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jeudi 29 août 2013

Dossier: mensonges à tous les étages.

29 Août 2013
Fabrice Madouas

 

 Gauche. Insécurité, regroupement familial, voile islamique… Sur tous ces sujets, les débats sont étouffés avant même d’être lancés. Les silences imposés par la gauche confinent au déni de réalité — et nourrissent la défiance des Français. Photo © AFP

Ce sont les vigiles de l’orthodoxie de gauche.
 Manuel Valls avait à peine bougé l’oreille que Cécile Duflot et Christiane Taubira lui administraient une volée de bois vert.
 Le regroupement familial ?
 La question « ne se pose même pas », rétorque Cécile Duflot.
 Le projet de réforme pénale ?
 « Il n’y a qu’une ligne de gauche », proclame-t-elle : celle de Christiane Taubira, ovationnée par le PS à La Rochelle.
 Le voile islamique ?
 Le Haut Conseil à l’intégration (HCI) a beau s’alarmer des contentieux qu’il suscite dans les facultés, la loi ne sera pas durcie : « Aucune université n’a saisi le ministère à ce sujet.

C’est donc que ça ne pose pas de problème », ose Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur.
 Et l’on découvre à cette occasion que le gouvernement a dessaisi le HCI de ses compétences pour les confier à l’Observatoire de la laïcité, présidé par le socialiste Jean-Louis Bianco.
Est-ce parce que le Haut Conseil a montré, dans ses rapports, que des « tensions ethnoculturelles » mettaient en péril l’intégration ?
 Jean-Louis Bianco estime au contraire que « les atteintes à la laïcité [dans les entreprises ou les hôpitaux] ont peut-être été surestimées » !
La conclusion de tout cela ?
L’agitation estivale du ministre de l’Intérieur ne débouchera sur rien : « La politique migratoire et le regroupement familial ne font pas partie des débats de cette rentrée », estime François Hollande.
 Et Christiane Taubira a confirmé la suppression des peines planchers et la création d’une peine de probation qui pourra se substituer à l’incarcération — y compris pour les délits punis de cinq ans de prison (lire notre encadré page 18) !
 « Ce n’est pas en bourrant les prisons qu’on améliore la sécurité », avait tranché Cécile Duflot…
Qu’il s’agisse de l’insécurité croissante, de l’immigration incontrôlée, des progrès d’un islam fondamentaliste ou de la dégradation de notre économie, les débats sont étouffés avant même d’être lancés.
 “La question ne se pose pas.”
 Sur tous ces sujets, le gouvernement impose une omerta mêlant l’euphémisme au mensonge, la désinformation à l’intimidation.
 L’insécurité relève du “sentiment”, les délits de l’“incivilité”.
 Quant aux émeutiers, ce sont des “jeunes” que l’on dit sans avenir mais dont on tait surtout le passé.
 Les discours officiels, souvent relayés par des médias pressés et empressés, confinent au déni de réalité — comme le montre la réaction du PS à notre dossier sur les Roms.
D’autres exemples ?
 On les trouvera du côté de Marseille.
 Treize règlements de comptes depuis janvier.
Quatre meurtres en moins d’une semaine, dont celui de Jacques Blondel, ce retraité qui est courageusement intervenu lors d’un braquage à Marignane.
Marouen R., l’individu de 18 ans mis en examen dans cette affaire, est déjà connu pour une douzaine de délits.
 Il exécutait une peine de quatre mois avec mise à l’épreuve — le genre d’alternatives à la prison que Christiane Taubira veut multiplier !
Selon l’AFP, il aurait satisfait à « la plupart » de ses convocations.
La plupart — donc pas à toutes !
Or, que disait Najat Vallaud-Belkacem, le 20 août, entre le meurtre de Jérémie, mort égorgé, et celui de Jacques Blondel ?
La stratégie du gouvernement donne « des résultats qu’on commence à voir ».
 Et Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée à la Lutte contre l’exclusion ?
« Des trafics de drogue sont démantelés, les violences physiques baissent, les choses bougent. »
Et Jean-Marc Ayrault ?
« La baisse de la délinquance, de la délinquance de rue […] qui pourrit la vie des gens est en baisse » (sic).
 Sénatrice PS de Marseille, Samia Ghali lui a quand même répondu qu’« il ne [fallait] pas être naïf.
Quand le premier ministre annonce une diminution des arrachages de colliers de 60 %, il oublie de dire que c’est aussi parce que les Marseillaises n’en portent plus. »
Et Manuel Valls ?
 Le ministre de l’Intérieur prétendait jouer la transparence.

