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jeudi 29 janvier 2015

Auschwitz : pourquoi Poutine n’y est pas allé…


 
 
Le 29/01/2015
 
 
Il y a dix ans, Vladimir Poutine avait été invité à cette même commémoration. Aujourd’hui, non ; à cause des événements ukrainiens, on imagine.
 
Auschwitz, c’était il y a soixante-dix ans.
 L’anniversaire de ce sommet d’inhumanité méritait donc d’être célébré.
 Le problème est qu’il le soit sans certains des principaux acteurs de l’affaire : ces soldats soviétiques ayant libéré le site en question, alors que pour les Alliés, il ne s’agissait, que ce soit Auschwitz et autres camps de la mort, que d’objectifs stratégiques secondaires.
D’ailleurs, pour les Américains en particulier et les Anglo-Saxons en général, le martyr du peuple juif n’était finalement que point de détail, puisqu’il fallut attendre 1961 pour que l’historien américain Raul Hilberg signât enfin l’ouvrage qui allait faire référence en la matière, La destruction des Juifs d’Europe, même s’il fut alors publié dans une indifférence qu’on pourrait qualifier de générale.
Les USA étant ce qu’ils sont, il faudra encore attendre 1978 pour que le feuilleton télévisé Holocauste aborde cette tragédie. On a connu Hollywood autrement plus réactif…
Il y a dix ans, Vladimir Poutine avait été invité à cette même commémoration.
 Aujourd’hui, non ; à cause des événements ukrainiens, on imagine.
 Et le président russe de déclarer :
Toute tentative de taire les événements, de fausser, de réécrire l’histoire est inacceptable et immorale. […] Souvent, derrière ces tentatives, il y a le désir de cacher sa propre honte, la honte de sa lâcheté, hypocrisie et trahison, de cacher sa complicité tacite, passive ou active avec les nazis.
Évidemment, en matière de complicité « active avec les nazis », le pacte germano-soviétique n’était pas un gage des plus probants donné par le Kremlin en matière d’hitlérophobie.
Il n’empêche que d’un strict point de vue factuel, c’est bel et bien l’Armée rouge qui a libéré ces camps, sauvant ainsi des dizaines, voire des centaines de milliers de vies.
Et dire que ce sont les mêmes qui commettent cette indélicatesse en forme de bourde diplomatique à l’égard de Moscou, qui entendent développer l’enseignement intensif de la Shoah à l’école.
Dans le genre histoire tronquée, ça commence bien…
Il est vrai que nos « élites » n’ont jamais vraiment pardonné aux Russes d’avoir rejeté un marxisme-léninisme sûrement plus plaisant à vivre rue d’Ulm que dans les goulags de Sibérie.

 Sachant, pour tout arranger, qu’un Vladimir Poutine assurant vouloir reconstruire la sainte Russie sur ces trois socles que sont la patrie, la religion et l’État, ne doit pas exactement être leur tasse de vodka.

En attendant, au moins sommes-nous heureux de vérifier une fois de plus que les Russes ont décidément de la chance d’avoir un président.

 Et nous pas, malgré des apparences aussi récentes que trompeuses.

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