Au moment où cet article est écrit, une dépêche de l’agence de presse Reuters vient de confirmer une large victoire de la Ligue, alliée aux partis Forza Italia et Fratelli d’Italia, lors de l’élection régionale de dimanche, en Ombrie.
Cette union de droite était opposée à la coalition entre le Mouvement 5 étoiles et le Parti démocrate.
Selon un sondage sorti des urnes, le trio de droite, mené par Donatella Tesei, sénatrice de la Ligue, obtiendrait entre 56,5 et 60,5 % des voix, devançant les deux partis associés au gouvernement depuis septembre dernier.
« Une première giffle » à l’exécutif, a annoncé Matteo Salvini.
En attendant la raclée électorale qui le conduira au pouvoir ?
Cette région, contrôlée par la gauche depuis plusieurs décennies, va donc passer aux mains de la droite.
Il faut dire qu’elle est confrontée à une crise économique, à laquelle s’est ajouté un scandale de corruption touchant des personnalités régionales du Parti démocrate.
La présidente du conseil, Catiuscia Marini, avait elle-même été poussée à la démission pour son implication présumée dans cette affaire.
Ironie du sort, le M5S avait été particulièrement critique envers l’ex-présidente de région, ce qui avait poussé Salvini à dire : « En Ombrie, on vote d’abord parce que le M5S a mis fin au conseil dirigé par le PD. Maintenant, ils sont ensemble sur le bulletin de vote. »
Les Italiens, comme les Français, n’aiment guère les gens corrompus, ni les girouettes qui, par opportunisme, chérissent aujourd’hui ceux qu’ils détestaient hier.
C’est, sans doute, une explication des résultats du vote.
Mais c’est surtout la confirmation que la stratégie politique conduite par Salvini, en démissionnant de son poste de ministre de l’Intérieur, est en passe de réussir.
Il est de plus en plus populaire, tandis que le crédit du nouveau gouvernement, issu d’un marchandage entre parlementaires, s’amenuise de jour en jour.
Bien sûr, comme d’habitude en pareil cas, les vaincus cherchent à minimiser leur défaite : « On vote ici pour des régionales », avait anticipé Nicola Zingaretti, secrétaire du Parti démocrate italien.
Dans un meeting précédant le scrutin, le Premier ministre Giuseppe Conte, pressentant la déconfiture, a assuré que « pour lui, rien ne changera lundi. Nous irons de l’avant avec détermination. »
Belle occasion, pour Matteo Salvini, de lui répondre que le vote de l’Ombrie est celui de « la vraie Italie ».
Cet épisode électoral devrait donner à réfléchir à la droite française.
Non pas celle qui s’est trop facilement ralliée au camp macronien, mais celle qui reste soucieuse de la souveraineté et de l’identité de la France.
À défaut des cadres du parti Les Républicains, beaucoup de ses électeurs, qui n’en peuvent plus de la politique actuelle, seraient prêts à joindre leur vote à celui de la droite nationale.
Il n’est que de voir l’enquête menée par l’IFOP pour le JDD : l’inquiétude sur la question de laïcité est majoritaire, 80 % des sondés pensent qu’« [elle] se pose aujourd’hui différemment en France s’agissant de la religion musulmane », ils sont même 61 % à estimer que « l’islam est incompatible avec les valeurs de la société française ».
Emmanuel Macron, refusant de prendre clairement position, préfère rencontrer à l’Élysée le Conseil français du culte musulman, éludant les questions que se posent les Français quand ils se rendent compte que leur culture et leur identité sont menacées.
Ce n’est pas en faisant l’autruche qu’on peut répondre à ces menaces, mais en saisissant le problème à bras-le-corps, pour sauvegarder la cohésion des Français, y compris les Français de confession musulmane qui ne souhaitent que l’assimilation.
À quand un Salvini français ?
Philippe Kerlouan
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