Arrêtez de parler des soignants comme de bons petits soldats. Les soldats ont des armes. Nous, on a des sacs-poubelle.
Un masque, une charlotte et un sac poubelle
Permettez-moi
de vous montrer à quoi nous en sommes réduites en ce beau jour de mars.
Regardez bien la photo s’il vous plaît.
J’ai 2 patients potentiellement atteints par ce virus et je viens de faire la toilette d’une dame de 104 ans, équipée d’une charlotte, d’un simple masque chirurgical (dont vous connaissez parfaitement l’inutilité puisque lors de votre dernier discours à Mulhouse vous aviez la chance de porter un masque FFP2 depuis longtemps introuvable en pharmacie y compris pour les professionnels de santé, alors que je doute fort que vous ayez été en contact direct avec les malades), de surchaussures et d’un SAC POUBELLE gracieusement fourni par l’établissement parce que les stocks de blouses sont en rupture.
Regardez bien la photo s’il vous plaît.
J’ai 2 patients potentiellement atteints par ce virus et je viens de faire la toilette d’une dame de 104 ans, équipée d’une charlotte, d’un simple masque chirurgical (dont vous connaissez parfaitement l’inutilité puisque lors de votre dernier discours à Mulhouse vous aviez la chance de porter un masque FFP2 depuis longtemps introuvable en pharmacie y compris pour les professionnels de santé, alors que je doute fort que vous ayez été en contact direct avec les malades), de surchaussures et d’un SAC POUBELLE gracieusement fourni par l’établissement parce que les stocks de blouses sont en rupture.
Alors
moi, aujourd’hui, j’ai envie de pleurer, parce que comme beaucoup de
mes collègues j’ai dû me résigner à laisser mes enfants à mon ex-mari
pour ne pas les contaminer, je ne les ai pas vus depuis 15 jours
maintenant.
Parce que j’ai transformé ma buanderie en sas de décontamination et que malgré ça, je vis dans l’angoisse de contaminer mon conjoint.
Parce que chaque jour, je vais voir mes patients avec la crainte de contaminer les plus fragiles d’entre eux.
Parce que j’ai transformé ma buanderie en sas de décontamination et que malgré ça, je vis dans l’angoisse de contaminer mon conjoint.
Parce que chaque jour, je vais voir mes patients avec la crainte de contaminer les plus fragiles d’entre eux.
Ni des héros, ni des soldats
Monsieur
le Président, arrêtez vos discours de remerciements, c’est indécent.
Quelle haute estime devez-vous avoir de vous-même pour imaginer une seule seconde qu’un simple merci de votre part suffira à nous faire oublier vos carences, ainsi que les gaz lacrymogènes dont vous nous aspergiez il n’y a pas si longtemps encore.
Quelle haute estime devez-vous avoir de vous-même pour imaginer une seule seconde qu’un simple merci de votre part suffira à nous faire oublier vos carences, ainsi que les gaz lacrymogènes dont vous nous aspergiez il n’y a pas si longtemps encore.
Arrêtez de nous promettre du matériel qu’on ne voit pas arriver.
Arrêtez
de nous qualifier de héros.
Un héros se sacrifie pour une cause.
Je ne veux pas me sacrifier: en tout état de cause, c’est VOUS qui me sacrifiez.
Un héros se sacrifie pour une cause.
Je ne veux pas me sacrifier: en tout état de cause, c’est VOUS qui me sacrifiez.
Arrêtez de parler des soignants comme de bons petits soldats.
Les soldats ont des armes.
Nous, on a des sacs-poubelle.
Nous, on a des sacs-poubelle.
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