Interrogé par VSD, le journaliste auteur de ce témoignage confirme sa déposition : "Il était tard, j'ai lu cette dépêche mais je ne l'ai pas imprimée. Et je me suis dit que le lendemain, il y aurait sans doute le feu à la rédaction.
À ma grande surprise, il n'en a rien été. Personne n'était au courant de cette info.
Pourtant, cette dépêche, je l'ai lue, je ne suis pas dingue." Le journaliste oriente les enquêteurs vers l'un de ses fixeurs (guide-interprète employé par les équipes de télévision). Ce dernier, selon le rapport judiciaire consulté, "reconnaît avoir entendu parler par ses compatriotes marocains d'une interpellation de Jack Lang".
Ayant pris contact avec les policiers marocains, on le rappelle deux jours plus tard pour lui dire de "laisse tomber. Ce n'est pas intéressant pour toi. On ne peut pas enquêter là-dessus au Maroc"
. Une autre journaliste raconte aux policiers français"avoir recueilli des témoignages concernant des relations sexuelles tarifées entre deux ministres de la République française et des mineurs de même sexe en France et au Maroc". Les témoins sont là, l'enquête ne les trouve pas.
Autre témoin entendu, et de poids : Yves Bertrand, l'ancien chef de la direction centrale des renseignements généraux. Dans ses fameux carnets secrets, saisis lors de l'enquête sur l'affaire Clearstream, cet influent policier de l'ombre avait rédigé cette phrase en février 2002 : "Lang, à la Mamounia en novembre, s'est tapé des petits garçons". "Des rumeurs tellement insistantes qu'on m'a reproché de ne pas les relayer", confie-t-il.
Luc Ferry vend également la mèche en mai 2002, comme on sait, sans nommer "l'ex-ministre". On sait moins que c'est sur la base de renseignements fournis par "les plus hautes autorités de l'État, en particulier du premier ministre" de l'époque. Ce qui renvoie à un autre nom qui revient avec insistance, celui de Michel de Bonnecorse, ambassadeur de France à Rabat de 1995 à 2002, qui sera nommé chef de la cellule africaine de l'Elysée au début du second mandat de Jacques Chirac...
Au moment exact ou Luc Ferry hérite du maroquin de l'Éducation nationale. L'ambassadeur devient alors conseiller présidentiel "au plus haut niveau l'État".
Autre témoin plus inattendu : un prêtre d'une paroisse du sud de la France ayant passé ses vacances au Maroc en 2003 et 2007. Il parle de "confidences indiquant qu'au cours de "séjours de Français connus", des "événements festifs avaient été organisés dans lesquels des mineurs se seraient livrés à de la prostitution".
Ses sources : "des hôteliers et des marocains modestes qui s'étaient ouverts à lui en raison de sa position ecclésiastique". Le prêtre fait ainsi état de "prostitution de mineurs à la villa Majorelle, propriété d'Yves Saint-Laurent et de Pierre Bergé, où Jack Lang était régulièrement invité".
Des éléments qui ont emporté depuis longtemps la conviction de Me Jean Chevais, l'avocat de l'association marocaine Touche pas à mon enfant. Pour lui, les autorités à Paris et Rabat ont enterré le dossier. En effet, suite à son dépôt de plainte en juin 2011 pour viols aggravés, corruption de mineurs et non dénonciation de crimes, les parquets des deux côtés de la Méditerranée ont rapidement classé sans suite.
Et sans que ce classement n'ait été notifié à qui que ce soit, ou que le doyen des juges d'instruction saisi par la suite n'enquête sur quoique ce soit.
Qu'on se pose alors une simple question, la seule peut-être qui vaille d'être posée : qui peut, et a intérêt, à faire disparaitre une dépêche AFP, au point que 3 autres agences internationales consultées n'aient jamais pu en retrouver la moindre trace?
nordafricaines.com/2018/06/23/les
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