Une perte de 20.000 euros de chiffres d’affaires, des salariés contraints de dormir sur place et des dizaines de réservations annulées…
Confronté à de graves difficultés financières et d’organisation depuis le début des grèves, Mathias Danjou s’est pourtant fendu d’une annonce plutôt cocasse, mercredi dernier, en proposant « un stage rémunéré de sensibilisation à la pénibilité » aux cheminots grévistes.
« La pénibilité, c’est ce que vivent les artisans, infirmiers, policiers, pompiers et j’en passe… mais la pénibilité ne me dit pas que tu sais ce que c’est vraiment », écrit-il sur son compte Facebook.
Sur un ton sarcastique, le patron de “La salle à manger” (Boulogne Billancourt) explique avoir déjà perdu 30 % de sa clientèle et propose, le lendemain, d’échanger son restaurant contre un poste à la RATP, dans une annoncé diffusée sur Leboncoin.
Sur Tripadvisor et Google, les réactions sont immédiates : « Déçue », « Fuyez », « La cantine de la RATP est bien meilleure et moins chère » écrivent des internautes, appelant au boycott de l’établissement. Malgré de nombreux messages de soutien, Mathias Danjou déclare également être victime de harcèlement et de propos diffamatoires.
Samedi matin, le patron de “La salle à manger” découvre ses pots de fleurs brisés.
Une semaine plus tard, le restaurateur diffuse une photo de matelas entreposés dans son restaurant : « La salle à manger va bientôt devenir un hôtel… Attention, humour pour ceux qui n’auraient pas compris. On risque de me traiter d’escroc capable de faire payer les nuitées à mon staff… Bon, je ne mettrai pas l’annonce dans Le bon coin, cette fois car j’ai eu ma dose d’insultes.
En réalité, voici les matelas de mon staff qui dort sur place. Chacun sa chauffeuse, chacun sa couleur (version tonton David pour les anciens). Vivement la fin du cauchemar… »
Ce matin, malgré un carnet de réservations plus fourni, Mathias Danjou explique ne pas pouvoir assurer ses charges qui s’élèvent à 50.000 par mois.
« Du jamais vu en 10 ans d’exploitation », regrette-t-il.
Le ton n’est plus à la légèreté.
Il conclut en signant : “le mauvais patron raciste et démago”.
Maud Protat-Koffler
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