Chers amis, 

Le week-end dernier, le célèbre défenseur de la santé naturelle Jean-Marc Dupuis a publié une lettre intitulée « Pourquoi je me fais vacciner dès que possible ».

Il parle de vaccination anti-Covid, évidemment. Vous pouvez retrouver sa lettre ici.

Sa prise de position en a surpris plus d’un, à commencer par moi.

Quelques heures plus tard, des lecteurs déroutés m’ont écrit pour me demander ce que j’en pensais.

Je vous l’annonce sans détours : je ne suis pas d’accord avec Jean-Marc Dupuis.

Je peux comprendre sa position, bien argumentée d’ailleurs.

Mais je pense qu’il se trompe.

Voici pourquoi.

« Ce n’est que mon avis »

Peut-être les mots les plus importants de la lettre de Jean-Marc Dupuis sont-ils ceux de la fin : « Ce n’est que mon avis ».

Ce qui nous trouble, au sujet de ces vaccins Covid, est que les médecins et les savants ne sont pas d’accord entre eux.

Qui doit-on écouter ? Le Pr Delfraissy ou le Pr Raoult ? Karine Lacombe ou Alexandra Henrion-Caude ?

Jean-Marc Dupuis et moi ne sommes pas médecins et c’est ce qui nous rend indépendants quand il s’agit de prendre position dans le débat public.

Mais pourquoi ne sommes-nous pas d’accord ?

Le constat est le même, la conclusion différente

Un mot d’abord sur l’explication principale de Jean-Marc Dupuis : il se fera vacciner, dit-il, parce que ce sera un moindre mal pour mettre fin à cette crise qui abîme notre société.

Je ne peux pas adhérer à cette vision des choses, scientifiquement parlant.

Tout d’abord, cela valide la fausse promesse que vaccination = fin de la contagion : « Si je veux me faire vacciner, c’est donc pour tenter de réduire la contagion et protéger nos aînés », écrit Jean-Marc Dupuis.

Or, j’insiste et l’ai écrit plusieurs fois, les vaccins Pfizer et Moderna n’ont pas fait la preuve qu’ils réduisaient la contagiosité du virus. Ils sont censés simplement protéger la personne vaccinée de développer une forme grave de Covid (après la seconde injection seulement car entre les deux on est encore plus fragile).

L’argument de la « vaccination altruiste » n’est donc malheureusement à l’ordre du jour !

Deuxièmement, estimer que la vaccination mettra fin à la crise est un raccourci qui exclut les autres solutions de soins, en préventif comme en curatif, qui ont démontré leur efficacité.

À commencer par la vitamine D et plusieurs autres solutions dont je vous parlais dans cette vidéo.

Laisser entendre, donc, que les vaccins seraient l’unique voie de sortie de la crise, et que le rapport « bénéfice/risque » serait clairement en faveur de ces produits-là… me semble effarant.

Sur la « paranoïa »

Parlons des effets secondaires, supposés ou réels, des vaccins Covid.

Pour les effets secondaires à long terme, Jean-Marc Dupuis admet que nous manquons de recul mais affirme que la crainte liée à l’ARN des vaccins serait de la pure « paranoïa ».

J’ai moi-même déclaré dans ma lettre Pourquoi le vaccin Covid n’existe pas (encore) que le risque de retranscription de l’ARN en ADN était minime, et vraisemblablement conditionné au fait que le patient soit porteur d’un virus type VIH ou spumavirus. 

Autrement dit, le risque est faible, oui. Mais il n’est pas nul.

Ma prudence est partagée par la généticienne Alexandra Henrion-Caude et le Pr Perronne, entre autres, des experts mondialement reconnus dans leur domaine.

Je rappelle en outre que se faire injecter ces vaccins consiste ni plus ni moins à accepter de servir de cobaye aux laboratoires les ayant conçus, les essais de phase clinique étant prévus pour janvier 2023.

Balayer de la main le danger à long terme lié à ces thérapies géniques est donc aussi hasardeux que de parler de risque maximal à leur sujet.

Les effets secondaires à court terme sont plus graves et répandus que l’on ne le croit

Mon point de désaccord le plus important avec Jean-Marc Dupuis tient aux effets secondaires à court terme.

Quand Jean-Marc Dupuis évoque, pour en minimiser la quantité, 4 cas de paralysie faciale suite à l’injection du produit Pfizer, il s’appuie sur les données officielles de l’Agence Nationale de Sécurité du médicament[1].

Mais sait-il que les pouvoirs publics et les médias ne parlent que des effets secondaires « indéniables » ?

Qu’ils ne parlent jamais d’effets secondaires « suspects » ?

Il y a eu des décès en Norvège et en Angleterre et on a parlé de personnes âgées dont la situation de santé était affaiblie… et qui, manque de chance, sont décédées « suite à » l’injection du vaccin.

Mais attention ! Il fallait bien entendre que ce n’était pas le vaccin lui-même, puisqu’il n’y avait aucune preuve « indéniable » !

