Farès et Ismail Litim, 24 et 21 ans, Youcef Dahaoua, 26 ans, sont les trois majeurs interpellés, mercredi dernier, dans le quartier des « 408 », suite aux heurts avec la police des jours, semaines et mois précédents. À tous les trois, on retient les événements de la soirée du dimanche 3 mai.
Au premier seulement, s’ajoutent des faits remontant au 14 et 30 avril.
Pêle-mêle on trouve outrages et violences à l’encontre des dépositaires de l’autorité publique, groupement en vue de la préparation de dégradations par incendie et de violences.
« La loi, c’est nous… »
« Le 14 avril, vous avez dit aux policiers qui accompagnaient des sapeurs-pompiers sur une intervention’’La loi, c’est nous qui la faisons ici, avant de les insulter’’… », déroule la présidente Carrier.« J’étais là, mais je n’ai rien fait et là où ça s’est passé, il y a des caméras, vous pouvez voir », rétorque Farès Litim.
« Cinq policiers l’identifient formellement », intervient Me Jérôme Pichoff, pour la partie civile. « Chaque fois que ça se passe mal c’est Litim », regimbe le prévenu.
Le 30 avril, le prévenu serait venu au-devant des policiers, les invitant à pénétrer plus avant dans le quartier, leur disant avoir « calmé les jeunes ».
Mais ceux-ci seraient alors tombés dans un véritable traquenard et auraient revu Farès Litim au côté des jeteurs de pierres.
« Y’a des caméras » insiste ce dernier.
« Le 3 mai au moins, il y a un tel déploiement de vidéos que vous ne pouvez pas nier », conclut la présidente Carrier, qui ne souhaitera pas que ces documents soient projetés à l’audience malgré l’insistance du parquet, désireux de montrer l’organisation des émeutiers.
« J’ai entendu pleurer mon petit frère. J’étais en colère », convient Farès.
« Je partais au travail quand j’ai entendu que mon frère se faisait taper par les CRS. Je suis impulsif », abonde Ismail.
« Je reconnais, j’ai fait le con ! », ajoute Youcef, auquel il est aussitôt rappelé que ce n’est pas la première fois.
L’an dernier, il avait écopé de huit mois ferme, pour l’agression, en groupe, d’un équipage de la Bac venu interpellé un suspect.
Déjà, la scène avait été filmée par les caméras de vidéosurveillance, tant honnies par ceux qui s’emploient à les faire tomber ou les plonger dans le noir, depuis leur installation.
« Sur les mains courantes, les incidents succèdent aux incidents. À chaque intervention dans le quartier, les policiers se préparent à recevoir des projectiles et au minimum des insultes… », explique Me Pichoff.
« Si on ne parle pas de piège, on ne parle de rien. Les vidéos montrent comment les choses se font ensembles », estime la procureure Parietti qui requiert 18 mois d’emprisonnement à l’encontre des deux frères Litim, et 12 mois ferme à l’encontre de Dahaoua, réclamant en outre une interdiction de séjour de 5 ans dans le Doubs.
« Ne faites pas ça. C’est une peine de relégation », s’enflamme Me David Mataxas, du barreau de Lyon, choisi par Farès Litim.
Et de plaider « la banlieue », ces garçons « désœuvrés, mal intégrés », qui ne sont certes pas des anges mais qui « ont un potentiel. » Et puis « les policiers sont formés à recevoir des parpaings », ose le défenseur avant de lâcher « il faut les obliger à se réinsérer ! »
Me Catherine Bresson, pour les deux autres, est beaucoup plus directe : « Dans ce dossier des 408, on vient vous demander de contenter l’opinion publique, le maire, le préfet…
On a un peu l’impression qu’on leur met sur le dos tout ce qui ne va pas depuis un an et demi. On vous explique que c’est La famille qui pose problème. Ce sont trois boucs émissaires. »
Deux mineurs en attente de leur procès
Après un long délibéré, la présidente Carrier revient avec des peines en retrait par rapport aux réquisitions : 12 mois d’emprisonnement dont 4 mois avec sursis mise à l’épreuve pour Youcef Dahaoua et Farès Litim, 10 mois d’emprisonnement dont 4 mois avec sursis mise à l’épreuve pour Ismail Litim.
Dans ce dossier, un autre jeune garçon, âgé de 17 ans, a été interpellé dimanche 3 mai et placé depuis en détention provisoire.
Enfin, le mercredi 6 un second mineur, âgé de 15 ans, a lui aussi été interpellé dans la souricière montée par la police.
Placé sous contrôle judiciaire, il attend également d’être jugé devant la juge des enfants.
Enfin, le mercredi 6 un second mineur, âgé de 15 ans, a lui aussi été interpellé dans la souricière montée par la police.
Placé sous contrôle judiciaire, il attend également d’être jugé devant la juge des enfants.
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