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vendredi 11 octobre 2019

ROJAVA. Du sang kurde sur les mains des puissances mondiales

 

 
SYRIE / ROJAVA – Le mercredi 9 octobre, la Turquie a lancé son offensive militaire – prévue de longue date – contre les Kurdes syriens, dans le nord de la Syrie.
 
Provocant une nouvelle crise humanitaire dans la région qui avait souffert des mains de l’Etat islamique.
 
Hier, les avions turcs ont bombardé plusieurs localités le long de la frontière dans l’est de l’Euphrate. Le bilan humain est déjà trop lourd.
On parle de plus de 15 morts – dont des enfants et des femmes, tandis que des milliers d’autres civils fuient avec effroi l’attaque de l’armée turque et ses alliés islamistes.
 
Ce nouveau drame n’a surpris personne, surtout pas les Kurdes qui sont trahis et massacrés sans cesse depuis la signature du Traité de Lausanne il y a presque 100 ans.
 
Le dimanche 6 octobre 2019, le président américain Donald Trump a annoncé que son pays allait retirer les soldats américains positionnés le long de la frontière qui sépare les Kurdes syriens de la Turquie après un coup de fil passé avec le président turc Recep Tayyip Erdogan.
Cette annonce était le prélude de l’invasion du Rojava par la Turquie.
En effet, hier, moins de 3 jours après cette annonce, les avions turcs bombardaient déjà le Rojava, provoquant un nouveau désastre humanitaire.
 
Après quelques heures de bombardements des zones civiles habitées allant de Kobanê jusqu’à Qamishlo, on déplore plus de 15 morts, des dizaines de blessés, ainsi que la fuite des milliers de civils qui ne veulent pas vivre l’enfer d’Afrin.

 
L’invasion du Rojava par la Turquie a pour but le massacre des Kurdes et des autres peuples non sunnites de la région (les chrétiens, les Araméens, les Yézidis…) et l’installation des groupes de mercenaires islamistes alliés à la Turquie en Syrie afin de modifier la démographie de la région.
On craint également que la Turquie recycle les membres de DAECH / ISIS actuellement emprisonnés par les Kurdes et leurs alliés dans la région de Deir ez-Zor…
 
Hier, après les attaques turques contre le Rojava, la France a saisi le Conseil de Sécurité de l’ONU en condamnent « très fermement » l’offensive turque.
De lors côté, l’OTAN, dont la Turquie est membre, et l’Union européenne – terrifiée à l’idée qu’Erdogan lui envoie les réfugiés syriens – ont appelé seulement appelé « au calme ».
Quand aux Etats-Unis, deux sénateurs américains ont proposé une proposition de loi visant à « sanctionner très sévèrement la Turquie. Ce projet imposerait au gouvernement de Trump de geler les biens aux Etats-Unis des plus hauts dirigeants turcs, y compris le président Erdogan, et d’imposer des sanctions à toute entité étrangère qui vendrait des armes à Ankara. »
 
Le conseil de sécurité de l’ONU doit se prononcer aujourd’hui sur l’offensive militaire turque au Rojava.
 
En attendant, les Kurdes meurent, deviennent des réfugiés et leur sang coule entre les mains des puissances mondiales – allant des Etats-Unis jusqu’à la Russie – qui sont impliquées dans la guerre en Syrie…
 

1 commentaire:

  1. Nous payons désormais des années de jeux troubles dans la région. Avec un dirigeant de la trempe d'Erdogan s'appuyant sur un nationalisme exacerbé et sans scrupules, la partie est bien mal engagée pour un camp occidental jouant les apprentis sorciers. Chantage aux réfugiés, expansionisme musulman, la Turquie use de toutes les ficelles et surtout utilise nos faiblesses. Et celles-ci sont énormes car "qui n'est pas maître chez soi ne peut évidemment pas donner des leçons à autrui". Ceci, Erdogan l'a bien intégré.

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