Vendredi 15 Novembre 2013 à 15:15 (mis à jour le 15/11/2013 à 16:50)
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Sophia Aram avec Rémy Pflimlin, président de France Télévisions. L'émission de l'animatrice est un échec cinglant. Photo © MaxPPP
Moralisme. Depuis des années, les faiseurs d’opinion essaient de culpabiliser les Français qui “pensent mal”. Mais le réel finit toujours par reprendre ses droits.
Du temps qu’elle officiait sur France Inter comme chroniqueuse, elle faisait figure de prophétesse des temps nouveaux.
Télérama louait « son rire de combat et de résistance », le Nouvel Obs sa capacité à « faire passer le fond avant la forme ».
Sophia Aram était l’avenir de l’humour français, celui qui dit le Bien et le Mal, décerne des brevets de correction politique (pour elle, les électeurs du FN sont des “gros cons”), joue l’arbitre des élégances morales, milite pour le mariage homosexuel (dont tous les opposants sont pour elle homophobes) ou contre le sexisme en un “comique militant” qui oublie la plupart du temps de faire rire.
Bref, une sorte de mètre étalon de l’humour à injonction et de la bien-pensance officielle.
C’est dire que beaucoup, dans la caste humoristico-médiatique, se pourléchaient les babines de la perspective de la voir redresser les consciences forcément bancales de la France profonde, en prenant les rênes d’une émission d’access prime time, comme on dit, sur France 2.
Le public de la tranche 18-19 heures — où la chaîne a confié depuis septembre à Sophia Aram le talk-show Jusqu’ici tout va bien —, ce ne sont pas les bobos qui composent l’essentiel des auditeurs de France Inter ou des lecteurs de Télérama : ce sont les ménagères de moins de 50 ans, cette France populaire et provinciale que Sophia Aram et ses homologues Nicolas Bedos ou Stéphane Guillon ont l’habitude de prendre de haut.
Or la France profonde s’est vengée : l’audience de Jusqu’ici tout va bien s’est avérée catastrophique, emmenant France 2 en dessous de 3 % de parts de marché, obligeant la chaîne à diviser ses tarifs publicitaires par deux.
Valse des chroniqueurs, remaniements de l’émission, rien n’a pu sauver ce Titanic du rire : les spectateurs vont en foule voir ailleurs si l’humour y est.
À son corps défendant, Sophia Aram est devenue l’emblème du divorce entre cette caste médiatique qui l’encensait et le véritable état d’esprit du grand public.
Et le symbole du peu de poids réel de ces donneurs de leçons qui prétendent faire la pluie et le beau temps dans l’opinion, sur un peuple qui n’en peut plus de se voir dicter d’en haut ce qu’il doit penser par des bobos qui ignorent tout de ce qu’il vit.
Pour des raisons très diverses, les temps sont durs pour les professeurs de morale.
Grands inquisiteurs journalistiques, prompts à accuser les autres de bidouillages, Yann Barthès et l’équipe du Petit journal ont été convaincus à plusieurs reprises de manipulations.
Autre grand moralisateur, Yannick Noah — qui n’est plus qu’à la dixième place du classement 2013 du JDD des personnalités favorites des Français, à la tête duquel il a longtemps trôné — s’est vu accuser à l’automne d’esclavage par l’ancienne nounou de son fils.
Nicolas Bedos n’a lui non plus pas trop le vent en poupe.
Placé en garde à vue...Lire la suite...
Télérama louait « son rire de combat et de résistance », le Nouvel Obs sa capacité à « faire passer le fond avant la forme ».
Sophia Aram était l’avenir de l’humour français, celui qui dit le Bien et le Mal, décerne des brevets de correction politique (pour elle, les électeurs du FN sont des “gros cons”), joue l’arbitre des élégances morales, milite pour le mariage homosexuel (dont tous les opposants sont pour elle homophobes) ou contre le sexisme en un “comique militant” qui oublie la plupart du temps de faire rire.
Bref, une sorte de mètre étalon de l’humour à injonction et de la bien-pensance officielle.
C’est dire que beaucoup, dans la caste humoristico-médiatique, se pourléchaient les babines de la perspective de la voir redresser les consciences forcément bancales de la France profonde, en prenant les rênes d’une émission d’access prime time, comme on dit, sur France 2.
Le public de la tranche 18-19 heures — où la chaîne a confié depuis septembre à Sophia Aram le talk-show Jusqu’ici tout va bien —, ce ne sont pas les bobos qui composent l’essentiel des auditeurs de France Inter ou des lecteurs de Télérama : ce sont les ménagères de moins de 50 ans, cette France populaire et provinciale que Sophia Aram et ses homologues Nicolas Bedos ou Stéphane Guillon ont l’habitude de prendre de haut.
Or la France profonde s’est vengée : l’audience de Jusqu’ici tout va bien s’est avérée catastrophique, emmenant France 2 en dessous de 3 % de parts de marché, obligeant la chaîne à diviser ses tarifs publicitaires par deux.
Valse des chroniqueurs, remaniements de l’émission, rien n’a pu sauver ce Titanic du rire : les spectateurs vont en foule voir ailleurs si l’humour y est.
À son corps défendant, Sophia Aram est devenue l’emblème du divorce entre cette caste médiatique qui l’encensait et le véritable état d’esprit du grand public.
Et le symbole du peu de poids réel de ces donneurs de leçons qui prétendent faire la pluie et le beau temps dans l’opinion, sur un peuple qui n’en peut plus de se voir dicter d’en haut ce qu’il doit penser par des bobos qui ignorent tout de ce qu’il vit.
Pour des raisons très diverses, les temps sont durs pour les professeurs de morale.
Grands inquisiteurs journalistiques, prompts à accuser les autres de bidouillages, Yann Barthès et l’équipe du Petit journal ont été convaincus à plusieurs reprises de manipulations.
Autre grand moralisateur, Yannick Noah — qui n’est plus qu’à la dixième place du classement 2013 du JDD des personnalités favorites des Français, à la tête duquel il a longtemps trôné — s’est vu accuser à l’automne d’esclavage par l’ancienne nounou de son fils.
Nicolas Bedos n’a lui non plus pas trop le vent en poupe.
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