Aimé Dedieu, désemparé, ne sait plus quoi faire face à l'explosion des cambriolages./Photo DDM, Thierry Bordas. |
Dans la nuit de lundi à mardi, son magasin de motoculture situé route de Paris, à Fenouillet, a été cambriolé.
Encore. «C’est la septième fois en deux ans, s’exclame l’homme.
Le précédent vol c’était en août.
Ils sont entrés dans le magasin avec un camion bélier.
Pour tout réparer, j’en ai eu pour 40 000 euros de ma poche».
À chaque fois c’est le même scénario.
En quelques minutes, les hommes entrent, volent des dizaines de tronçonneuses (neuves et en réparation), des débroussailleuses, des groupes électrogènes et de l’essence.
Aimé Dedieu est à bout. «C’est une entreprise familiale, mon épouse et ma fille travaillent avec moi.
En tout, nous sommes dix-huit personnes sur trois sites.
En 32 ans d’activité, c’est la 70e fois que l’on me cambriole. Cela démotive tout le monde.»
En 1981, le Cazériens ouvre une boutique à Muret, en 1995, une à Saint-Gaudens et en 2006, une à Toulouse.
L’affaire est florissante, les boutiques se multiplient, les cambriolages aussi.
Les assureurs, eux, ne suivent plus.
«Le soir de la Coupe du Monde 1 998 on m’a vidé le magasin.
Entièrement. À l’époque le préjudice avait été estimé à 300 000 francs (plus de 57 500 euros, ndlr).
Après cela, je n’ai plus été assuré pour vol pendant 10 ans».
Aimé Dedieu craint que l’histoire ne se répète.
«Je suis désarmé, je n’ai plus de solution.
Les alarmes ? Il y en a. Des volets en fer ? Le magasin de Muret ressemble à un coffre-fort. Les caméras ? C’est très certainement la prochaine étape».
Quid de l’action des forces de l’ordre et de la justice ?
«En 32 ans, je n’ai été convoqué qu’une seule fois. On m’a rendu deux machines…
À chaque fois, une enquête est ouverte.
On sait tous qui peut bien faire ça. Mais rien n’aboutit».
Depuis ces deux dernières années, les cambriolages se sont multipliés.
Chaque fois, quand les alarmes sonnent c’est l’angoisse.
Les employés et le patron se donnent du courage, il n’y va jamais seul.
Mais armé.
«Quand j’arrive, il n’y a plus personne. Mais si je tombais sur un individu, je ne réponds de rien !»
Et lui de conclure, le sourire amer : «Je suis Aimé Dedieu, mais aussi des cambrioleurs…»
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