Le livre du professeur Raoult était aussi attendu par ses admirateurs qu’attaqué par ses détracteurs depuis l’annonce de sa sortie.
Anthologie de ses propos tenus depuis le début de l’épidémie, les Carnets de guerre Covid-19 du directeur de l’IHU Méditerranée Infection sont davantage qu’une compilation : il s’agit là d’un véritable morceau d’histoire scientifique. Un outil indispensable qui ne manquera pas d’éclairer les lecteurs dans leur compréhension globale d’une crise qui dure depuis maintenant près d’un an et aura alimenté d’incroyables controverses.
Qu’on l’apprécie ou non, force est de constater que le professeur Didier Raoult est devenu sans conteste l’un des personnages clés de la crise du coronavirus, crise qualifiée — à juste titre — de « plus grand scandale sanitaire du XXIè siècle » dès la quatrième de couverture de son épais livre Carnets de guerre paru aujourd’hui aux éditions Michel Lafon. Et de guerre, comme l’avait dit Emmanuel Macron dans son allocution lors du premier confinement, il est aujourd’hui plus que jamais question dans cet ouvrage qui pourrait devenir rapidement incontournable.
Il faut sauver le soldat RaoultPour mieux comprendre ce livre, il faut d’abord revenir sur ce que ses détracteurs reprochent exactement au Professeur Raoult. Ses prises de positions à chaque moment de la crise, à partir des données dont il disposait ? Son protocole efficace à base d’hydroxychloroquine ? La capacité de l’IHU de Marseille à mettre en place une triptyque « tester, isoler, traiter » au moment où toutes les structures de santé de notre pays pataugeait dans les difficultés par manque d’organisation et logistique défaillante ? Mais peut-être aussi sa vision de la crise très éloignée de l’atmosphère de terreur distillée par certains scientifiques abonnés des plateau télévisés — scientifiques qu’il n’a d’ailleurs pas hésité à épingler, preuves à l’appui, pour leurs conflits d’intérêts… Tous ceux-là, qui se sont trompés en permanence dans leurs analyses (certains prétendaient par exemple que le virus « ne mute pas »), qui ont fait la promotion de médicaments à la toxicité avérée (comme le fameux Remdesivir de Gilead), et qui ont poussé les pouvoirs publics à prendre des décisions iniques de confinements, couvre-feux, fermeture des lieux de vies, masques partout, tout le temps, pour tout le monde, sans que l’efficacité de ces mesures ne soit prouvée d’une quelconque façon. Oui, tous ces médecins qui semblent avoir oublié le principe fondamental de la médecine, primum non nocere (avant tout ne pas nuire) avaient des raisons de lui en vouloir. Et ne sont pas privés de l’attaquer en permanence, allant jusqu’à le traiter de « charlatan », se plaignant de lui auprès du Conseil de l’ordre, cherchant à le faire passer pour une sorte de gourou mystique dont le charisme l’emporte sur des compétences qu’ils ont même fini par oser lui nier, en dépit d’un parcours professionnel que trop peu, parmi eux, sont capables d’égaler.
Le temps de la riposte
Face à une séquence de controverses ou l’hystérie le dispute à la malhonnêteté, il était temps pour le professeur Raoult de répondre une bonne fois pour toute à ces attaques à tête reposée, dans le calme nécessaire au débat et à la discussion, loin de l’agitation médiatique et de l’immédiateté des réseaux sociaux. Fort de près de 500 pages de verbatim commençant à la mi-janvier de l’année dernière, reprenant ses multiples interventions sur la chaîne Youtube de l’IHU de Marseille ou ses interventions devant les commissions parlementaires, ce livre permet ainsi de revenir point par point sur les déclarations de Didier Raoult en prenant le temps de comprendre et d’analyser chacun de ses propos. Une façon de répondre à certains esprits animés de mauvaises intentions qui avaient depuis le début de la crise pointé des contradictions, mis en avant quelques erreurs d’appréciations, ou encore relevé des approximations dans ses analyses. Ce que l’ouvrage vise donc à leur rappeler, c’est de bien garder à l’esprit que les points de vue développés au fur et à mesure de l’avancée de la crise correspondaient bien entendu à l’état des connaissances à un instant T concernant l’évolution de la pandémie. Sur ce point, l’honnêteté intellectuelle imposera de reconnaître au professeur Raoult une véritable capacité à avoir une avance considérable sur les autres, qu’il s’agisse des tests, de la nécessité de traiter précocément les malades, de l’analyse des profils à risque de contracter une forme grave de la maladie, du constat de l’arrivée des variants dès l’été dernier ou encore de la dangerosité — politique comme sanitaire — de gérer une crise de ce type par la terreur. Et comme ce dernier l’indique dans sa préface, il n’a « ajouté ni retranché aucun mot à ce verbatim » précisant même que ce document « laissera une trace dans l’Histoire de ce qu’on peut faire et de ce qu’on ne peut pas faire dans une épidémie de cette nature ». Chacun pensera évidemment au « lancetgate », ce scandale des études frauduleuses sur l’hydroxychloroquine qui en sont un exemple parmi les plus édifiants et qui laisseront de lourdes traces dans la crédibilité des études scientifiques. Ou encore le manque de légitimité des trop nombreux commentateurs de cette crise, qui ont multiplié les déclarations hasardeuses, contribuant à amener toujours plus de confusion tant auprès des décideurs que dans l’esprit de la population, perdue entre informations anxiogènes, données faussées et mesures disproportionnées.
Les détracteurs sont prévenus : les Carnets de guerre Covid-19 du professeur Raoult sont la meilleure arme contre les attaques répétées dont ses équipes et lui ont pu faire l’objet durant l’obscure période que nous vivons. Une façon de répondre aux critiques selon sa logique, par les faits, tels qu’ils sont, en assumant ses propos. Pour remettre un peu de rationalité au cœur d’un débat biaisé par les conflits d’intérêts, les manipulations, les querelles d’ego et les luttes de pouvoir.
En prenant le pari qu’une fois cette crise terminée, l’Histoire saura remettre les choses à leur place.
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