Même chose sur les décès intervenus chez certains patients entre la première et la deuxième injection du vaccin. L’Agence du médicament et les journaux ont parlé simplement d’« absence de corrélation prouvée ».

Je vous rappelle qu’officiellement, la cigarette ne « cause » pas le cancer du poumon !

Lisez ce magnifique exemple de mauvaise foi, dans le magazine Le Point :

« Sans établir de lien de causalité, l’agence (du médicament) avait émis l’hypothèse que des effets secondaires du vaccin comme la fièvre ou les nausées, sans gravité pour un patient en bonne santé, pouvaient « avoir contribué à une issue fatale chez certains patients fragiles ». »[2]

Je rappelle que de nombreux décès enregistrés comme « Covid » se sont produits exactement dans le même cas de figure : il s’agissait de personnes âgées, atteintes de comorbidité et au système immunitaire affaibli.

Dans les deux cas, l’infection au Covid ou la vaccination ont donc été le « facteur déclencheur ».

Dans le premier cas, le Covid est reconnu coupable, et dans le second cas, la vaccination non coupable.

Allez comprendre.

Cher Jean-Marc Dupuis, vous allez tomber de votre chaise

À présent venons-en au point qui fâche : la réalité des effets secondaires à court terme des vaccins Pfizer et Moderna.

Lisez attentivement ce qui suit, car je suis allé vérifier les chiffres.

Les chiffres d’Eudravigilance sur les effets secondaires suite aux vaccinations pour les deux vaccins actuellement autorisés en Europe sont disponibles sur la base de données européenne des rapports d’effets indésirables susceptibles d’être liés à l’utilisation de médicaments[3].

C’est donc une source parfaitement officielle.

À la date du 30 janvier, 26 849 personnes avaient déclaré des effets secondaires suite à l’injection du seul vaccin Pfizer, 80% dans la tranche d’âge 18-64 ans, et, pour les 4/5, des femmes :

Par ailleurs, les effets indésirables les plus souvent rapportés concernent :

  • des problèmes généraux (température, douleur, malaise, etc..) ;
  • le système nerveux ;
  • le système musculo-squelettique ;
  • la sphère gastro-intestinale :

En fait, la majorité (4/5 tout de même) des personnes connaissant des problèmes sont… des soignants.

Ce ne sont pas des personnes âgées !

L’argument voulant que « les victimes des effets secondaires sont des personnes âgées affaiblies et atteintes de comorbidité » ne tient pas, l’écrasante majorité des soignants ayant entre 18 et 64 ans (d’où la sur-représentation de cette classe d’âge) et devant être en bonne santé pour exercer.

Dans le dernier onglet de ces chiffres, vous pouvez consulter le nombre de personnes atteintes, effet secondaire par effet secondaire.

Ainsi, pour la seule entrée « problèmes cardiaques », 96 personnes sont décédées suite à l’injection, et 154 cas sont « non recovered » (non guéries) :

Pour l’entrée « problèmes respiratoires », on est à 73 décès et 552 cas non résolus :

Je suis désolé de vous assommer avec ces chiffres, ils sont techniques.

Si vous souhaitez prendre le temps de les consulter, et de faire vos calculs vous-même, vous pouvez, je le répète, les consulter sur la base de données européenne des rapports d’effets indésirables susceptibles d’être liés à l’utilisation de médicaments[4].

Le site est ainsi fait qu’il ne présente pas de chiffres de décès « toutes causes confondues », mais d’après mes calculs on approche, pour le seul vaccin Pfizer, des 700 décès dans l’Union Européenne.

À noter que les effets secondaires du vaccin Moderna sont moins « répandus » : 451 cas au 30 janvier.

Il faut mettre ces chiffres, naturellement, en rapport avec les 7,4 millions de vaccinations confondues effectuées à la même date eu Europe[5].

Mais vous comprenez que l’on est très loin des « cas isolés » : 700 décès pour un seul vaccin, ce n’est pas quantité négligeable, et cela justifie à mes yeux de garder la plus grande prudence.

Et le vaccin AstraZeneca ?

Un mot pour finir au sujet du vaccin britannique Oxford-AstraZeneca qui doit recevoir son autorisation demain, 2 février.

Ce vaccin pose d’autres problèmes : un problème de conception et un problème d’efficacité.

Le vaccin développé par AstraZeneca n’est pas un vaccin à ARN, mais un vaccin à… ADN. Tout comme le vaccin Spoutnik-V développé par la Russie, il emploie pour vecteur un virus recombinant et inopérant, un adénovirus à ADN issu du chimpanzé.

Il s’agit donc ni plus ni moins d’un vaccin OGM : une partie du virus d’origine a été remplacée par un bout de l’ADN du SARS-CoV-2 afin de déclencher la réaction immunitaire.

Je n’irai pas par quatre chemins : dans ce cadre, le risque que l’ADN viral se retrouve dans l’ADN de la personne vaccinée est encore plus important.

