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lundi 6 juin 2022

Après les burkinis dans les piscines, abayas et kamis font leur entrée dans les lycées


 
 
  
Philippe Kerlouan 5 juin 2022

Les courants islamistes ne manquent pas d'imagination pour provoquer les autorités publiques et tester leurs réactions. 

Après les burkinis dans les piscines ou sur les plages, voici qu'apparaît, à l'école cette fois, un nouveau phénomène vestimentaire. 

Le journal L'Opinion révèle que des élèves se mettent à porter abayas et kamis, inhabituels en France, qualifiant leur tenue de « culturelle ». Ce costume est peut-être courant dans certains pays du Moyen-Orient, mais que peut-il signifier en France, qui n'est pas, que l'on sache, de tradition musulmane ?

Selon les renseignements territoriaux, qui ont alerté le ministère de l'Intérieur, et les rectorats, qui, de leur côté, ont informé le ministère, ce phénomène prendrait de plus en plus d'ampleur. Des « défis » seraient même apparus sur les pour inciter les jeunes à éprouver la réaction de leur lycée. Selon L'Opinion, tout laisse à penser que, si ce n'est pas une opération concertée, il s'agit en tout cas d'un « prosélytisme affirmé ».

Peut-on attendre de Gérald Darmanin, qui peine à nommer les violences commises aux abords du Stade de France, qu'il prenne ce problème à bras-le-corps ? Quant à Macron, selon son habitude, il tourne autour du pot. Interrogé à Marseille, il a déclaré qu'il serait « très clair », ce qui n'est pas de bon augure. Il a précisé que « la politique qu'[il veut] conduire est toujours la même, celle de la vérité », soulignant que « la loi est très claire : pour tous nos élèves dans nos écoles, il n'y a pas de signe religieux ». De quoi s'inquiéter, quand on connaît son rapport à la vérité. Pap Ndiaye, le nouveau ministre, n'a plus qu'à trouver les solutions.

Tous deux savent très bien qu'il serait très difficile de prouver sans conteste que ces tenues orientales sont un signe religieux. On entend déjà les apôtres de la tolérance à sens unique crier qu'empêcher ces élèves de se vêtir selon leur fantaisie serait une atteinte intolérable à la liberté : quiconque a bien le droit de s'habiller comme il veut, pourvu qu'il reste décent, et quoi de plus décent qu'une abaya ou un kami ? Peut-être même un député Renaissance expliquera-t-il de nouveau qu'on n'a jamais empêché une jeune fille catholique de porter un serre-tête.

Il est effectivement difficile de démontrer qu'abayas et kamis sont des tenues religieuses, mais tout devrait convenir que ce sont des tenues culturelles, qui n'appartiennent pas à notre tradition. Les porter, c'est vouloir manifester qu'on ne reconnaît pas la culture française, qu'on veut se distinguer par son appartenance et qu'on refuse de s'assimiler. Nos bien-pensants se réjouiront, sans doute, de cette remise en cause de l'identité française : ils sont si attachés au multiculturalisme, sous toutes ses formes, y compris vestimentaires, qu'ils y voient un enrichissement mutuel.

Si, d'aventure, une loi interdisait ces tenues exotiques dans l'enceinte de établissements scolaires, il est à parier qu'elle serait retoquée par le Conseil constitutionnel. Les islamistes peuvent continuer d'avancer tranquillement leurs pions jusqu'au jour où les vêtements occidentaux se feront de plus en plus rares. S'il ne veut pas entrer davantage dans la voie de la soumission, le gouvernement doit réagir vite et fermement. À défaut d'une loi qui a peu de chance d'aboutir, ne pourrait-il pas rétablir le port de la blouse ou instaurer un uniforme propre à l'établissement ? Mais ce serait trop lui demander d'avoir un peu de bon sens.

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