 Mais il s’est gardé de publier le nombre des voitures incendiées le 14 Juillet.
 Cette nuit-là, 21 policiers ont été blessés dans les départements limitrophes de Paris (92, 93, 94), selon le Point. Et 256 véhicules incendiés : 30 % de plus qu’en 2012 !
On comprend que la Place Beauvau n’ait pas communiqué ces chiffres.
 Le silence imposé sur les vols commis après le déraillement de Brétigny dit aussi l’embarras du ministère (lire page suivante).
« Nous entendons démontrer, dans la durée, notre capacité à faire mieux que la droite pour assurer la sécurité des Français », avait pourtant déclaré Manuel Valls, l’an dernier, après les émeutes d’Amiens.
 Depuis, des heurts violents ont éclaté à Trappes et d’autres à Creil : trois nuits de guérilla urbaine que les télévisions n’ont presque pas évoquées malgré leur gravité.
 La situation était si tendue, selon le Courrier picard, qu’il a fallu appeler des renforts de Beauvais, de Senlis et de Compiègne pour rétablir l’ordre !
Depuis trente ans, la gauche explique ces émeutes par l’exclusion dont souffriraient les habitants de ces quartiers.
 Mais 350 millions d’euros ont été consacrés à la réhabilitation de la zone franche urbaine de Trappes, qui ne manque d’aucun équipement public.
Alors ?
 De nombreux sociologues soulignent la progression en banlieue d’un islam radical, dont les pratiquants contestent les lois de la République.
 C’est après le contrôle d’une femme portant un niqab que 200 “jeunes” ont pris d’assaut le commissariat de la ville.
Le maire PS, Guy Malandain, évoque pourtant un « accident confus dans ses origines ».
 François Hollande préfère assurer les associations de sa détermination à « lutter contre tous les actes racistes, notamment antimusulmans ».
 « On a insisté sur l’islamophobie grandissante », témoignait le porte-parole de l’association AC Le Feu, Mohamed Mechmache, reçu le 24 juin à l’Élysée. “Islamophobie” nourrie, selon lui, par la loi sur le voile intégral, dont il a réclamé l’abrogation en remettant au ministre de la Ville, le 8 juillet, un rapport sur les quartiers !
Est-ce aussi pour ne pas “stigmatiser” les jeunes issus de l’immigration que leurs noms sont remplacés par des patronymes européens quand ils sont mis en cause ?
 L’an dernier, le Monde avait rebaptisé Vladimir le jeune Souleymane, un mineur d’origine tchétchène mis en examen pour le meurtre de Killian.
 Relatant le procès des casseurs du Trocadéro (un million d’euros de dégâts, le 12 mai), Libération évoque Alexandre, Nicolas, Anthony et Tariq, un jeune Pakistanais.
 Il est vrai que la gauche a surtout voulu voir, parmi ces casseurs, des supporters de la mouvance ultra, forcément proches de l’extrême droite.

Député PS de Paris, Jean-Christophe Cambadélis a même osé faire un lien entre ces émeutiers et les opposants au mariage homosexuel : « On n’a pas anticipé, a-t-il hasardé, la connexion entre ce que l’on avait vu lors des manifestations […] contre le mariage pour tous et les hooligans qui gravitent autour au PSG. Là, il y a eu la conjonction des deux et, évidemment, ils s’en sont donné à coeur joie. »

 D’autres, comme Harlem Désir, ont ensuite tenté d’inscrire la mort de Clément Méric (tué lors d’une rixe avec des skinheads) dans le climat de tension provoqué par les débats sur le projet Taubira.
Une manoeuvre dénoncée par le président des députés UMP, Christian Jacob : « Faire un amalgame avec la “manif pour tous” est ignoble, alors qu’il faudrait de la dignité après de tels actes. »

http://www.valeursactuelles.com/mensonges-tous-%C3%A9tages20130827.html

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