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mardi 2 novembre 2021

Salaire, conditions de travail… Des infirmières françaises choisissent « l’exil professionnel » en Suisse


Salaire, conditions de travail… Des infirmières françaises choisissent « l’exil professionnel » en Suisse

La situation des professionnels de santé en France est désastreuse depuis  des décennies, tous les gouvernements sont responsables de ce massacre et de la destruction de l’hôpital public. 60 % des salariés d’une maison de retraite à Genève sont Français !

Comment imaginer payer si peu des bac+4 voire +5 ? Au même moment, des parasites télé passent leur temps à diffuser de fausses informations et à terroriser la population en touchant des salaires 15 fois supérieurs à ceux des infirmières !

L’ensemble du territoire français est touché par un manque de soignants au sein de ses hôpitaux.

Pour autant, ce phénomène est particulièrement fort en Haute-Savoie, où les professionnels n’ont qu’à traverser la frontière pour trouver des conditions de travail plus avantageuses.



Certains partent en Suisse pour des raisons fiscales, d’autres pour des raisons salariales. C’est le cas de Thierry Daviaud, infirmier, qui, il y a trente ans, a fait le choix d’aller travailler dans le pays transfrontalier. Tous les matins, il quitte sa maison de Haute-Savoie pour rejoindre la maison de retraite à Genève, où il exerce sa profession.« J’ai demandé l’exil professionnel et je ne le regrette pas, je suis vraiment content de pouvoir y exercer mon métier », déclare-t-il. En traversant la frontière, il est passé d’un salaire de 1800 euros par mois à un salaire de cadre supérieur. « Je touche à peu près 4200 euros net par mois, impôt déduit. Donc le gap entre la France et la Suisse est incommensurable », compare-t-il.

60% de soignants français à l’hôpital de Genève
Il n’est pas le seul à avoir fait ce choix. Dans sa maison de retraite ou à l’hôpital universitaire de Genève, plus de 60% des soignants sont français. Outre la rémunération, les professionnels décrivent des conditions de travail plus attractives. Ainsi, un infirmier doit en moyenne s’occuper de treize patients, contre vingt, voir parfois trente en France. Cet exode vers la Suisse a cependant des conséquences directes en Haute-Savoie. Plus de 1800 postes de soignants sont ainsi vacants dans le département. À l’hôpital de Thonon-les-Bains, 20% des lits sont fermés, faute de personnels. « On va entrer dans une unité de chirurgie qui est aujourd’hui complètement fermée, tout est vide », montre Benoît Letenneur, coordonnateur général des soins de l’établissement.Chaque année, 20% des soignants quittent l’hôpital. Trente infirmières et autant d’aide-soignantes manquent à l’appel. « La situation s’aggrave, avec des appels de la Suisse qui sont de plus en plus insistants », s’alarme le responsable.« Les gens viennent, se font former ici, attendent de faire tous les papiers pour la Suisse et puis partent », regrette Axelle Renaud, infirmière. C’est d’ailleurs ce qu’envisage déjà de faire Sarah Barka, qui déplore un manque de reconnaissance côté français. « J’ai 22 ans, je suis jeune, j’ai des projets. C’est sûr que pour financer ces projets, il faut de l’argent », expose la jeune femme qui devrait terminer sa formation dans quelques mois.
« Il faut que ça change au niveau du salaire et au niveau des conditions de travail. On n’est pas du tout payés en conséquence de la responsabilité qu’on a », dénonce Angélique Bochaton, également infirmière. Des voix s’élèvent plutôt pour demander que les jeunes diplômés s’engagent à travailler au moins dix ans pour l’hôpital français.Ce manque de personnel n’est cependant pas propre à la Haute-Savoie. Selon la Fédération hospitalière de France, un nombre important de lits sont non opérationnels par manque de soignants. Le taux d’absentéisme est « de l’ordre de 10% » et celui des postes vacants de soignants de « 2 à 5% » au sein des hôpitaux et des établissements médico-sociaux publics.

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Rédaction
30 octobre 2021

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