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mardi 10 juin 2014

Oradour :…la vérité si je mens !


xtragicfever / deviantart


Le 9 juin 2014

   
A Oradour décidément, les plaies franco-françaises de l’Alsace-Moselle ne se sont pas près de se refermer…

Je vis sur une île grecque, Kefalonia, où les Allemands ont massacré en septembre 1943, plus de 5.000 soldats italiens de la Division Acqui qui, après la chute de Mussolini, voulurent rendre les armes et sympathiser avec les partisans grecs.
Sur mon Ipad défilent les images de la visite de François Hollande dans sa bonne ville de Tulle, son fief corrézien, où le 9 juin 1944, les Waffen SS avaient pendu aux balcons et aux lampadaires de la ville 89 Tullois.
 Aujourd’hui Manuel Valls se rend au village martyr d’Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) qui fut brûlé le lendemain avec 642 de ses habitants par la même division Das Reich qui remontait vers la Normandie…
Alors que sur mon île de Céphalonie, seul un modeste monument témoigne de la barbarie nazie envers leurs « alliés » italiens, dans le Limousin plus nanti, un centre de la mémoire rappelle ce que fut à Oradour le plus grand massacre de civils perpétré en France durant la Seconde Guerre mondiale.


Il va sans dire que les discours des deux éminences socialistes, en particulier celui de M. Valls à Oradour, seront également très attendus en Alsace-Moselle où 130.000 jeunes gens furent incorporés de force dans l’armée allemande à partir de 1942.
 Une dizaine d’entre eux eurent le malheur d’appartenir à la Division Das Reich et furent jugés, sévèrement condamnés, puis amnistiés en 1953…
Par ailleurs, 40.000 de ces « Malgré-Nous » sont morts ou portés disparus.
Où sont-ils tombés ?
 Ont-ils une sépulture ?
 70 ans après, en Alsace-Moselle, on est toujours sans nouvelles de plus de 10.000 d’entre eux.
En visite l’année dernière à Oradour avec son homologue allemand, François Hollande n’y avait fait aucune allusion, les ignorant un peu dédaigneusement dans son « discours de réconciliation », alors que son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, n’avait pas craint, en 2010 à Colmar, d’affirmer haut et fort que « les malgré-nous ne furent pas des traîtres mais, au contraire, les victimes d’un véritable crime de guerre. »

Condamné en appel pour avoir écrit que « parmi les hommes de main, il y avait quelques Alsaciens enrôlés soi-disant de force dans les unités SS », Robert Hébras, le ‘négationniste’ des « Malgré-Nous », était aux premières loges à Oradour lors de la visite des présidents français et allemands.
Les deux chefs d’État lui avaient même pris la main et, épaule contre épaule, les trois hommes posèrent pour la postérité…

Me reste également en travers de la gorge, la phrase de notre ami Michel Cardoze qui, dans son papier sur Oradour, avait stigmatisé alors : « le peuple alsacien dont beaucoup d’hommes avaient combattu dans l’armée nazie, certains enrôlés de force… »
 Ce qui revenait à insinuer que la majorité d’entre eux étaient volontaires…
  Or les historiens sérieux situent le pourcentage de ces « certains » généralement aux alentours de… 95% !
 La définition du terme « Malgré-Nous » semble quelquefois incomprise et le terme utilisé à mauvais escient.

Répétons-le une fois pour toutes : un Malgré-Nous était un alsacien ou mosellan enrôlé de force dans l’armée allemande et non un volontaire !

 A Oradour décidément, les plaies franco-françaises de l’Alsace-Moselle ne se sont pas près de se refermer…

Elles risquent même, une fois de plus, de se raviver !

 Et la vérité historique n’y gagnera pas au change…

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