On oublie trop souvent que le régime iranien est une dictature, qui plus est religieuse.
Les puissances occidentales auraient pu être mieux inspirées que de lâcher le chah d’Iran, la France d’offrir l’asile à l’ayatollah Khomeini, qui prépara à Neauphle-le-Château son retour triomphal.
Ainsi va la diplomatie, quand elle ne voit pas plus loin que le bout de son nez.
L’Obs nous apprend les nouveaux déboires des autorités françaises avec l’Iran.
Paris aurait haussé le ton, en convoquant l’ambassadeur iranien : le gouvernement dénonce la détention de deux universitaires français et réclame « que nos compatriotes Fariba Adelkhah et Roland Marchal soient libérés sans délai ».
La première est accusée d’« espionnage », le second de « collusion contre la sécurité nationale ».
Le ministère des Affaires étrangères explique avoir fait part à l’ambassadeur de son « extrême préoccupation sur la situation de Mme Fariba Adelkhah qui a cessé de s’alimenter, et a réitéré [sa] demande d’accès consulaire, jusqu’ici refusée ».
Vous imaginez la pression exercée !
À coup sûr, l’Iran ne peut que céder à la demande d’Emmanuel Macron d’une libération « sans délai » de ces prisonniers politiques.
N’a-t-il pas déployé tous ses efforts pour tenter de sauver l’accord international, plaçant sous contrôle le programme nucléaire iranien ?
N’a-t-il pas, au mois d’août, mis en scène la venue à Biarritz du ministre des Affaires étrangères iranien, en marge du G7 ?
Las ! Le pays des ayatollahs est bien ingrat !
Loin de céder, il remet le gouvernement français à sa place, accusant Paris « d’interférence inacceptable » et rappelant que « l’Iran est souverain et indépendant ».
Cette affaire diplomatique souligne, encore une fois, les mauvais choix de la France en matière de politique étrangère.
On l’a vu, sous le mandat de François Hollande, avec le soutien apporté en Syrie à des groupes rebelles, censés libérer leur pays de la dictature de Bachar el-Assad – en fait des islamistes soi-disant modérés.
On le voit encore avec les tergiversations de Macron à l’égard de Vladimir Poutine.
Certes, la diplomatie ne s’embarrasse pas de morale, mais le cynisme est impardonnable quand il n’est pas efficace.
Surtout quand on invoque sans cesse les droits de l’homme – il faut dire, maintenant, les « droits humains » pour en finir avec « une logique linguistique discriminatoire », selon le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes.
Mais le pouvoir actuel a ses préférences, défendant les droits de l’homme en fonction de ses intérêts, qui ne sont pas toujours reluisants.
On n’entend guère Macron déclarer, comme Boris Johnson, à l’occasion de Noël, son soutien aux chrétiens persécutés : « Je veux saluer ces chrétiens qui, dans le monde entier, font face aux persécutions : pour eux, Noël sera fêté en privé, en secret, ou peut-être même en prison. »
On ne l’entend pas, non plus, soutenir les femmes iraniennes qui réclament la liberté d’ôter leur voile.
La politique internationale de Macron ne sert que sa personne : on y cherche en vain quelque soupçon d’idéal.
Philippe Kerlouan
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