La France du débat, de la conversation courtoise, de la controverse et de la confrontation des opinions, tous traits si emblématiques de notre culture nationale, semble bien aujourd’hui appartenir à l’ancien monde : celui d’avant, où l’opposition vigoureuse – on pourrait presque dire virile – argumentée et étayée entre différentes visions du monde, incarnées par des personnalités politiques, des philosophes, des scientifiques, était une composante essentielle de notre civilité et contribuait à la grandeur de la France.
Aujourd’hui et, à vrai dire, depuis quelques années, la violence, physique, verbale, psychologique écrase tout sur son passage, au mépris des Français en cette période électorale.
Singulièrement, depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, la violence des antifas – ces militants d’extrême gauche organisés en milices – a pourri toutes les manifestations d’opposition au pouvoir : le meilleur exemple fut, bien sûr, celui de la révolte des gilets jaunes, qui fut au début celle des classes moyennes et populaires, très rapidement récupérée par l’extrême gauche, quand son bras armé s’en donnait à cœur joie de violences, d’exactions, de pillages et de dégradations, quand ce n’étaient pas des agressions physiques. Imputer cette violence aux manifestants, par un machiavélique retournement de discours médiatique, et ensuite réprimer ces derniers à coups de LBD a fait, immanquablement, passer la Macronie pour le parti de l’ordre, propre à rassurer et fidéliser son électorat bourgeois. Pendant ce temps, curieusement, ces antifas dont on ne nous fera pas croire qu’ils ne sont pas repérés et fichés s’en tirent à bon compte.
Mission accomplie, sciemment ou par instrumentalisation
Avec l’entrée en scène d’Éric Zemmour dans la campagne électorale, l’extrême gauche a dû ajuster et forcer sa stratégie. Celui-ci, redoutable bretteur et dont la surface médiatique est importante, doit être stoppé à tout prix. Pour cela, tous les moyens sont bons : « des manifestations en opposition à sa venue » (Le Figaro) se sont, en réalité, transformées, comme à Genève, Londres ou Nantes, en opérations de harcèlement de rue, violentes, agressives – une journaliste de Livre noir qui couvrait le déplacement a reçu des coups de casque, sans aucune réaction de la part de la vingtaine de journalistes présents, raconte-t-elle sur Sud Radio au micro d’André Bercoff -, le restaurant où Zemmour a déjeuné vendredi a subi des représailles : des méthodes purement mafieuses. Il n’y a plus de règles, plus de lois, plus d’interdits, plus de sanction non plus, ni judiciaires, ni médiatiques. Ainsi, à Genève, rapporte Le Figaro, le collectif antifasciste s’est adressé au Hilton en le menaçant si la réunion prévue avec Zemmour avait lieu dans ses murs : « Faute de quoi nous considérerons que la chaîne Hilton se place du côté de la banalisation des idées fascistes. » Et menaçant de se venger « du rôle que l’hôtel aura joué dans le financement de la campagne de cet immonde personnage ».
On appelle cela du chantage
Notre reporter Jean Bexon était à Marseille pour suivre le déplacement d’Éric Zemmour, il a pu constater ces méthodes de voyous : à un photographe qui le mitraillait de son objectif, il demande quelle était la raison de cet intérêt soudain. La réponse d’une antifa est sans équivoque : il se retrouvera « affiché » (fiché ?) sur un site antifa.
Le ministre de l’Intérieur, si plein du mot « république » qui est comme une ponctuation de chacun de ses discours, est aux abonnés absents. Les méthodes d’intimidation dignes de Cosa Nostra, les troubles manifestes à l’ordre public envers un futur candidat à l’élection présidentielle lui paraissent-ils normaux ? Il faut dire qu’il ne s’agit pas de dangereux terroristes patriotes coupables d’avoir déployé une banderole sur un col de montagne. Comme dit Gilbert Collard, sur Twitter : « Qui ne dit mot consent, si Darmanin continue à se taire, c’est qu’il profite des antifas ! »
Les journalistes, dans leur grande majorité, viennent en renfort des milices antifas : comment expliquer autrement que par une fuite que le programme du déplacement d’Éric Zemmour à Marseille, sous embargo jusqu’à son arrivée, ait été connu des antifas, contraignant le futur candidat à descendre de train à Aix plutôt qu’à Marseille. À chaque étape de son déplacement, les antifas l’attendaient.
🔴Pour l'élue féministe Alice Coffin, il peut être « légitime » de #frapper une #femme à coups de casque, si elle est de #droite (bien que ce ne soit pas forcément « la stratégie militante la plus efficace »)pic.twitter.com/Memencnotp
— Amaury Bucco (@AmauryBucco) November 28, 2021
Il n’est pas jusqu’à l’ineffable Alice Coffin qui, dimanche, lors d’un débat avec Geoffroy Lejeune, dénonce « le niveau de violence qu’Éric Zemmour passe son temps à colporter » et n’hésite pas, dans la foulée, et sans aucun souci de cohérence, à « légitimer absolument cette façon de s’opposer à la venue d’un candidat ». Elle insiste : « Ça ne me dérange pas qu’il y ait des gens qui protestent contre la venue d’Éric Zemmour, ça [les violences des antifas, NDLR] fait partie des stratégies militantes ».
On laisse le mot de la fin à Élisabeth Lévy qui, lundi matin, lors de son billet d’humeur sur Sud Radio, s’est exclamée : « Le scandale, c’est qu’Éric Zemmour ne puisse pas se déplacer sans que les antifas – et je mets ce mot entre guillemets car je ne vois pas de fascistes à l’horizon – pourrissent ses déplacements par des pressions physiques, des invectives etc. […] Si ses opposants veulent le combattre, qu’ils répondent aux questions qu’il pose ; ça s’appelle faire de la politique. »
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