Le 02/06/2016
Face au véritable tsunami migratoire qui s’abat depuis des mois sur l’Europe, il y a les gouvernements – dont le nôtre – qui n’ont toujours rien compris, et puis il y a les autres.
Comme la Suède qui, après avoir longtemps fait preuve d’un laxisme migratoire incroyable, a fortement durci sa législation et enregistre aujourd’hui un nombre croissant de retours au pays.
Jusque-là, en effet, la Suède faisait figure de véritable « terre promise » pour les clandestins. Pensez : à chaque migrant qui obtenait le statut de « réfugié », l’État versait illico 2 300 euros, fournissait un logement, le regroupement familial, des cours de suédois et prenait même en charge le transport et le logement des proches…
De quoi faire rappliquer toute la misère du monde.
D’autant que l’asile était alors accordé quasi systématiquement.
Seulement voilà, de 81 000 en 2014, les demandes de titres ont bondi à 163 000 en 2015.
Le pays s’est alors vu littéralement submergé, avec toutes les conséquences que cela suppose : tensions intercommunautaires, explosion de la délinquance…
Sans parler de la multiplication des agressions sexuelles, comme celles commises cet été lors du festival de musique « We Are Sthlm » et que la police a, comme en Allemagne, tenté de dissimuler au peuple suédois.
Aussi, face à une situation devenue ingérable, et inquiet de l’ascension fulgurante des Démocrates de Suède, le Premier ministre social-démocrate Löfven était contraint d’admettre en novembre que la Suède devait revoir sa politique d’accueil.
Résultat : les frontières ont été rétablies.
Les permis de séjour permanents sont devenus temporaires et désormais accordés avec parcimonie.
Les règles du regroupement familial ont été durcies.
Enfin, les déboutés du droit d’asile sont maintenant expulsés.
En même temps, le gouvernement suédois a décidé d’ajouter à ces mesures une aide dite de « réinstallation » dans le pays d’origine, s’élevant à 30 000 couronnes pour chaque personne de plus de 18 ans, et à 15 000 pour les enfants.
Une famille entière ne pouvant obtenir qu’un maximum de 75 000 couronnes.
Une somme qui n’est disponible qu’une fois le retour au pays d’origine constaté par l’Organisation internationale pour les migrations.
Du coup, nombre de réfugiés commencent à rentrer au bled : selon les chiffres de l’Office des migrations suédois, le nombre de personnes ayant obtenu cette aide serait déjà deux fois plus élevé pour le premier trimestre 2016 que pour l’ensemble de l’année 2015.
Une politique d’aide au retour qui a certes un coût non négligeable, mais qui, au final, devrait s’avérer moins onéreuse – et surtout moins dangereuse – que le laxisme observé jusque-là.
Franck Delétraz
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