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vendredi 23 août 2013

Le maire de la banlieue du Mans tire la sonnette d’alarme sur la situation sociale des quartiers.

Marché sur la place du Mail, au cœur de la ZUP d'Allonnes (Sarthe) (DR)
Marché sur la place du Mail, au cœur de la ZUP d'Allonnes (Sarthe)

"Les habitants des villes de banlieue n'en peuvent plus".

 Le cri d'alarme est poussé par le maire d'Allonnes, petite commune de 11 000 habitants, en banlieue du Mans (Sarthe), et vice-président de l'association Villes et banlieues.
 Gilles Leproust (PCF) a adressé, jeudi 22 août, une lettre ouverte à François Hollande pour dire l'urgence sociale dans les quartiers en plein cœur de l'été et demander "des actes concrets pour améliorer la vie de ses concitoyens".

Le retour de vacances a été comme un déclic pour cet élu communiste.
 En faisant le tour des cités populaires de sa ville, il a vu la détresse de familles étranglées.

"Il y a plus de parents qu ne sont pas partis en vacances cette année et plus de gamins qui ont passé deux mois dans les centres de loisirs et le Secours populaire n'a pas chômé", constate M. Leproust. "Mais surtout l'ambiance est pesante".

 L'édile décrit des tensions entre générations, des ressentiments entre Français et familles de l'immigration, dit-il. "Je sens que ça peut partir en vrille", insiste-t-il.

"Les gens ne voient rien changer"

Avec une ville placée à 70 % en Zone urbaine sensible (ZUS), une population exonérée à 60% de la taxe d'habitation, des quartiers où le chômage des jeunes grimpe à 35%, la crise se voit et la situation sociale se tend.

Placée juste de l'autre côté de la Sarthe, la ZUP, créée de tout pièce,  fête ses 50 ans cette année. Ici comme dans de nombreuses banlieues, le vote en faveur de François Hollande a été massif.

 La déception un an après l'est tout autant. "Les gens ne voient rien changer et ils vivent plus mal. Même s'ils ont de la sympathie pour leur maire, ils sentent qu'on ne peut pas grand chose pour leur quotidien", note le maire très inquiet sur le devenir des finances des villes de banlieues à quelques semaines des discussions budgétaires.

Le maire a suivi de près ce qui s'est passé à Trappes [les émeutes qui ont enflammé la ville suite à un contrôle d'identité agressif contre une femme voilée] mais ne s'en étonne pas: "il y a tellement de désespérance qu'à la moindre étincelle, tout peut exploser", assure-t-il.

Alors il en appelle au président de la République pour qu'il réponse aux "attentes sociales" des quartiers.

 Le travail de concertation mené par François Lamy sur sa réforme de la politique de la ville même s'il est bienvenu à ses yeux, ne suffira pas.

 Il faut des moyens, des "actes concrets" dit il en rappelant les mots de Jean-Marc Ayrault : "L'Etat est de retour ne banlieue".

Réduction des budgets et austérité

L'élu communiste est d'autant plus inquiet qu'il voit se profiler des ponctions supplémentaires sur les collectivités locales en cette période de rigueur budgétaire réaffirmée: "comment faire plus pour les habitants quand les deux amortisseurs sociaux que sont les collectivités territoriales et les associations voient leurs budgets réduits et que l'Etat instaure (...) une forte baisse des dotations et une diminution du nombre de fonctionnaires", écrit-il à M. Hollande.

 Et d'ajouter au regard du dernier séminaire gouvernemental : "Placer la rentrée à 2025, ce n'est pas ce que les gens attendent du gouvernement. Ce qu'il veulent, c'est qu'il agisse aujourd'hui, maintenant"
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Sylvia Zappi

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