Olivier Véran a été envoyé à Crépol par le pouvoir, dix jours après l'attaque sanglante du bal du village qui a coûté la vie à Thomas.
Dix jours de retard qui s'ajoutent à des années d'impéritie. Pour faire oublier sa double défaillance, aussi bien dans son incapacité à maîtriser une violence endémique issue de l'immigration que dans sa tentative de minimisation des faits. Dans ce petit village de la Drôme, meurtri au sens propre, le ministre, sous les huées, a été contraint d'énoncer le constat qu'il réprouve quand c'est Éric Zemmour ou Marine Le Pen qui le fait. Comme la vaine récupération d'une indignation nationale qui le submerge.
Les Français sont cohérents et quand Véran, comme naguère Collomb, dit le réel et parle comme Zemmour ou Marine Le Pen, ils le suivent. Ainsi, selon un sondage Elabe publié, jeudi, par Les Échos, 78 % des personnes interrogées approuvent les propos du porte-parole du gouvernement, Olivier Véran. « Ce n’est ni un fait divers, ni une simple rixe en marge d’un bal de village. C’est un drame qui nous fait courir le risque d’un basculement de notre société si nous ne sommes pas à la hauteur. »
Les Français sont cohérents, mais pas dupes, et, après Crépol, comme Gabrielle Cluzel, savent bien que « la prophétie s'est déjà réalisée, que la société a basculé et qu'ils ne sont pas à la hauteur ». Toujours selon ce sondage, ils sont aussi 78 % à juger que la situation en matière de sécurité s'est dégradée, ces dernières années, en France. Et si ce n'est pas un basculement… « La progression est spectaculaire puisqu'elle atteint 10 points en un an, avec notamment une progression de 22 points chez les cadres et de 17 points parmi ceux qui se disent électeurs d'Emmanuel Macron. » Même l'électorat macroniste est contraint de voir le réel qu'il subit. D'où la nouvelle rhétorique Véran.
Mais là encore, les Français ne se laissent pas tromper par le gouvernement de la parole et de cette « plus grande fermeté » dont ils ne voient jamais la couleur. Et les chiffres deviennent vraiment inquiétants pour le pouvoir : 91 % des Français estiment que « le recul de l'autorité est un problème majeur » et 87 % pensent que la Justice est « trop laxiste ». Deux pourcentages en nette hausse. « Emmanuel Macron, comme Élisabeth Borne, Gérald Darmanin ou Éric Dupond-Moretti, le ministre de la Justice, ont beau multiplier les déclarations martiales, les Français sont loin d'estimer que les résultats sont au rendez-vous », commente Les Échos.
En matière de sécurité, de justice comme d'immigration, le roi Macron est nu et le fruit est mûr : quand une telle proportion de Français, de 75 % à 90 %, attendent un changement complet de politique, on voit mal comment un pouvoir responsable de cette situation et qui rechigne toujours à traiter les problèmes en profondeur pourrait se perpétuer longtemps. Après la majorité relative, en toute logique, devrait venir l'heure de l'alternance.
Ce sondage réalisé après Crépol enregistre un tournant : non seulement les Français n'adhèrent plus au discours que leur imposent médias dominants et gouvernement, mais ils sont une majorité à avoir pris conscience du basculement démographique et civilisationnel du pays : 54 % d'entre nous pensent que « deux peuples vivent en France, dont l’un doit fuir sans cesse les agressions d’une fraction de plus en plus violente de l’autre, un djihad du quotidien que subissent les Français ». Dans toute l'étendue du malheur français, cette prise de conscience est une bonne nouvelle.
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