Sensation dans la préfectorale. L’actuel sous-préfet de Grasse est poursuivi par son ancienne logeuse girondine pour des dégradations et un non-paiement de loyer.
Rachid Bouabane-Schmitt, le sous-préfet de Grasse, est cité à comparaître au mois de septembre, dans le cadre d’une audience en référé, devant le tribunal d’instance de Bordeaux. (Lartigue Stephane)
Certes, l’affaire ne revêt pas le même degré de gravité que celle de la préfète de Lozère condamnée l’an passé à un an de prison ferme pour avoir fait main basse sur le mobilier de l’hôtel préfectoral de Mende. Mais elle est tout autant susceptible de ternir le blason de ce corps de hauts fonctionnaires qui ont le devoir d’être irréprochables.
Rachid Bouabane-Schmitt, le sous-préfet de Grasse, est en effet cité à comparaître au mois de septembre, dans le cadre d’une audience en référé, devant le tribunal d’instance de Bordeaux.
- Premières difficultés en 2011
Gérante d’une agence immobilière, Grâce Gueylard loue à titre personnel plusieurs logements. Construite dans le cadre d’un programme de défiscalisation, la villa du Bouscat a été livrée en 2010. Rachid Bouabane-Schmitt a été son premier locataire. « Déjà en 2011, il y avait eu des difficultés de paiement. Il m’avait alors suggéré de faire jouer l’assurance loyers impayés. Cela m’avait choquée. »
Le locataire se retrouve alors au tribunal. Bien conseillé, il gagne son procès en faisant état de vices de procédure.
Cela ne l’empêchera pas de régulariser sa situation quelques mois plus tard. « Dans un mail que j’ai conservé, il justifiait ses retards par l’importance du redressement fiscal dont il venait de faire l’objet », avance Grâce Gueylard.
- « Strictement privé »
Il n’y fera qu’un court mais remarqué passage. Après une incursion dans le privé, il a réintégré la préfectorale au printemps dernier dans la foulée du retour de la gauche au pouvoir.
Le haut fonctionnaire a pris ses fonctions au mois d’avril dans les Alpes-Maritimes en laissant derrière lui un contentieux. Lors de l’état des lieux, l’huissier mandaté par la propriétaire a constaté divers désordres : jardin non entretenu, sonnette silencieuse, volets du séjour hors service, butée de la baie vitrée cassée, plaques de cuisson et plan de travail abîmés…
« Ce litige est d’ordre strictement privé, réplique Rachid Bouabane-Schmitt. Le tribunal tranchera notre différend en septembre. Le résultat n’intéresse que les deux parties à l’affaire. »
- « République exemplaire »
Me Clotilde Cazamajour, son avocate, entend d’ailleurs solliciter des dommages-intérêts eux aussi exemplaires. « Si un haut fonctionnaire de l’État n’honore pas ses dettes, qui peut le faire ? »
http://www.sudouest.fr/2013/08/03/le-sous-prefet-n-etait-pas-le-locataire-ideal-1131850-2780.php
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