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mercredi 9 mars 2022

Femmes au coeur des batailles


Vu du Donbass

alawata-rebellion 

Aujourd'hui 8 mars est célébrée la journée de la Femme, et permettez au coeur de cette actualité brûlante ce message d'amour et d'admiration pour celles qui sont à mes yeux au coeurs des tempêtes humaines les hautes gardiennes de la Vie, des Traditions et de l'Espérance humaine.

Appeler la Femme "le sexe faible" est certainement une des pires inepties véhiculées par cette phallocratie monothéiste occidentale qui a infecté les mentalités européennes malgré quelques exceptions (qui confirment la règle) tel que le culte marial et le mythe de Jeanne d'Arc par exemple.

Souvent reléguées dans l'histoire des guerres occidentales à un rôle passif ou ignoré, les femmes se révèlent au contraire des combattantes à part entière, et plus encore ! car leur dimension féminine et maternelle leur confère la puissance symbolique de ce pourquoi l'Homme se bat jusqu'au sacrifice suprême, pour son sanctuaire et sa liberté !

Depuis que je suis arrivé dans le Donbass, les femmes croisées dans les quartier bombardées ou dans les tranchées ne m'ont pas seulement impressionné par leur élégance naturelle mais surtout par leur courage et leur amour de cette terre noire trop souvent rougie du sang de ses enfants, et je comprends pourquoi les mythes grecs à l'origine de ce mythe fondateur situent souvent le peuple des Amazones sur ces rives septentrionales de la Mer Noire où depuis huit années les filles de la Novorossiya ressuscitent leur légende avec une bravoure qui n'a pas à rougir de celle de leurs ainées de l'Armée rouge s'étant déjà levées il y 3 générations seulement contre la folie du nazisme.


 
La terre de Novorossiya berceau des Amazones légendaires
Hercule contre les Amazones, vase grec VIème siècle avant JC


Si la guerre est souvent considérée comme une "affaire d'hommes", il ne faut pas cependant négliger le place des femmes dans l'Histoire militaire des peuples... Au contraire car la Femme est non seulement le symbole vivant du sanctuaire défendu, mère, compagne ou fille du guerrier, mais aussi se révèle une participante essentielle à l'effort de guerre. Et lorsqu'on regarde de près les révoltes, révolutions et guerres non seulement on y observe des femmes mais nombre d'entre elles y jouent un rôle décisif et symbolique dans l'écriture en lettres de sang des pages héroïques d'une aventure humaine malheureusement douloureuse.

En 2014, lorsque la guerre s'abat sur le Donbass, elles sont nombreuses les mères, les sœurs et les filles qui de Donetsk et Lugansk vont ramasser une arme, une trousse de secours, un sac de munitions et de vivres et se porter, sans ciller au devant de la folie blindée ukrainienne détruisant leurs foyers.



Ilona Bonevich, indicatif « Bonja » en 2014, cette femme commande une unité
spéciale, blessée au feu, deux fois décorée… avec le groupe du commandant Givi
et un effectif de 120 miliciens seulement elle va défendre la ville d'lliovaïsk, attaquée
par plusieurs bataillons blindés ukrainiens appuyés par des bombardements.
Devant la farouche résistance de cette poignée d'amoureux de leur terre, l'ennemi,
dépité, avait fini par battre en retraite, estimant leurs forces... à 3500 hommes !



















Ouvrières, infirmières, ambulancières, messagères, mais aussi combattantes, ces femmes d'honneurs sont souvent présentes dans la tourmente, de l'arrière du front jusqu'au coeur des batailles, et leurs actions n'a rien à envier au courage et à l'héroïsme de leurs frères d'armes aux côtés desquels sont défendus avec courage les valeurs, les traditions et les libertés d'un peuple d'Europe menacé depuis 8 ans par une dictature ethnocentrée et génocidaire aux ordres d'une puissance étrangère.

