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samedi 1 février 2020

Municipales : le « nouveau monde » de LREM droit dans le mur ?

 
 
 
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En 2017, Emmanuel Macron avait promis une sorte de « nouveau monde ».

Les contours de ce dernier ? Tout le cynisme de l’« ancien monde », l’amateurisme en plus, tel qu’en témoigne la joyeuse ribouldingue des prochaines élections municipales.
Résumons.
Comme souvent ou presque toujours, tout commence à Paris, avec le duel fratricide opposant un Benjamin Griveaux à un Cédric Villani, se présentant tous deux sous l’étiquette LREM.
En d’autres temps, les caciques du « vieux monde », un Chirac ou un Mitterrand, auraient réglé l’affaire sur ce mode : « À toi la tête de liste et à toi un maroquin dans un prochain remaniement ministériel. »
Voilà qui n’aurait pas duré plus d’un quart d’heure, douche comprise.
Tentant d’imiter ses prédécesseurs, l’actuel Président convoque donc les deux trublions et intime l’ordre à Cédric Villani de se retirer.
Deux minutes plus tard, alors qu’il sort tout juste de l’Élysée, il annonce à la presse qu’il se maintient.
Ces gens voudraient faire gagner Anne Hidalgo qu’ils ne s’y prendraient pas autrement.
Pour tout arranger, Isabelle Saporta, ancienne journaliste à RTL et compagne de Yannick Jadot, nouvelle starlette en date de EELV, vient de rejoindre le dissident Cédric Villani.

Explications de la donzelle en question : « De cœur, j’avais envie d’une candidature libre, auprès d’un homme libre. »
Yannick Jadot ne le serait-il plus ?
On se perd en conjectures.
Ce qui ne l’empêche pas d’affirmer, par ailleurs : « À ses côtés [ceux du Cédric Villani, aussi libre que Max, pour paraphraser la chanson d’Hervé Cristiani, NDLR], je vais continuer à travailler à une coalition climat, et à discuter avec David Belliard. »
Lequel est, précisons-le, le candidat officiel des Verts dans la Ville lumière, mais opposé à Anne Hidalgo.
Ce qui, à en croire Le Monde de ce 27 janvier dernier, aurait « brouillé l’entrée en campagne » du même David Belliard.
Sans blague ?
L’exemple venant de haut, inutile de préciser qu’en province, on note aussi un sérieux déficit oléagineux dans les rouages électoraux.
Biarritz, par exemple. Là, c’est encore moins simple, deux actuels ministres se présentant sur des listes concurrentes, Didier Guillaume, celui de l’Agriculture et Jean-Baptiste Lemoyne, exerçant ses talents en tant que secrétaire d’État au Tourisme et au Commerce extérieur.
L’un, Guillaume, est sur une liste à l’étiquette très vaguement déterminée, mais opposée à celle du maire sortant, Michel Veunac, estampillé MoDem, sur laquelle figure l’autre, Lemoyne. Le lecteur suit ?
Si tel n’est pas le cas, il n’y a pas non plus le feu au lac, ou au marais politicien.
Quoi qu’il en soit, Emmanuel Macron a tranché et, pour une fois, s’est fait obéir : les deux hommes se sont retirés.
Étrange logique électorale de LREM voulant que l’on puisse passer de deux candidats à pas de candidat du tout.
On apprend décidément de tout, dans les grandes écoles.
En remontant un peu plus au nord de la France, il y a Le Havre.
Là, Édouard Philippe, Premier ministre en exercice, ex-juppéiste et ancien soutien de lors de l’élection présidentielle de 2017, depuis devenu macronien, entend récupérer cette mairie tout en précisant que s’il est élu, il passera la main à son second pour demeurer à Matignon.
Et s’il jamais il échouait, où irait-il se refaire une santé ?
À Palavas-les-Flots en tant que maître-nageur ou au Sénat comme dormeur appointé, se réveillant d’une longue nuit pour aller faire la sieste ?

Sans ces gens, les journées des humbles chroniqueurs de la chose politique que nous sommes seraient bien mornes.


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