Le 01/04/2015
Juppé n'a pas changé.
Si l’on ne se rappelait pas qui est Alain Juppé, une petite piqûre de rappel sous la forme de l’échange télévisé entre lui et Michel Onfray sur le plateau d’Antoine de Caunes vaut le coup d’œil.
On retrouve le Juppé raide et cassant du temps où il était l’espoir du RPR et qu’il mettait la moitié de la France en colère, grâce à cet art subtil consistant à mélanger un courage indéniable avec un manque de tact et une incapacité congénitale à dialoguer.
Le philosophe lui reproche de parler de ce qu’il ne connaît pas, à savoir le Coran et l’islam.
Il le prend en flagrant délit d’ignorance.
Juppé, le premier de la classe, le meilleur d’entre eux, ne le supporte pas.
D’habitude, c’est lui qui fait la leçon et toise ses interlocuteurs du haut de l’Olympe où ses études (ENS, IEP, ENA, IGF) l’on mené et d’où il n’est jamais redescendu.
En élève pris en faute, il nous fait dire qu’il a tout de même lu des biographies du Prophète — furent-elles autorisées ? — et qu’il se mettra bientôt au Coran.
Ce sera dans son programme de l’été, entre deux autres pavés ingurgités.
Ce qui lui vaudra de reprendre son air impassible et assuré, sans en savoir plus à propos des abrutis qui apprennent, in situ, l’art du djihad, et ceux qui font les frais, in concreto, de leurs exégèses barbares.
Le problème n’est pas d’ignorer le Coran mais d’en parler sans savoir.
L’épisode est représentatif des façons de la caste au pouvoir, de nos énarques omniprésents et omnipotents, experts dans le retournement d’idées, d’une ignorance crasse de la réalité, par cécité ou par déni, faute des capacités de sensibilité et d’intuition nécessaires, dénués des qualités de caractère qui font les fortes personnalités et les chefs charismatiques.
Rappelons que l’exercice canonique pour l’élève de l’ENA est de rédiger une note de synthèse à partir d’un épais dossier, d’en recracher la substantifique moelle en temps limité, un bête travail de concaténation garantissant des privilèges exorbitants durant toute une vie à ceux qui le maîtrisent.
C’est le sésame très formaté qui ouvre la porte du Conseil d’État ou de l’Inspection des Finances, suivi d’une brillante carrière en politique ou dans une entreprise du CAC 40.
Les énarques sont comme le banc de moules sur leur rocher.
Ils changent d’orientation en fonction des courants.
Ils se nourrissent de tout ce qui passe à leur portée.
« Servir et se servir », telle est leur devise.
Je les qualifie d’ectoplasmes.
Ils sont intelligents, parfois brillants, mais opportunistes et creux, sans boussoles pour les guider, trop souvent incompétents car présomptueux.
De Gaulle, déjà, parlait de ces « esprits brillants avec des têtes de linotte ».
Avec les crétins des appareils politiques, ils forment l’oligarchie à la source de tous nos problèmes.
Juppé n’a pas changé.
La nouvelle cuvée, plus verte et plus décontractée, vieillie au Canada pour faire oublier ses déboires judiciaires, est frelatée.
Il fait le modéré, après avoir joué au dur, en récusant ce RPR qu’il dirigeait naguère.
Il n’est pas dit que, bien avant 2017, Juppé ne soit renvoyé à ses chères études et que la vieille baudruche rapiécée ne se dégonfle en plein vol.
Il aura alors tout le temps de potasser le Coran.
On retrouve le Juppé raide et cassant du temps où il était l’espoir du RPR et qu’il mettait la moitié de la France en colère, grâce à cet art subtil consistant à mélanger un courage indéniable avec un manque de tact et une incapacité congénitale à dialoguer.
Le philosophe lui reproche de parler de ce qu’il ne connaît pas, à savoir le Coran et l’islam.
Il le prend en flagrant délit d’ignorance.
Juppé, le premier de la classe, le meilleur d’entre eux, ne le supporte pas.
D’habitude, c’est lui qui fait la leçon et toise ses interlocuteurs du haut de l’Olympe où ses études (ENS, IEP, ENA, IGF) l’on mené et d’où il n’est jamais redescendu.
En élève pris en faute, il nous fait dire qu’il a tout de même lu des biographies du Prophète — furent-elles autorisées ? — et qu’il se mettra bientôt au Coran.
Ce sera dans son programme de l’été, entre deux autres pavés ingurgités.
Ce qui lui vaudra de reprendre son air impassible et assuré, sans en savoir plus à propos des abrutis qui apprennent, in situ, l’art du djihad, et ceux qui font les frais, in concreto, de leurs exégèses barbares.
Le problème n’est pas d’ignorer le Coran mais d’en parler sans savoir.
L’épisode est représentatif des façons de la caste au pouvoir, de nos énarques omniprésents et omnipotents, experts dans le retournement d’idées, d’une ignorance crasse de la réalité, par cécité ou par déni, faute des capacités de sensibilité et d’intuition nécessaires, dénués des qualités de caractère qui font les fortes personnalités et les chefs charismatiques.
Rappelons que l’exercice canonique pour l’élève de l’ENA est de rédiger une note de synthèse à partir d’un épais dossier, d’en recracher la substantifique moelle en temps limité, un bête travail de concaténation garantissant des privilèges exorbitants durant toute une vie à ceux qui le maîtrisent.
C’est le sésame très formaté qui ouvre la porte du Conseil d’État ou de l’Inspection des Finances, suivi d’une brillante carrière en politique ou dans une entreprise du CAC 40.
Les énarques sont comme le banc de moules sur leur rocher.
Ils changent d’orientation en fonction des courants.
Ils se nourrissent de tout ce qui passe à leur portée.
« Servir et se servir », telle est leur devise.
Je les qualifie d’ectoplasmes.
Ils sont intelligents, parfois brillants, mais opportunistes et creux, sans boussoles pour les guider, trop souvent incompétents car présomptueux.
De Gaulle, déjà, parlait de ces « esprits brillants avec des têtes de linotte ».
Avec les crétins des appareils politiques, ils forment l’oligarchie à la source de tous nos problèmes.
Juppé n’a pas changé.
La nouvelle cuvée, plus verte et plus décontractée, vieillie au Canada pour faire oublier ses déboires judiciaires, est frelatée.
Il fait le modéré, après avoir joué au dur, en récusant ce RPR qu’il dirigeait naguère.
Il n’est pas dit que, bien avant 2017, Juppé ne soit renvoyé à ses chères études et que la vieille baudruche rapiécée ne se dégonfle en plein vol.
Il aura alors tout le temps de potasser le Coran.
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