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jeudi 16 avril 2020

Île de Ré: verbalisé avant de voir son père mourant, il saisit l'IGGN (MàJ)




AFP Un habitant du Loir-et-Cher a dû faire demi-tour alors qu'il allait rendre visite à son père mourant sur l'Île de Ré (Image d'illustration: le 20 mars à Pleurtuit).

Patrice Dupas, habitant le Loir-et-Cher, a traversé 300 km pour rendre visite à son père avant sa mort. Verbalisé par un gendarme inflexible, il a dû faire demi-tour.


CONFINEMENT - Il voulait dire au revoir à son père mourant, mais a dû faire demi-tour à la demande d’un gendarme.
Patrice Dupas, un habitant du Loir-et-Cher, a saisi l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) après avoir été verbalisé de manière abusive début avril, dans le contexte du confinement.

Au début du mois, Patrice Dupas reçoit un appel de sa belle-mère, relate France Inter.
Il doit se rendre en urgence au chevet de son père de 82 ans, résidant sur l’Île de Ré, à qui l’on a diagnostiqué un cancer généralisé quelques semaines plus tôt.
Avant de prendre la route, le vigneron prend soin de contacter la gendarmerie du Loir-et-Cher.
Son déplacement entre-t-il bien dans le cadre d’un “motif familial impérieux”, selon la formule utilisée sur l’attestation de déplacement dérogatoire? “Ils m’ont dit ‘oui, oui, il n’y a aucun problème’”, raconte-t-il auprès de France Bleu.

“La dernière fois que je pouvais lui parler”


L’homme prend donc la route un samedi matin.
Il est soumis à un premier contrôle à la sortie de l’autoroute en Charente-Maritime, au cours duquel les gendarmes le laissent passer sans problème.
Mais un deuxième contrôle, après le pont de l’Île de Ré, le confronte à un gendarme inflexible.
“En regardant mon attestation, il me dit: ‘Vous ne passez pas, ce n’est pas impérieux, on n’a pas le droit d’aller visiter les anciens dans les Ehpad’. Je réponds que mon père n’est pas dans un Ehpad, il est en hospitalisation à domicile et il est en phase terminale d’un cancer. Sa réponse: ‘Non, non, vous ne passez pas, je vous mets une amende’”, raconte Patrice Dupas à France Bleu.
L’homme tente de négocier pendant cinq heures, et appelle même le médecin de famille qui explique la situation au gendarme, par téléphone.

Il tente également de contacter la gendarmerie locale, des élus et la préfecture, indique France Inter. Mais rien n’y fait.
Patrice Dupas est obligé de faire demi-tour, à seulement trois kilomètres de sa destination.
Son père meurt trois jours plus tard.
“On a plein de choses à dire à son père. C’était le dernier jour où je pouvais le voir vivant. La dernière fois que je pouvais lui parler”, regrette Patrice Dupas auprès de France Bleu.
La radio précise qu’il a pu revenir sur l’Île de Ré quelques jours plus tard, attestation de décès en main, pour assister aux obsèques de son père.
Il n’a pas croisé de gendarmes.
En plus de son signalement auprès de l’IGGN, le Loir-et-Chérien a saisi le procureur de la République de La Rochelle et contesté son amende.

La gendarmerie reconnaît une erreur


Interrogée par France Inter, la gendarmerie reconnaît une erreur d’appréciation mais rappelle le contexte particulier à l’Île de Ré, où la surveillance est importante face aux propriétaires de résidences secondaires et vacanciers défiant le confinement.
Et la règle impose de présenter un document écrit prouvant le “motif familial impérieux”, note-t-elle.
Le soir de sa mésaventure, Patrice Dupas écrit un message sur le site internet de la gendarmerie nationale pour expliquer sa situation.
“Je tombe sur un adjudant qui me répond et me dit: ‘vous étiez sur un motif impérieux, je suis désolé’”, a-t-il raconté à France Inter, qui a pu consulter le message.
La semaine dernière, une septuagénaire avait été verbalisée pour violation de “cordon sanitaire” devant un Ehpad du Tarn où elle venait saluer, par la fenêtre fermée, son mari résident.
La préfecture a toutefois indiqué mardi que la gendarmerie allait “rentrer en contact avec la famille pour éteindre la procédure” dans cette affaire “où il y a peut-être eu un peu d’excès”.

huffingtonpost
 

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