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lundi 2 juin 2014

En Centrafrique, la sauvagerie est de retour.


centrafrique


Le 1 juin 2014

   
Le nombre de conflits interethniques ne fait que croître. Le flot des Africains subsahariens cherchant à gagner l’Europe n’est pas près de se tarir.

On peut craindre de voir un jour Paris accusé injustement, comme au Rwanda, d’avoir favorisé l’épuration confessionnelle en Centrafrique.
Après un certain calme depuis le début de l’opération Sangaris, la situation est en effet désolante, marquée par des drames à répétition.
Le 25 mai, trois jeunes musulmans qui se rendaient à un match de football de « réconciliation » sont massacrés.
 La presse locale précise que « leurs organes sexuels et leur cœur ont été retirés ».
 Le 28 mai, l’église Notre-Dame-de-Fatima est attaquée et au moins une quinzaine de chrétiens, dont l’abbé Paul-Émile Nzalé, sont massacrés par des assaillants venus du PK5, dernier quartier musulman de Bangui.
 En représailles, les chrétiens s’en prennent alors à une mosquée.
Rien ne semble désormais arrêter l’escalade.


Les Français, qui n’étaient que 1.600 au début de leur mission, pour un pays plus grand que la France, ont cherché d’abord à s’interposer entre les communautés.
 Désormais, les 2.000 soldats français et les 5.800 soldats africains de la MISCA (Mission internationale de soutien à la Centrafrique) sont vilipendés par une partie de la foule au côté de Catherine Samba-Panza, la présidente de transition, qui est perçue comme la protégée de Paris.
Ce qui est navrant, c’est qu’en Centrafrique, il n’y avait pas, avant l’arrivée de la coalition rebelle musulmane Séléka, de conflits interreligieux.

Jusqu’à la colonisation française, les populations de cette région servaient de vivier humain aux esclavagistes musulmans venus du Soudan : elles se convertirent donc massivement au christianisme.
 Les Centrafricains de souche sont à 95 % chrétiens et animistes, les 5 % restants vivant dans l’extrême nord-est du pays.
Les musulmans de Bangui étaient alors pour la plupart des étrangers, surtout des commerçants tchadiens ou maliens qui étaient acceptés.
Le Séléka, qui réunit plusieurs tribus nordistes et a aussi reçu le renfort de pillards venus du Tchad et du Soudan, a déferlé sur Bangui en mars 2013, poussant le pays dans le chaos.
 Le conflit ethnique a dégénéré en conflit interconfessionnel, dont on ne voit guère l’issue.
À terme, il y aura peut-être une scission, ou le dépeçage du pays entre ses voisins.

Pendant ce temps, certains s’extasient devant le développement de l’Afrique subsaharienne où le taux de croissance atteint parfois 5 à 7 % par an.
 Mais ce développement est surtout en trompe-l’œil, dû à l’accroissement de la production de pétrole et de matières premières, y compris les productions agricoles, au profit principalement de puissances étrangères dont la Chine.
 Il faut aussi prendre en compte la croissance démographique très élevée dans presque tout le continent.
 Le développement ne profite qu’à une faible minorité nationale et n’entraîne pas de progrès suffisants pour les infrastructures, l’éducation et la santé.

Le nombre de conflits interethniques ne fait en réalité que croître.

Le flot des Africains subsahariens cherchant à gagner l’Europe n’est pas près de se tarir.

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