Je vous cite un extrait d’une lettre éclairante du Dr Rueff à ce sujet :

« Le risque est que l’ADN vaccinant s’intègre dans nos propres chromosomes et modifie notre propre ADN. On a déjà des exemples d’effets inappropriés de ce type de virus dans le cadre d’essais de thérapies géniques, car on ne maîtrise pas toujours le site où l’ADN réparateur va s’insérer. Au lieu de s’insérer dans le bon site, il peut choisir des oncogènes, entraîner des risques prolifératifs, et donc, à terme, des tumeurs cancéreuses. C’est ce qu’il s’est passé en 2003 dans des essais de thérapies géniques où deux enfants souffrant d’un déficit immunitaire sévère avaient développé une leucémie[6]. (…) Si le risque est encore acceptable dans le cas d’essais thérapeutiques sur quelques personnes déjà très malades, il ne l’est pas dans le cadre d’un vaccin destiné à des millions de personnes.

« D’autres essais cliniques d’immunothérapie pour traiter le cancer ont utilisé cette même injection de matériel viral d’un adénovirus recombinant, étranger à notre corps, et ont pu conduire à des réactions immunologiques imprévues chez certaines personnes, dont des maladies auto-immunes et des déséquilibres immunitaires. »

Voilà pour les risques inhérents au vaccin lui-même.

Sur son efficacité maintenant. 

Non seulement le vaccin Astra Zeneca n’affiche une efficacité moyenne « que » de 70%[7] (on en est presque, à ce stade, à devoir choisir entre voir le verre à moitié plein ou à moitié vide !) mais il est actuellement, en Allemagne et probablement en France, déconseillé aux plus de 65 ans faute de preuves d’efficacité suffisantes[8] ! Alors que ce sont les plus de 65 ans qu’on cherche en priorité à protéger !

Pourquoi ce vaccin est-il autorisé ? Parce qu’il est moins cher et plus facile à conserver, ce qui le rend plus propice à une vaccination de masse. 

En mettant de côté la question de la technologie OGM de ce vaccin, mais aussi celle de son efficacité face aux variants, son taux moyen et contradictoire de protection (car les taux d’efficacité s’échelonnent de 62 à 90 % !) ne permet pas d’envisager une immunité collective au Covid. Ni à court ni moyen terme.

Pour moi, la messe est dite : sur ce vaccin aussi, le rapport bénéfice-risque est sinon douteux, du moins mauvais.

Je n’irai donc pas me faire vacciner.

En tout cas pas avec ces thérapies géniques qui ne sont pas des vaccins (à nouveau mes explications sur ce point ici) même si on les appelle « vaccin anti-covid ».

Ni avec le vaccin AstraZeneca.

Cher Jean-Marc Dupuis, l’objectif que l’on « cesse de vivre dans un bocal » ne suffit pas pour me convaincre. 

Portez-vous bien,

Rodolphe


P.S. : je me suis entretenu la semaine dernière avec Sébastien Duparc qui a mené sa propre enquête sur les vaccins anti-Covid. Il semble plutôt de mon avis que de celui de Jean-Marc Dupuis, je préfère  vous prévenir ! Cliquez ici pour visionner notre échange.

[1] Ansm (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) (2020). Effets indésirables du vaccin Comirnaty de Pfizer/Biontech. https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/fiche_effets_indesirables_comirnaty_pfizer_biontech.pdf

[2] Le Point, Santé (2021). Covid-19 : pas de lien établi entre le vaccin et les décès. https://www.lepoint.fr/sante/covid-19-pas-de-lien-etabli-entre-le-vaccin-et-les-deces-24-01-2021-2410930_40.php

[3] European Medicines Agency, EudraVigilance. Base de données européenne des rapports d’effets indésirables susceptibles d’être liés à l’utilisation des médicaments. http://www.adrreports.eu/fr/search_subst.html#

[4] http://www.adrreports.eu/fr/search_subst.html#

[5] Coste, V. (2021). Covid-19: le point sur la vaccination en Europe, pays par pays. Euronews. https://fr.euronews.com/2021/01/14/covid-19-le-point-sur-la-vaccination-en-europe-pays-par-pays

[6] Nau, J.-Y. (2003). Traitement par thérapie génique : 2e cas de leucémie secondaire. Rev Med Suisse, 1 : 937. https://www.revmed.ch/RMS/2003/RMS-2422/937

[7] Capital, Entreprises et Marchés (2020). Vaccin : AstraZeneca annonce avoir trouvé « la formule gagnante ». https://www.capital.fr/entreprises-marches/vaccin-astrazeneca-annonce-avoir-trouve-la-formule-gagnante-1389505

[8] RTS, Monde (2021). L’Allemagne déconseille le vaccin d’AstraZeneca aux plus de 65 ans. https://www.rts.ch/info/monde/11932734-lallemagne-deconseille-le-vaccin-dastrazeneca-aux-plus-de-65-ans.html