expliquer en urgence sur TF1, affirmant qu’il n’y aurait pas de « passeport sanitaire ».

Un mois après, le 19 janvier, le même Véran déclarait, sur France inter, au sujet du passeport vaccinal, que « la question se posera nécessairement à un moment donné ». Donc, pour résumer : en décembre, pas de passeport sanitaire, en janvier, la question du passeport vaccinal se posera, en février, pas de passeport vaccinal mais un pass sanitaire est envisagé. On avance. Mieux : on progresse.

Alors, ça sera quoi, ce pass sanitaire ? Emmanuel Macron, qui pourra se reconvertir, le jour venu, dans la vente à domicile de produits électroniques ou numériques, nous l’explique : « On va demander, d’abord, que les gens s’enregistrent. » Demander ? Plus précisément : s’ils le souhaitent ou bien ou exiger ? Un enregistrement « pour faciliter le système d’alerte », poursuit le VRP. « Si quelqu’un est venu à un tel événement dans un lieu public qu’il puisse être enregistré avec un code… » Objectif : trouver des cas contacts. « Sans doute, on pourra intégrer des résultats de tests négatifs récents… On pourra regarder aussi si vous avez été vacciné. » Questions : c’est qui, « on » ? C’est quand et où qu’on regarde ? Et il se passe quoi, si on (là, « on », c’est nous !) n’est pas vacciné ?

Mais le Président est conscient que c’est un « sujet important » qui pose des questions « techniques », de « respect des données individuelles », d’« organisation de nos libertés ». Effectivement. C’est même plus qu’« important », c’est essentiel. Alors, il faut préparer l’affaire « techniquement », « politiquement », « juridiquement ». Il aurait pu ajouter « psychologiquement », mais on voit bien que c’est le cas depuis plusieurs mois… Et de préciser que « ça sera dans nos pays pour la réouverture de beaucoup d’activités ». Traduire en clair : il faudra détenir ce passeport – pardon, ce pass – pour accéder à certaines activités. Activités ? Terme flou qui peut signifier tout et n’importe quoi comme, par exemple, l’accès aux transports, à certains lieux. Mais, encore une fois, il ne s’agira pas d’un passeport.

Attention, Emmanuel Macron précise bien que ce « pass sanitaire » ne peut pas être soumis au . On est rassuré. Et pour cause : « Si on arrive, à un moment dans le printemps, à rouvrir certains de ces lieux, nous ne saurions conditionner leur accès à une vaccination alors même que nous n’aurions même pas ouvert la vaccination aux plus jeunes d’entre nous. » Et « les plus jeunes d’entre nous », à ce jour, c’est beaucoup de monde et pas que des jeunes. C’est même la majorité des Français…

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