Anne-Sophie Chazaud
Le pays est entré dans un processus de crise majeure.
Elle était constante et larvée depuis les Gilets Jaunes mais la Macronie s’en était sortie par l’usage de la répression et par le repli que nous qualifions désormais par commodité de langage « d’élitaire » et qui avait pour but le resserrement d’un certain nombre d’intérêts sur leur auto-défense, au mépris des intérêts du peuple et du pays.
La crise sociale actuelle liée aux retraites se transforme en crise politique majeure faisant ressortir tous les dysfonctionnements de la gouvernance macroniste : répression violente, mensonges, conflits d’intérêts, inaptitude au dialogue social, mépris, manipulations, impréparation, prédation, improvisation, idéologie délétère.
Rien ne manque au tableau de cette pitoyable déréliction dont même les soutiens de la vision libérale de l’économie sont dégoûtés, prenant conscience qu’ils ont misé sur un tocard qui est en train de les entraîner dans sa débâcle désormais inévitable.
Je l’avais déjà dit l’an dernier après l’affaire Benalla puis des Gilets Jaunes (dans un papier publié me semble-t-il chez Vu Du Droit), mais il est inenvisageable que ce mandat aussi bien présidentiel que législatif aille à son terme.
On connaît le plan B comme Baroin mis en place par le système pour tenter de sauver sa peau. L’éviction d’Eric Tegner de chez les LR, le parti des yoyos, pour délit objectif de non macronocompatibilité, pour ce motif précis, en est la preuve.
Mais l’état de déliquescence de l’État et de la société pourrait bien anéantir toute forme de petits calculs d’apothicaires de ce genre, qui ne sont même plus au niveau du désastre, comme écoper un navire qui prend l’eau avec une petite cuillère.
Même les commerçants qui pâtissent de la situation commencent à comprendre que c’est le pouvoir qui en est responsable et qui cherche à dresser les Français les uns contre les autres.
Plus que jamais, le problème du macronisme, c’est Macron lui-même.
C’est-à-dire lui et la clique dont il s’est entouré, dégradant l’Etat et la nation.
Il est évident que plus rien desormais ne pourra se faire sous sa gouvernance tant il a perdu la confiance de tout le monde, y compris de son camp.
Il est évident que plus rien desormais ne pourra se faire sous sa gouvernance tant il a perdu la confiance de tout le monde, y compris de son camp.
La morgue, les petites phrases débiles, les provocations, l’entêtement, l’hyper-narcissisme, tout cela a trouvé sa limite.
Le cas d’école d’un membre du gouvernement, Delevoye, pris la main dans le pot de confiture alors qu’il s’apprête à rouler tout le monde dans la farine confine quant à lui à l’oeuvre d’art.
Ça sent quand même bien le sapin.
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