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samedi 11 juin 2022

La production de charbon en Inde et en Chine augmente de 700 millions de tonnes par an : C’est plus que la production américaine de charbon



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Si vous pensez que le monde se passe du charbon, détrompez-vous. 

La reprise économique post-Covid et l’explosion de la demande en électricité ont entraîné une forte augmentation des prix du charbon et de la demande en charbon. 

Depuis janvier, le prix de référence du charbon à Newcastle a doublé. Et au cours des dernières semaines, la Chine et l’Inde ont annoncé leur intention d’augmenter leur production nationale de charbon d’un total combiné de 700 millions de tonnes par an. À titre de comparaison, la production américaine de charbon s’élèvera cette année à environ 600 millions de tonnes.

L’explosion de la demande de charbon en Chine et en Inde – ainsi qu’aux États-Unis, où l’utilisation du charbon a bondi de 17 % l’an dernier – démontre deux choses :

  • Premièrement, que la loi de fer de l’électricité n’a pas été brisée,
  • Deuxièmement, elle montre qu’il est beaucoup plus facile de parler de réduction des émissions que de réaliser des réductions significatives.

En avril, la Chine a annoncé qu’elle allait augmenter sa production de charbon de 300 millions de tonnes cette année. Le mois dernier, l’Inde a déclaré vouloir augmenter sa production nationale de charbon de plus de 400 millions de tonnes d’ici la fin de l’année prochaine.

Si l’on ajoute les 700 millions de tonnes de nouveau charbon que la Chine et l’Inde vont extraire à la quantité qu’elles produisent actuellement, on obtient des chiffres stupéfiants. À la fin de l’année prochaine, la Chine produira environ 4,4 milliards de tonnes de charbon par an et l’Inde en exploitera environ 1,2 milliard. Si l’on additionne ces chiffres, on obtient 5,6 milliards de tonnes de charbon, soit plus de 9 fois la quantité de charbon qui sera extraite aux États-Unis cette année.

Comme je le souligne dans mon dernier livre, A Question of Power, l’électricité est la forme d’énergie la plus importante au monde et celle qui connaît la plus forte croissance. Après avoir écrit ce livre et effectué d’autres reportages, j’ai inventé la loi d’airain de l’électricité, selon laquelle « les gens, les entreprises et les pays feront tout ce qu’il faut pour obtenir l’électricité dont ils ont besoin ». La loi d’airain est importante car le secteur de l’électricité est le plus grand émetteur de dioxyde de carbone. Et comme le dit la loi d’airain, les politiciens de pays comme la Chine et l’Inde vont faire tout ce qu’ils peuvent pour éviter (ou réduire) les pannes d’électricité, y compris brûler davantage de charbon.

La loi d’airain permet d’expliquer pourquoi le charbon reste aujourd’hui un combustible dominant pour la production d’électricité, près de 140 ans après que Thomas Edison a utilisé du charbon pour alimenter la première centrale électrique du Lower Manhattan. Le charbon persiste parce qu’il peut être utilisé pour produire les quantités gargantuesques d’électricité dont les consommateurs du monde entier ont besoin à des prix abordables. En effet, la part du charbon dans la production mondiale d’électricité s’est maintenue à environ 35 % depuis le milieu des années 1980.

En Inde, la demande de charbon a conduit le gouvernement à accorder une « dispense spéciale » au ministère du charbon, qui lui permet d’assouplir les contrôles environnementaux et les consultations publiques afin que les mines puissent produire davantage de charbon.

Comme l’a expliqué un média, cette décision a été prise après que le gouvernement a « reçu une demande du ministère du charbon indiquant qu’il existe une pression énorme sur l’offre nationale de charbon dans le pays et que tous les efforts sont faits pour répondre à la demande de charbon dans tous les secteurs ».

Bien sûr, l’envolée du charbon va entraver les efforts de contrôle des émissions. L’année dernière, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a déclaré qu’il y avait un « risque élevé d’échec » dans la conclusion d’un nouvel accord sur le climat, à moins que les responsables politiques n’acceptent de réduire les émissions de leurs pays respectifs. Les remarques de M. Guterres sont intervenues quelques jours seulement après la publication par les Nations unies d’un rapport indiquant que les émissions mondiales de gaz à effet de serre devraient augmenter de 16 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2010.

La semaine dernière, John Hanekamp, un consultant de l’industrie du charbon basé à St. Louis, m’a déclaré que « la production supplémentaire de charbon en Inde et en Chine dépasse la capacité de production au charbon qui a été retirée aux États-Unis et en Europe. Quels que soient les résultats que les responsables politiques pensaient obtenir en se débarrassant du charbon, ils n’ont fait qu’augmenter le coût de l’énergie », a-t-il déclaré. « Nous n’avons rien changé, si ce n’est nous appauvrir en énergie ».

Je conclurai par deux points que je soulève depuis plus d’une décennie.

  • Premièrement, l’augmentation de la demande mondiale d’électricité sera en grande partie satisfaite à court terme, c’est-à-dire au cours des dix prochaines années environ, en brûlant davantage de charbon, de pétrole et de gaz naturel. Pourquoi ? Les énergies renouvelables ne peuvent pas, ne pourront pas, s’adapter à l’augmentation de la demande mondiale d’électricité.
  • Deuxièmement, si les pays du monde veulent vraiment réduire les émissions de gaz à effet de serre et fournir davantage d’électricité aux 3 milliards de personnes qui vivent actuellement dans la pauvreté énergétique, le seul moyen d’y parvenir est l’énergie nucléaire, et en grande quantité.

Traduction de Real Clear Energy par Aube Digitale

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