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samedi 21 janvier 2017

Enregistrement audio de Kerry : Obama sera-t-il jugé ?

 Le21/01/2017                                                                                                
                                                                                                                                         
                                                                           
Enregistrement audio de Kerry : Obama sera-t-il jugé ?

Publié par Antonin Campana sur 19 Janvier 2017      
 
Comment l’Etat islamique peut-il tenir ?
Nous avons déjà fait observer qu’un «groupe terroriste » ne disposant d’aucune industrie d’armement, entouré de pays hostiles alliés des Etats-Unis, attaqué par une coalition de 20 nations, ne pouvait pas mener durant plusieurs années une guerre intensive face à des armées modernes.
Un enregistrement audio d’une conversation de John Kerry avec « l’opposition » syrienne jette un nouvel éclairage qui ternit un peu plus l’image du prix "Nobel de la Paix" (qui demain, si tout va bien, devrait quitter la Maison Blanche).
C’est le New York Times, un soutien indéfectible de « la » Clinton, qui le premier a fait paraître quelques extraits de cette conversation tenue en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies le 22 septembre 2016.
Dans ces extraits choisis (NYT du 30 septembre 2016), John Kerry, successeur de Clinton au Département d’Etat, fait part de ses propres frustrations sur la Syrie, justifie les choix de l’administration Obama et explique notamment pourquoi certaines promesses n’ont pu être tenues.
Tout cela est très propret.
Rien à dire.
Mais patatras, le 01 janvier dernier, le site (conservateur) The Last Refuge rendait public l’intégralité de l’enregistrement.
L’éclairage était tout autre et le propos, laissant apparaître la triste réalité de l’administration Obama, beaucoup moins séduisant.
L’enregistrement (ci-dessous) dure 36 minutes.
Kerry explique qu’Obama avait décidé de renverser Assad dès 2011, mais que « malheureusement, les Russes ont changé l’équation ». En effet, toujours selon Kerry : « les Russes sont intervenus parce qu’ils ne voulaient pas d’un gouvernement islamique» sur la Syrie. « La Russie a été invitée par le régime légitime. Ils ont été invités et nous (les Etats-uniens) n’avons pas été invités ». L’information est capitale, car par-delà les récits de propagande des politiciens et médias occidentaux, il apparaît donc que l’administration Obama considérait comme « légitime » le gouvernement Assad (ce qui rend d’autant plus criminel sa volonté de le renverser) et qu’elle savait que la motivation de l’intervention Russe était effectivement de lutter contre le terrorisme ( ce qui rend d’autant plus criminel la volonté de s’y opposer).
Mais il y a pire car si les Russes, toujours selon Kerry, sont intervenus « parce qu’ISIL (Daech) devenait trop fort et menaçait Damas… parce qu’ils (les Russes) ne voulaient pas d’un gouvernement islamique », les Américains, pour leur part, ont volontairement laissé l’Etat islamique se développer : « nous savions que cela se développait… nous voyions que Daesh grossissait en force, nous pensions qu’Assad était menacé » et qu’il serait dans l’obligation, dit Kerry, de « négocier ». Manque de chance pour l’Etat islamique et son allié les Etats-Unis « au lieu d’une négociation, nous avons Assad et nous avons Poutine qui le soutient ». Kerry avoue donc que les Etats-Unis ont volontairement misé sur l’Etat islamique. L’ont-ils militairement soutenu ?
Obligatoirement oui, car sans armement et sans argent celui-ci se serait effondré en quelques semaines. Kerry confirme : « Ce que nous essayons de faire est d’aider les Syriens à se battre pour leur propre pays… et nous avons dépensé beaucoup d’argent et fait de gros efforts pour essayer de vous aider à le faire ». Les Russes sont « ciblés (targeted) par l’opposition que nous avons armée et formée ». Cette opposition « se débrouillait très bien. Puis est arrivée la Russie, voilà le problème, je sais ».
En résumé, Kerry avoue que les Etats-Unis avaient misé sur l’Etat islamique pour forcer Assad à « négocier » (comme Saddam Hussein et Kadhafi ?) et qu’ils ont « armé » et « formé » « l’opposition » (laquelle : L’Etat islamique, Al Qaïda ?) pour « lutter contre ce gars » (Assad). Il admet que la Russie est intervenue parce que l’Etat islamique devenait trop puissant et que cela (l’intervention russe, pas la victoire de Daesh !) constitue le véritable « problème » Puis est arrivée la Russie, voilà le problème, je sais » !).
Tout cela relève à l’évidence du Tribunal Pénal International. Obama, Kerry, Clinton devraient être jugés pour crimes contre l’humanité, pour tentative de renversement par la force d’un régime qu’ils considèrent pourtant comme « légitime », pour complicité avec des organisations terroristes planétaires dont on ne compte plus les victimes. Et ce sont ces gens-là, dont la place est en prison, qui ont le toupet, sans même le début d’un commencement de preuve, d’accuser la Russie d’avoir truqué leurs élections ! Le comble du cynisme !
 
Antonin Campana

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