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mardi 31 janvier 2017

Fillon ne peut pas continuer de jouer les victimes !

 


Le 31/01/2017


Ne hurlons pas avec les loups. Les divergences politiques sont une chose. L’honneur d’un homme en est une autre.

L’affaire Penelope ne passe pas parmi les soutiens de l’ancien Premier ministre.
Réunis à la Villette dimanche 29 janvier, ils ne décolèrent pas contre la presse, la gauche et tous ceux qui ont intérêt à salir leur candidat.
 Le Figaro rapporte les propos de ces gens, souvent retraités, qui ont fait le déplacement pour applaudir les accents martiaux de François Fillon et s’émouvoir avec lui des calomnies proférées à son endroit.
À les entendre, à travers Fillon, c’est eux qu’on atteint, le peuple de droite qui soutient comme un seul homme son champion.
Quitte à jouer les victimes et à en faire un peu trop.
Ne hurlons pas avec les loups.
 Les divergences politiques sont une chose.
 L’honneur d’un homme en est une autre.
Tout comme, en d’autres temps, certains se sont indignés de l’acharnement du régime contre Nicolas Sarkozy, accabler son ex-« collaborateur » n’est pas une attitude loyale.
Les accusations portées contre son épouse et lui sont graves, mais rien ne permet aujourd’hui de dire qu’elles sont fondées.
Si elles le sont, l’homme est évidemment disqualifié pour la course à la présidentielle.
Si elles ne le sont pas, il s’agit d’une calomnie.
Sur Radio Notre Dame, vendredi 27 janvier, Victor Loupan l’a rappelé vertement à ses interlocuteurs Henri Tincq et Patrice de Plunkett, qui considéraient comme acquis les faits révélés par Le Canard enchaîné.
Les désaccords avec la ligne politique d’un candidat ne permettent pas tout.
Il est vrai, aussi, que la justice a fait preuve d’une étonnante célérité.
 En ouvrant une information judiciaire le jour même de la parution de l’article, elle laisse penser qu’elle était prête et que certains, au gouvernement, ont donné les instructions nécessaires pour qu’on ne perde pas de temps.

Fillon ne semble pas s’en plaindre : entendu lundi 30 avec son épouse, il a tout intérêt à ce que les choses aillent le plus vite possible.
Fillon joue l’indignation, et il n’a peut-être pas d’autre choix.
 Mais sa défense pourrait bien l’entraîner dans une posture victimaire qui, à terme, jouera contre lui. Si ses soutiens adoptent le même jeu, c’est parce qu’ils pensent que, victimisé, Fillon gagnera les voix de tous les indignés d’un procédé pas très glorieux.
À court terme, le calcul n’est pas faux : dans l’émotion, nombreux sont les hésitants qui pourraient soutenir la victime d’un système décidé à l’abattre par tous les moyens.
À long terme, le jeu est dangereux.
Si l’enquête mettait en évidence des irrégularités, le candidat perdrait toute crédibilité, à la manière d’un Cahuzac.
Mais si la justice le blanchit, elle le fera dans de nombreux mois.
Après l’élection, sans aucun doute.
D’ici là, François Fillon ne peut pas se contenter de prendre la posture d’une victime.
Sa campagne ne peut pas, ne doit pas tourner autour de cette affaire.
Les Français qui ont voté pour lui à la primaire l’ont désigné parce qu’ils avaient le sentiment — c’est leur droit — qu’il était le seul capable de redresser le pays.
Cela passe par une stature de chef.

Or, le chef ne pleure pas.

Il fait face et combat.

Il ne cherche pas à attendrir, il fixe le cap, donne les ordres et demande qu’on le suive.

Coupable ou innocent, Fillon ne doit pas se faire passer pour une victime.

La France a besoin d’un débat politique viril, pas de pleurnicheries romantiques pour rombières esseulées.

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