Les Tartuffes.

 

 

 

Anne-Sophie Chazaud

Parmi les multiples censures et régressions que subit notre époque, le grand retour de la pudibonderie.

 Cacher le corps, voiler la femme, masquer les sexes des statues...

L’Unesco a donc demandé que le sexe des statues de l’artiste Stéphane Simon soit couvert, ce qui a donné lieu au spectacle grotesque que vous pouvez apercevoir sur cette photo.
Car il s’agit de «ne pas choquer» la sensibilité de certains...
De qui au juste ?
Parce que nous ça fait bientôt 200 ans qu’on se promène dans des musées sans être choqués à part quelques vieux réacs empaillés cachés au fond d’une grotte et qui ne vont même plus au musée.
Qui donc cela peut-il bien gêner ?
On serait curieux de le savoir, que l’institution les désigne précisément.
Cette obsession et ce rapport pathologique et névrotique que certains, particulièrement actifs, entretiennent avec le corps et la sexualité sont donc validés ipso facto par l’Unesco de Myriam Azoulay dont on croyait la mission culturelle et non catéchiste.

Cette pudibonderie actuelle, qui réunit dans une même ridicule hypocrisie les «standards de la communauté» du puritanisme anglo-saxon de Zuckerberg (lequel censure la nudité des oeuvres d’art à tour de bras) et le retour de l’obscurantisme religieux notamment islamiste mais aussi l’activisme de certains militants antisexistes et compagnie est donc en quelque sorte validée par l’institution.
Je ne sais pas si les lâches incultes qui procèdent à ces actes face auxquels le Checknews de Libé nous explique que c’est du «buzz», «d’extrême-droite» ont conscience de la formidable régression qu’ils entérinent ce faisant.
Comment ces gens peuvent-ils prétendre s’occuper de culture?
Défendre la liberté et un rapport sain au corps et à la sexualité est donc devenu d’extrême-droite?
Qui sont ces gens? 

 Ajoutons enfin que toute censure attire évidemment l’oeil sur ce qu’elle prétend dissimuler et dont elle souligne la présence en la voilant, surtout avec un string tout droit sorti de chez Michou...