par 31 Oct 2019 |
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Il se passe des choses dans le secteur de l’aérien et du tourisme !
La faillite retentissante de Thomas Cook est encore dans tous les esprits et pourtant elle a déjà été oubliée aussi bien par les marchés euphoriques que par les observateurs.
Pourtant, si l’on y regarde de plus près, alors que la mondialisation heureuse a été le « moteur » de développement de l’industrie aéronautique à commencer par notre champion national Airbus, il se pourrait que nous soyons exactement au point d’inversion des tendances lourdes et que la démondialisation commence à affecter ce secteur industriel.
Il y a aussi des marges qui ont tellement été tirées vers le bas, que peu d’acteurs sont rentables dans l’industrie du tourisme au sens large et de l’aérien en particulier.
Les compagnies low-cost ont permis le développement du tourisme de masse et du week-end à pas cher à Lisbonne ou à Marrakech pour 50 euros!
Il coûte moins cher d’aller en Italie en avion que de prendre le train pour la Normandie !
Cette réalité n’interroge personne, tout le monde trouvant ce miracle génial et tout le monde cherchant à en profiter, ce que l’on ne peut pas reprocher.
Mais enfin, les choses ont un prix, et après 15 ans de délires collectifs, la mer est en train de se retirer, et les pertes vont apparaître pour ce qu’elles sont. Monumentales.
Entre la baisse du carnet de commande pour Airbus, la baisse des livraisons ou encore les compagnies qui remisent les avions en surcapacité, il existe quelques raison de tirer le signal d’alarme.
Etihad la compagnie d’Abu Dhabi, a pris possession de trois des premiers A350-1000 qu’elle a commandés et les a déjà remisés ; 3 A350-1000 flambants neufs au hangar car il n’y a pas de passagers à mettre dedans…
En tout, 5 appareils se dirigeront des ateliers toulousains directement vers le stockage.
Mais Etihad, cette grande compagnie du Golfe, c’est aussi… 1,3 milliard de pertes en 2018.
Pas mieux que Thomas Cook donc.
L’idée des pays du Golfe, bientôt sans pétrole, c’était d’investir dans des compagnies aériennes de grand luxe pour transporter les touristes occidentaux un peu partout à pas cher en les faisant passer par leur « hub » locaux… dans le Golfe et à portée de tir de missiles iraniens.
Vous avez envie de vous poser là-bas vous ?
Diversification très difficile donc.
« Etihad Airways va reprendre la mise en service de cinq nouveaux appareils Airbus A350-1000 dans le cadre de son plan de transformation opérationnelle en cours. L’Airbus A350 reste un élément important de la stratégie future de la flotte et du réseau d’Etihad. Une décision sur la date d’introduction sera prise dans le cadre de la planification stratégique globale de la compagnie », explique officiellement Etihad.
Blablablabla ce qui veut dire « flûte, violons et pipeau »….
Voici ce que rapporte cet article de 20 Minutes.
« Airbus compte livrer « autour de 860 avions commerciaux » en 2019, un chiffre revu à la baisse par l’avionneur européen, qui tablait sur « 880 à 890 » livraisons cette année, a annoncé ce mercredi le groupe.Sur les neuf premiers mois de l’année, Airbus a livré 571 appareils, contre 503 sur la même période l’an passé. Mais il rencontre des difficultés notamment dans la montée en cadence de la production de l’A321 ACF qui « demeure ambitieuse », souligne-t-il dans un communiqué ».
Airbus a enregistré le mois dernier 41 commandes, la plupart non attribuées, et livré à ses clients 71 avions dont son 9000ème monocouloir de la famille A320.
Durant les neuf premiers mois de l’année, Airbus affiche 303 commandes brutes, et 127 commandes nettes après annulations.
On livre plus d’avions, héritage du dynamisme passé, que l’on ne prend de commandes, et si Airbus livre cette année 860 avions, il sera difficile de maintenir ce rythme dans le futur quand sur 9 mois, il n’y a que 127 commandes nettes après annulation sur 9 mois !!
Car si à chaque fois qu’il y a une belle commande, cela fait la une de la presse, les annulations très nombreuses sont quant-à-elles passées sous silence.
Vous les voyez arriver vous les plans d’ajustement et de sauvegarde de l’emploi dans le secteur aéronautique ?
C’est pour dans 24 à 36 mois pour les premières annonces.
Charles SANNAT
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