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mercredi 3 janvier 2018

Propos d'un ancien du SDECE: gaz de Méditerranée



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C'est un sujet sur lequel notre presse nationale est d'une rare discrétion. Et pourtant, c'est au cœur de tout ce qui se passe au Proche-Orient depuis les années 2010 .

De quoi s'agit-il ?
Tout autour de Chypre, la Méditerranée regorge de gaz naturel.
Le total des réserves serait comparable à celui du détroit d'Ormuz.
Or, ce gaz naturel, au lieu de faire baisser le coût de l'énergie, (et du même coup les chiffres du chômage et de nos déficits budgétaire et commercial), est source de menaces de guerres et d'inquiétudes pour l'avenir.

Pourquoi ?
Parce que les États-Unis se sont lancés, depuis les années 2000, dans une politique à grande échelle d'exploitation des gaz et pétroles de schiste.
Il y en a beaucoup en Amérique du Nord, mais il est cher, car son extraction, son recueil et son transport, sont onéreux (pour obtenir 2m cubes de gaz, il faut en consommer un.
Le gaz de schiste revient deux fois plus cher que le gaz naturel).

L'Europe représente le plus gros marché mondial de l'énergie.
Pour pouvoir y figurer, les USA sont obligés de la priver des fournitures des pays concurrents : Iran, Irak, Libye et Russie.
Le prétexte sécuritaire et de la Défense des Droits de l'Homme leur a permis de fermer leurs importation vers l'Europe.

Mais depuis 2005, suite à des prospections entreprises par la Grèce, le gaz de Méditerranée a fait son apparition.
Il est revendiqué à la fois par la Grèce, la Turquie, la Syrie, le Liban, Israël (qui exploite déjà partiellement le gisement Léviathan), l’Égypte, et même la Palestine du fait de sa présence sur la bande de Gaza.
Faute de pouvoir interdire le marché européen à tous ces états, les USA font du coup par coup.

Dès 2010, profitant des tensions entre la Grèce et la Turquie, ils avaient obtenu l'exploitation des gisements situés dans la zone du nord de Chypre (la société américaine Noble Energy, dont Bill Clinton est l'un des responsables, s'était engagée à les mettre en exploitation dès 2016... elle a oublié depuis...).
La Syrie bien évidemment a d'autres priorités.

En septembre 2017, le Liban a eu la malencontreuse idée de lancer des appels d'offres pour la prospection du gisement Lamentin.
Dans les huit jours, le Premier Ministre Hariri a été convoqué en Arabie Saoudite, et démissionné.

En décembre,Israël a fait état d'un projet de gazoduc reliant Haïfa à l'Italie via Chypre.
Dans la semaine, Trump a pris la décision de transférer à Jérusalem l'ambassade américaine en Israël, ce qui a eu pour effet de refaire l'unité du monde arabe contre ce dernier, et de le rendre tributaire, pour sa sécurité, du bon vouloir des États-Unis.

Enfin, fin décembre, l’Égypte a fait connaître son intérêt pour les gisements dont elle est riveraine (le gisement Zohr).
Quelques jours plus tard, des attentats terroristes ont fait des dizaines de victimes au Sinaï, et parmi la population copte.

 Affaire à suivre...


Posté par herve lebideau

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