Et à l'heure où les villes de la République Populaire de Lugansk, Severodonetsk et Lisichansk sont sur le point d'être enfin libérées par les forces républicaines appuyées par "le vent du Nord" mes pensées vont vers ces adolescents du "Bataillon de la jeune autodéfense" qui, en août 2014 se sont sacrifiés pour permettre aux milices d'échapper à l'encerclement et se replier vers une ligne de front qu'elles tiendront jusqu'à aujourd'hui :




Cette adolescente s'était portée volontaire avec ses camarades pour
défendre leur ville de Lisichansk en août 2014 : 72 jeunes, et sans
entraînement militaire, âgés de 16 à 18 ans dont 24 filles avaient formé
le "Bataillon de la Jeune autodéfense". Ils vont réaliser l'impensable:
résister pendant 2 jours face à 2000 soldats ukrainiens appuyés par
des blindés et de l'artillerie. 18 d'entre eux vont mourir pour leur terre
dont cette jeune fille héroïque, d'autres nombreux seront blessés et
certains réussiront même à échapper à l'encerclement et rejoindre les
rangs de la milice de Lougansk. Mémoire éternelle pour ces héros !

Aujourd'hui les femmes du Donbass, comme leurs sœurs palestiniennes, syriennes, yéménites, arméniennes, kurdes ... sont dans leur fidélité au passé un exemple universel pour l'avenir des peuples, de leurs dignité et Liberté.

En effet, depuis la nuit des temps, la Femme est en première ligne pour défendre ce foyer qu'elle incarne jusque dans son ventre, et de rentrer ainsi dans la légende héroïque des nations: de l'égyptienne Ahhotep, à Geneviève de Galard, l'ange de Dien Bien Phu, en passant par Zenobie la syrienne, Bodicea la celte, Hangaku Gozen la japonaise, Jeanne d'Arc la française, Anne Bonny l'anglaise, Animatou de Zaria l'africaine, Calamity Jane l'américaine, Phûlan Devî, l'indienne, Sophie Magdalena Scholl l'allemande, Laskarina Bouboulina la grecque, Rosa Luxembourg, Louise Michel, Marie-Claude Vaillant-Couturier; Lucie Aubrac, Marie, Dolores, Anne, Françoise, Greta et tant d'autres combattantes connues ou inconnues mais tellement nombreuses dans l'Histoire qu'il manquerait d'étoiles dans le ciel pour nommer toutes ces héroïnes...

Mais ici, dans ce Donbass en guerre j'avoue que les femmes sont exceptionnelles de courage, d'abnégation et de sacrifices pour leur pays et leur peuple, résistant avec une résilience incroyable à 8 années de guerre et de bombardements à caractère génocidaire.
 



Peut-être sont-elles portées aussi - et certainement - par cet héritage des femmes slaves en général et russes en particulier, qui se sont engagées massivement aux côtés des hommes pendant les guerres de leur Histoire et notamment aux XXème siècle où des unités complètes leurs ont même été consacrées, comme le "bataillon de la mort" et ses 2000 volontaires déployées sur le front germano-russe, pendant la Première Guerre Mondiale.

Mais c'est surtout durant la Grande Guerre Patriotique de 1941 à 1945 que, répondant au principe de l'égalité marxiste-léniniste de l'égalité citoyenne des milliers de femmes russes s'engagèrent dès 1941 dans les rangs de l'armée rouge régulière mais aussi dans ceux des partisans. Ces femmes s'engagèrent comme auxiliaires bien sûr mais aussi tankistes, snipers, aviatrices, et elles furent plus d'1 million a combattre sur le front russe pour défendre la Mère Patrie, soit 8% des effectifs totaux engagés pendant le conflit !

Aujourd'hui les filles de la Novorossiya ont prouvé qu'elles sont dignes des mythiques amazones ou des héroïques combattantes de l'Armée Rouge; défendant avec un courage exemplaire la terre de leurs ancêtres et de leurs enfants !

Certains sourires se sont éteints mais leurs regards continuent à briller dans le ciel de nos mémoires :







En cette journée du 8 mars, j'adresse mon admiration à toutes les femmes qui sont le vrai cœur des hommes et en particulier à celles qui sont au cœur des combats menés pour leur terre dont elles sont les gardiennes éternelles !





Je voulais offrir à toutes ces filles, sœurs, compagnes, mères et "babouchkas" de la Novorossiya, cet hommage, mais je m'aperçois avec tristesse que mes mots ne sont que le misérable écho de l'admiration que je porte à leur courage et leur dignité...
Aussi je me retire, laissant mon coeur leur adresser en silence ma reconnaissance éternelle pour le noble exemple qu'elles nous offrent...

Erwan Caste

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