Repris de justice
Le 12/05/2016
Nicolas Gauthier
Alain Juppé ? Fossoyeur venu mettre la dernière touche de vernis à la sépulture d’un peuple qu’il n’aura pas été le dernier à enterrer.
Indubitablement, Alain Juppé est un excellent maire de Bordeaux, tout comme Philippe de Villiers n’a pas son pareil pour animer les parcs d’attractions et que François Hollande, dans le registre du sosie officiel de Casimir, demeure assez imbattable en ce registre.
Après, cela suffit-il pour faire de la politique au niveau national ?
Alain Juppé semble le croire, porté par des sondages le plaçant dans la position d’un Édouard Balladur, millésime 1994.
Mieux : il plairait autant, voire plus, à l’électorat de gauche qu’à celui de droite.
Lors d’un meeting tenu ce mardi au Palais des Congrès, à Paris, il a annoncé la couleur : « Je vous préviens, ça ne va pas être rock and roll, ce que je vais vous dire ! »
Sans blague, des fois qu’on ait pu le confondre avec Jimmy Page…
Pour le reste, notre Dick Rivers d’un soir semblait avoir la banane, même si pas forcément placée au bon endroit, déballant son programme, comme d’autres dévoilent le leur, tout frais sorti de l’imperméable, à la sortie du Couvent des Oiseaux.
Si l’on résume, les pauvres n’ont pas fini d’en chier.
Globalement ?
C’est le programme du MEDEF.
Soit de l’ultralibéralisme mondialisé faisant fi des légitimes revendications des patrons de PMI et PME et reléguant celles d’ouvriers de plus en plus exploités à braillements propres à ces classes sociales de longue date données pour dangereuses.
Et dire que cet homme se prétend gaulliste…
En effet, et ce malgré tous les tragiques soubresauts de l’Histoire, il n’empêche que le legs politico-industriel du gaullo-communisme n’est pas rien.
Grâce à ce dernier, la France était capable de rivaliser avec le monde entier.
Que ce soit en matière de conquête spatiale, d’aéronautique – le Concorde, c’était de la merde ? –, d’armement, d’automobile, de pétrole, de chemins de fer, de cinéma et, surtout, d’art de vivre.
Tout cela a été formellement bazardé par François Mitterrand et son tournant de la rigueur, en 1983.
Puis par le RPR et l’UDF et leur plate-forme gouvernementale de 1988, très gentiment fournie clefs en mains par la fondation Heritage, l’un des innombrables cache-sexes de la CIA.
Alain Juppé est de ces hommes-là.
Contrairement à sa figure gaulliste et tutélaire, c’est celui qui n’a pas dit « non »…
Après le grand Charles, Oui-Oui, en quelque sorte.
Alain Juppé ?
Fossoyeur venu mettre la dernière touche de vernis à la sépulture d’un peuple et d’une nation qu’il n’aura pas été le dernier à enterrer.
Un Marc Dutroux qui viendrait se pencher sur le sort de l’enfance malheureuse.
Homme pour lequel certains électeurs de gauche ont les yeux de Chimène.
Étonnant ?
Mais pourquoi donc ?
De longue date, la droite a trahi la nation tandis que la gauche faisait de même du peuple ; Alain Juppé ne fait qu’assurer la jonction
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Ici, les commentaires sont libres.
Libres ne veut pas dire insultants, injurieux, diffamatoires.
À chacun de s’appliquer cette règle qui fera la richesse et l’intérêt de nos débats.
Les commentaires injurieux seront supprimés par le modérateur.
Merci d’avance.