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mercredi 27 novembre 2013

Propagande d’État, en avant… Marche !


Le 27 novembre 2013

    

Le film de Nabil Ben Yadir est annoncé sous toutes les coutures. En plus ça tombe bien, vous comprenez, la parole nauséabonde libérée...

Après « Intouchables », après « La vie d’Adèle », le gouvernement vous recommande d’aller voir son nouveau film, « La Marche ».
 Déduction d’impôts possible sur présentation du ticket de cinéma.
Le public va finir par être gavé, c’est le danger.
 Parce qu’après s’être tapé le noir gentil qui soigne le pauvre blanc paralysé, le spectateur fut condamné à mater deux lesbiennes martyrisées par un réalisateur salivant ; maintenant, c’est au tour des révoltés maghrébins façon beur power.

 Un délire vintage blindé de jeunes à grosses touffes en parkas flashy.
 Alors, les immigrés nord africains sur les traces du mouvement noir américain ?
Problème, leur Martin Luther King, c’est Debouzze. Dur.
« La Marche » remplira un peu les salles, c’est clair.
 Car encore une fois, le pouvoir en place et ses troupes médiatiques ont balancé la sauce.
 Depuis plusieurs semaines déjà, feu nourri de la propagande et grosse Bertha consensuelle qui nous tire des larmes de compassion : le film de Nabil Ben Yadir est annoncé sous toutes les coutures.
 En plus ça tombe bien, vous comprenez, la parole nauséabonde libérée, la montée du FN…
Le film a déjà été diffusé aux joueurs de l’équipe de France de football.
Gageons que le tour des collégiens ne va pas tarder !
 Ça va frissonner dans les salles de classe, puisque ce long métrage nous plonge dans une époque obscure, en 1983, un temps où les milices nazies faisaient régner la terreur dans les banlieues.
 Heureusement, une bande de joyeux beurs, emmenés par un prêtre de gôche, lancèrent un grand mouvement pédestre à travers l’affreux pays.

Pas sûr qu’ils aient pu le faire en 1900 en plein cœur du Mississippi, mais bon, passons.
 La France était raciste et beauf et grasse, moustachue et tout ce que vous voulez.

Afin de bien « préparer » une partie de la jeunesse, chaque soir le Petit Journal de Yann Barthes a fait son job : Maxime Musqua, un des lieutenants cools de l’émission, a « refait » la fameuse Marche, de Lyon à Paris, escorté par les caméras.
 Après un début pas si populaire que ça (il s’est pris une tarte à la crème en pleine poire), Maxime Musqua a attiré quelques familles et les enfants des écoles les soirs d’étapes devant les mairies (la télé, ça attire toujours) et surtout plusieurs brouettes de pinard car le peuple gaulois, pas méchant pour un sou, lui en a offert tout au long de son parcours !
 Ceux qui l’ont réellement suivi n’étaient guère nombreux, et à part un beur courageux, que des petits blancos, un mec vaguement cassos’ et un punk à chien.

 Si Canal plus avait secrètement rêvé de ressusciter le mouvement avec les jeunes des quartiers, ce fut un sacré bide.
 La diversité avait visiblement autre chose à foutre que de jouer aux rebelles en promo.

Là où on peut quand même se faire du mouron pour le film, c’est que même Le Monde lui taille un costard.

 Le journal parle en effet d’« un film déconnecté du réel, où on ne voit que Jamel Debouzze faire son numéro ».

Au moins, c’est dit !

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