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vendredi 27 janvier 2017

Ils se disputaient “pour savoir qui allait les violer en premier”

 Le 27/01/2017
 
 
Image d'illustration. L'insécurité est grandissante dans les bus de nuit à Paris. Photo © Alamy Stock Photo
valeursactuelles.com / Jeudi 26 janvier 2017

Délinquance.

Sur RMC, un chauffeur de Noctilien témoigne des violences quotidiennes qu’il a subies avant de démissionner, éreinté par l’insécurité permanente.

Depuis 37 ans, il conduisait un bus de nuit.
Jusqu’en août 2016, où l’insécurité constante et grandissante le poussent à démissionner.
Aujourd’hui sur RMC, Christophe raconte ce qui constituait alors son quotidien.
 
“Les violences faisaient partie du quotidien, et allaient d’une simple insulte jusqu’à la tentative de viol, détaille-t-il. Lorsque je demandais aux usagers de valider leurs titres de transport, certains me répondaient que je n’avais qu’à 'fermer ma gueule'. Si j’insistais, ça se finissait mal”.
 
“La direction préfère défendre le voyageur”
 
Mal ?
 L’épisode qui pousse Christophe à quitter son entreprise définitivement se déroule l’été dernier. Alors qu’il demande à un usager de valider son titre de transport, ce dernier le menace de mort en mimant la sentence.
 Le plus grave réside dans l’absence de soutien de ses supérieurs, qui ont pris le parti de fermer les yeux : “J’ai voulu porter plainte pour menace de mort. Les policiers ont regardé la vidéo et ont bien vu la personne faire ce geste. Mais la direction n’a pas souhaité que j’aille au bout, elle préfère défendre le voyageur. Le manque de soutien envers le chauffeur de bus est un véritable problème. Quand on essaie de faire respecter les règles, on nous demande de nous taire”.

Que faire lorsque des violences ont lieu dans le bus ?
Non seulement, le chauffeur n’a pas forcément la capacité physique de s’opposer aux délinquants, mais il reçoit en outre l’ordre de ne pas s’interposer.
Un soir, une dizaine de jeunes est montée dans le bus, vers la Place d’Italie, dans le XIIIe arrondissement. Deux jeunes filles étaient assises à l’avant, elles allaient en boîte de nuit et s’étaient fait belles. Les jeunes ont commencé à les aborder, à devenir de plus en plus pressants. Après des attouchements, ils se sont bagarrés entre eux pour savoir qui allait les violer en premier.
Il poursuit : “Pendant ce temps, les autres voyageurs présents dans le bus baissaient la tête ou levaient leur journal pour ne pas voir la scène”.

“S’il était arrivé quelque chose, on se serait retournés contre vous”

Après avoir déclenché une “alarme discrète” pour prévenir la police sans alerter les voyous, le chauffeur s’interpose pour défendre les jeunes filles.
La police arrive (miraculeusement) à temps pour l’empêcher de subir les foudres des individus.

“L’un des directeurs m’a dit: 'Bon là, ça s’est bien terminé mais vous savez, il ne faut pas s’interposer. S’il était arrivé quelque chose, on se serait retournés contre vous'.”

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