Le 16/01/2015
Quand Lionel Jospin est arrivé à Matignon, les frères Kouachi avaient 14 et 16 ans. Amedi Coulibaly 15. Peut-être était-il encore temps de les recadrer…
À la fin des années 1990, le ministre de l’Intérieur de l’époque Jean-Pierre Chevènement, le premier, à gauche, à avoir posé clairement le problème des fauteurs de troubles dans nos banlieues, avait l’habitude d’utiliser le joli terme, quasi poétique, de « sauvageon » pour désigner une réalité qui l’était beaucoup moins : de jeunes délinquants souvent multi-récidivistes qui avaient le talent de rendre leurs cités invivables pour les honnêtes gens.
Madame Voynet, très choquée, avait alors vertement protesté contre l’utilisation de ce terme ; non moins bouleversé, le syndicat CFDT Justice avait reproché au ministre de l’Intérieur « de stigmatiser et d’exclure » les jeunes en difficulté et avait demandé en urgence une audience au garde des Sceaux madame Guigou.
En janvier 1999, le chef du gouvernement Lionel Jospin avait su trouver la fermeté de ton et de mots annonciatrice, semblait-il, d’un vrai serrage de vis : « Chaque fois que la rupture avec leur quartier sera nécessaire, l’éloignement des délinquants les plus durs sera organisé. » Ah, mais !
On voit ce qu’il en est résulté.
Petit sauvageon deviendra grand, les années passent…
Quand Lionel Jospin est arrivé à Matignon, les frères Kouachi avaient 14 et 16 ans.
Amedi Coulibaly 15.
Peut-être était-il encore temps de les recadrer…
On ne manque pas, y compris à gauche, de personnalités politiques capables de faire de beaux discours (comme le Premier ministre mardi à l’Assemblée nationale) ou même d’avoir de bonnes idées.
Prenez madame Royal : au moment de sa mémorable campagne présidentielle, elle avait proposé un service à encadrement militaire pour remettre énergiquement certains jeunes particulièrement difficiles dans le droit chemin.
Certains de ses amis socialistes en furent tout chavirés.
Plutôt que de traduire en actes les fortes paroles, on a ces dernières années fait, dans la grande tradition française, ce que l’on sait faire le mieux : recruter des « grands frères » et des « médiateurs de quartier », déverser de l’argent public dans des ravalements de façades, attribuer des subventions à des « associations lucratives sans but » (pour reprendre le titre d’un ouvrage de Pierre-Patrick Kaltenbach).
A-t-on pris la mesure du danger après les drames de la semaine dernière ?
À quand la fermeté ?
Déjà, certains s’inquiètent : pas de lois d’exception ! Pas de « Patriot Act » !
Pendant ce temps, les années passent, les discours se suivent, les actes ne suivent pas, et les « sauvageons » se font de plus en plus durs et précoces.
On aurait pu demander ce qu’il en pensait à Mikael, 16 ans, scout de l’Église arménienne, un petit Marseillais décrit par ses camarades comme gentil et réservé. Trop tard, malheureusement…
Il a été tué à coups de couteau par deux « jeunes » qui l’attendaient à la sortie de son lycée mardi. Histoire, somme toute, banale ; difficulté du vivre ensemble, diront certains…
Mikael n’aura pas droit à des obsèques nationales.
Et pourtant, la voyoucratie, la débilité de certains ados dont l’horizon intellectuel se borne aux derniers jeux vidéo, les délinquants qui se radicalisent en prison, la sauvagerie qui se drape dans un vernis islamique, tout cela, au fond, ne constitue-t-il pas un seul et même problème, loin d’être nouveau ?
En janvier 1999, le chef du gouvernement Lionel Jospin avait su trouver la fermeté de ton et de mots annonciatrice, semblait-il, d’un vrai serrage de vis : « Chaque fois que la rupture avec leur quartier sera nécessaire, l’éloignement des délinquants les plus durs sera organisé. » Ah, mais !
On voit ce qu’il en est résulté.
Petit sauvageon deviendra grand, les années passent…
Quand Lionel Jospin est arrivé à Matignon, les frères Kouachi avaient 14 et 16 ans.
Amedi Coulibaly 15.
Peut-être était-il encore temps de les recadrer…
On ne manque pas, y compris à gauche, de personnalités politiques capables de faire de beaux discours (comme le Premier ministre mardi à l’Assemblée nationale) ou même d’avoir de bonnes idées.
Prenez madame Royal : au moment de sa mémorable campagne présidentielle, elle avait proposé un service à encadrement militaire pour remettre énergiquement certains jeunes particulièrement difficiles dans le droit chemin.
Certains de ses amis socialistes en furent tout chavirés.
Plutôt que de traduire en actes les fortes paroles, on a ces dernières années fait, dans la grande tradition française, ce que l’on sait faire le mieux : recruter des « grands frères » et des « médiateurs de quartier », déverser de l’argent public dans des ravalements de façades, attribuer des subventions à des « associations lucratives sans but » (pour reprendre le titre d’un ouvrage de Pierre-Patrick Kaltenbach).
A-t-on pris la mesure du danger après les drames de la semaine dernière ?
À quand la fermeté ?
Déjà, certains s’inquiètent : pas de lois d’exception ! Pas de « Patriot Act » !
Pendant ce temps, les années passent, les discours se suivent, les actes ne suivent pas, et les « sauvageons » se font de plus en plus durs et précoces.
On aurait pu demander ce qu’il en pensait à Mikael, 16 ans, scout de l’Église arménienne, un petit Marseillais décrit par ses camarades comme gentil et réservé. Trop tard, malheureusement…
Il a été tué à coups de couteau par deux « jeunes » qui l’attendaient à la sortie de son lycée mardi. Histoire, somme toute, banale ; difficulté du vivre ensemble, diront certains…
Mikael n’aura pas droit à des obsèques nationales.
Et pourtant, la voyoucratie, la débilité de certains ados dont l’horizon intellectuel se borne aux derniers jeux vidéo, les délinquants qui se radicalisent en prison, la sauvagerie qui se drape dans un vernis islamique, tout cela, au fond, ne constitue-t-il pas un seul et même problème, loin d’être nouveau ?
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