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mercredi 9 octobre 2019

Écologie de choc : que veut le groupe Extinction Rébellion ?

 
 

 
Étrange époque que la nôtre, qui a chassé la religion par la porte avant qu’elle ne revienne par le soupirail.

Certes, le temps est à l’individualisme et l’hédonisme, mais jamais les jeunes générations ne se seront autant engagées ; comme quoi le relativisme ambiant n’exclut pas la soif d’absolu.

Ainsi, le groupe plus ou moins informel Extinction Rébellion vient-il de se signaler à l’attention des médias en particulier et de nos compatriotes en général, en bloquant, ce dimanche dernier, l’accès au centre commercial de la place d’Italie, à Paris.
Notons que le bidule en question est une sorte de furoncle architectural érigé pas très loin de notre chère Butte-aux-Cailles.
Rien que cette faute de goût mériterait frappes chirurgicales, si d’aventure une coalition militaire et internationale du bon goût venait à éclore.
En attendant, asphyxier un centre commercial, c’est donner un peu d’air frais au petit commerce : un happening peut aussi dissimuler une bonne action, fût-elle involontaire.
Mais au fait, kezaco et dekoitesse que ces énervés d’Extinction Rébellion ?
D’un mouvement écologiste radical, pardi, déclinaison locale de la maison mère anglaise ; rien de nouveau depuis les Beatles dont Claude François reprenait déjà les chansons au siècle dernier.
Le tout avec la caution morale, non point d’une jeune pousse, Greta Thunberg, mais d’une vieille racine, Joanna Macy, Américaine très ébouriffée de l’intérieur qui nous annonce, grosso merdo, que l’apocalypse est pour demain.
Rien à redire, sachant que si cette dernière était survenue hier, même le plus distrait des commentateurs de la chose politique l’aurait un peu remarqué.
Sur leur page d’accueil, plutôt bien foutue, même si empruntant sans vergogne les codes graphiques de l’un peu fascisante CasaPound italienne, elle aussi très écolo-compatible et assez peu portée sur la croissance industrielle, Extinction Rébellion appelle à « la reconnaissance de la gravité et de l’urgence des crises écologiques actuelles », sans oublier « l’arrêt immédiat de la destruction des écosystèmes océaniques et terrestres, à l’origine d’une extinction massive du monde vivant ».
Jusque-là, l’homme de bien ne peut que signer ce manifeste des deux mains.
En revanche, on pourra éventuellement leur reprocher de ne pas prendre en compte deux autres dimensions de la problématique d’ordre philosophique ici posée : l’immigration de masse venant bousculer les pauvres petits Franco-Terriens que nous sommes en leur propre écosystème ; après tout, ce qui vaut pour les scarabées pique-prunes, eux aussi menacés dans leur traditionnel cadre de vie, l’est tout autant pour les humbles bipèdes que nous sommes.
De même, s’il est juste et bon de se révolter contre les cultures génétiquement modifiées, pourquoi ne pas en faire de même avec d’autres manipulations, tout aussi graves, des enfants à naître.
Après tout, et quitte à emprunter au vocabulaire antispéciste, si une courgette vaut un être humain, l’inverse devrait être tout aussi vrai.
Pour le reste, ces militants climatiques sont accusés de « violence ».
Mais « violents », ils ne le sont pas plus que les militants anti-avortement, dont le moins qu’on puisse prétendre est qu’ils n’étaient pas cause de débordement sur la voie publique, lorsque se menottant naguère aux grilles des hôpitaux.
Mais tel ne semble pas être l’avis de Ségolène Royal, candidate malheureuse à l’élection présidentielle de 2007, ancien ministre de l’Environnement, et désormais chargée par Emmanuel Macron, du sort des pôles Arctique, Antarctique et de ses proches environs ; laquelle exige que l’on « réprime très rapidement » le mouvement en question.
Pour quelles raisons ?
Elle s’en expliquait sur les ondes de France Inter, ce lundi 7 octobre : « Il y a une instrumentalisation de l’écologie par ces groupes violents. […] C’est une dégradation de l’image de l’écologie. »
On pourrait avancer le même diagnostic quant à ces politiciens ayant dégradé l’image de la politique. Le père de ses enfants, pour ne citer que ce seul exemple.

Ce qui est finalement plus embêtant que les chahuts bonhommes des trublions plus haut évoqués, fussent-ils sous influence d’outre-Manche.

Nicolas Gauthier

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