Vendredi, une bataille a fait rage en Europe sur la sécurité des vaccins.
Alors que les responsables de l’EMA insistaient sur l’innocuité du vaccin COVID d’AstraZeneca, avant de l’approuver pour tous les plus de 18 ans, le président français Emmanuel Macron venait d’exprimer de sérieux doutes sur l’efficacité du vaccin, au moment même où la deuxième économie d’Europe aurait du mal à convaincre ses citoyens de se faire vacciner.
Juste avant que le comité d’experts de l’EMA ne recommande à l’unanimité l’utilisation du vaccin pour tous les adultes de plus de 18 ans, des inquiétudes ont été soulevées cette semaine quant au manque de données prouvant que le vaccin fonctionne chez les personnes âgées, et ces inquiétudes ont été amplifiées par Macron, au grand dam de certains autres dirigeants européens.
“Le vrai problème avec AstraZeneca, c’est qu’il ne fonctionne pas comme prévu, car nous disposons de très peu d’informations”, a déclaré Macron à un groupe de journalistes étrangers au Palais de l’Élysée vendredi.
Ces commentaires surviennent après des jours où Bruxelles a fait pression sur AstraZeneca et d’autres fabricants de vaccins pour retarder la livraison des vaccins, alors même que le scepticisme quant à leur efficacité reste très répandu, en particulier en France et en Allemagne.
Le vaccin d’AstraZeneca n’est que le troisième à recevoir le feu vert de l’EMA, après les vaccins de Pfizer et de Moderna.
L’Europe a tout de même approuvé l’injection vendredi, malgré les doutes et les critiques généralisés quant à son efficacité. Trop de bureaucrates étaient apparemment inquiets du retard dans la décision du bloc d’approuver et de lancer les vaccins. Même la presse grand public a reconnu que des “préoccupations” avaient été soulevées quant à l’utilisation du vaccin chez les personnes âgées.
Les essais sur lesquels l’EMA a fondé sa décision ont montré que le vaccin AZ était efficace à environ 60%.
Macron a ajouté que les États-Unis n’avaient pas encore approuvé le vaccin AZ, et a ajouté que la France attendait la décision de l’EMA. Le président n’a pas semblé particulièrement enthousiaste et ses remarques font suite aux conclusions d’une commission indépendante du gouvernement allemand selon lesquelles le vaccin d’AZ-Oxford ne devrait pas être utilisé sur les personnes de plus de 65 ans.
Le président français a ajouté que “tout porte à croire qu’il est presque inefficace pour les personnes de plus de 65 ans, et certains disent même de plus de 60 ans”.
Étant donné que le virus est beaucoup plus virulent chez les personnes âgées et celles qui présentent des comorbidités, quatre cinquièmes des personnes hospitalisées avec le virus en France ont plus de 65 ans. L’Europe s’est engagée dans une confrontation passionnée avec AZ sur la question de savoir si le fabricant de vaccins ne respectait pas ses engagements de livraison. Interrogé sur les rumeurs selon lesquelles l’Europe empêcherait tout simplement les vaccins de sortir des usines locales, le président français a insisté sur le fait qu’une telle atteinte à la propriété privée ne serait pas tolérée.
Le manque de vaccins d’AZ devrait représenter environ 60 % de la quantité espérée. La directrice de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a demandé une explication sur les raisons pour lesquelles la société ne serait pas en mesure de respecter ses engagements après des problèmes non spécifiés dans l’une de ses usines.
Mais là encore, ce n’est pas vraiment rassurant.
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