Le président de la République va donc s’adresser aux Français, mardi 9 novembre à 20 heures.
Gabriel Attal a annoncé la grande nouvelle vendredi.
Comme par hasard, diront certains, c’est le jour anniversaire de la mort du général de Gaulle. On peut parier qu’Emmanuel Macron en profitera pour évoquer la figure du grand homme en essayant de raccrocher son wagonnet au train de l’Histoire. Comme par hasard, feront remarquer d’autres, c’est le jour où Eric Zemmour pourrait annoncer sa candidature à la présidence de la République. En tout cas, cette date était présentée comme possible par Pascal Praud sur CNews, il y a deux semaines. Histoire de griller la une au polémiste ou de le pousser à se rabattre sur une date moins symbolique ? Allez savoir ! Après tout, ce serait le jeu.
Quoi qu’il en soit, cette allocution s’annonce d’ores et déjà comme une potion douce-amère à administrer aux Français avant de les envoyer au lit. Plus de doux que d’amer, sans doute, car nous approchons à grands pas de l’échéance. Il devrait donc être question de relance économique. Ce sera du genre : « la reprise est là, je la vois, je la sens ; ce que nous avons fait porte ses fruits, mieux, les portera au printemps 2022, etc. » La dette de l’État, le déficit commercial de la France ? Les tapis de l’Élysée ne sont pas faits que pour le chien. Idée sous-tendue par l’évocation de cette vallée de miel à l’horizon ? Ne changeons surtout pas l’équipe qui gagne. Au passage, une question : cette allocution sera-t-elle comptée par le CSA dans le temps de parole du futur candidat ? Les gens sont mesquins.
Pour le côté amer, bien évidemment, ce sera la crise sanitaire : des signaux alarmants, mais pas trop, mais suffisamment quand même pour continuer à emmerder les Français et à les conditionner, toujours un peu plus. Le 12 juillet, avant-veille de fête nationale, Emmanuel Macron les avait assommés, dans la torpeur estivale, avec le passe sanitaire et l’obligation vaccinale pour les professions de santé. Globalement, la pilule est plutôt bien passée. Le passe sanitaire entre dans la vie courante des Français comme le suppositoire là où vous savez. Leur seuil d’acceptabilité ne semble pas avoir de limites, alors pourquoi se gêner ? L’Assemblée nationale, malgré l’opposition de la majorité sénatoriale, a pu voter cette semaine la prolongation du passe sanitaire jusqu’au 22 juillet 2022.
Et l’on commence à évoquer l’éventualité de soumettre l’obtention du précieux sésame à l’injection d’une troisième dose de vaccin. Selon Le Parisien, un poisson-pilote de la Macronie à l’Assemblée, le député Thomas Mesnier, évoquait même l’idée de « désactiver » le passe sanitaire pour les personnes qui ne feraient pas leur piqûre de rappel. Toujours selon Le Parisien, le gouvernement hésiterait à se lancer sur cette piste car « ses outils ne sont pas au point ». En gros, le problème est technique, pas éthique. Il y a longtemps qu’on avait compris ça, chez ces gens-là. Alors, après la troisième dose, pourquoi pas la quatrième ? En France, on fera bientôt davantage la queue devant le « vaccinodrome » qu’à la caisse de l’hypermarché.
Mardi soir, on peut craindre que ce n’est pas le garant de nos libertés qui s’adressera à la nation mais le promoteur d’une société du contrôle qui se met en place dans notre pays, tout doucement mais sûrement. Vous me direz, si les Français n’ont pas leur dose…
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